Un fabuleux doc sur un groupe de rockers de seconde zone. Rencontre avec le metteur en scène, Sacha Gervasi, et les deux membres fondateurs d’Anvil, Lipps et Robb Reiner.
Marc Godin : J’ai adoré votre documentaire, je pense que c’est un des meilleurs films sur le rock.
Sacha Gervasi : Cool, mec, répète-le encore, le groupe a besoin de l’entendre. (rires)
Robb Reiner : Un grand merci Haschich !
Naaan, c’est Bakchich ! (Tout le monde se marre…)
MG :Sacha, comment avez-vous rencontré les membres d’Anvil ?
Sacha Gervasi : En 1982, je suis allé les voir au Marquee, à Londres. Habillé intégralement en cuir, Lipps jouait de la guitare avec un vibromasseur, puis après il la découpait à la tronçonneuse. Je me suis dit « Je dois faire la connaissance de ces mecs immédiatement. » (rires) J’avais 15 ans et j’étais totalement dingue du groupe. Je me suis rué backstage, ils ont dû me trouver marrant et le lendemain, je leur ai servi de guide dans la ville. Et l’année suivante, ils m’ont proposé de faire roadie durant l’été. Ce que j’ai fait pendant plusieurs étés de suite. Robb Reiner : Puis on s’est perdu de vue pendant vingt ans. Sacha Gervasi : Et il y a quatre ans, j’ai découvert sur le net que le groupe existait toujours ! Je les ai contactés et après avoir passé un peu de temps avec eux, il m’a semblé évident que je devais faire un film sur eux car leur histoire est extraordinaire.
MG : Comment avez-vous trouvé le financement ?
Sacha Gervasi : Je l’ai financé tout seul. Je suis scénariste, j’ai bossé pour Spielberg, j’avais un peu de pognon et je me suis dit « Putain, je veux vraiment le faire. » Ce n’est pas grave si je perds de l’argent. Et comme c’est mon argent, je n’ai pas eu à écouter les conseils à la con d’un producteur exécutif.
MG : Le film est en train de devenir culte. Comment expliquez-vous la réaction du public ?
Sacha Gervasi : Depuis Sundance, c’est la même chose dans tous les festivals et nous avons des standing ovations à chaque projection. Robb Reiner : Ce film, c’est une tranche de vie, la nôtre, tout est vrai. Lipps : Nous avons découvert qui nous étions à 15 ans et nous y sommes restés fidèles. C’est notre identité. Jamais nous ne pourrons changer. Nous aimons le rock, nous aimons rocker. Sacha Gervasi : Ce n’est pas du tout un film sur le Heavy Metal. C’est un film sur la persévérance, l’amitié et l’amour. C’est pour cela que tout le monde est touché au cœur.
MG : Et la suite ?
Lipps : Nous venons de sortir un nouvel album. Malgré mon boulot de merde, les galères de fric, j’ai Anvil dans ma vie. Je me dis toujours que ça ne pourra jamais être pire, que ça ne peut qu’aller mieux. J’aime divertir les gens. Il n’y a rien de mieux que se trouver en face de ses fans, à jouer notre musique. C’est ma vie, mec.
Anvil de Sacha Gervasi En salles le 3 février
1982, Tsahal pénètre au Liban. Quatre soldats israéliens avancent en territoire ennemi, murés dans leur char. Pour ce film-choc, Lion d’or à Venise, Samuel Maoz s’accroche à une bonne idée : la guerre vue d’un tank. Le vacarme, la chaleur, la folie, le carnage : le cinéaste transforme son huis clos en expérience physique. Le film est également la métaphore d’un minuscule pays assiégé de toutes parts, et je serais complètement enthousiaste si le sublime Bête de guerre, sur un tank russe poursuivi par des moudjahiddins afghans, n’avait pas été tourné il y a plus de 20 ans.
Huit Oscars pour la comédie musicale de Bob Fosse et le meilleur rôle de Liza Minnelli.
George Clooney a une belle gueule, un beau costard, mais il fait un métier d’enculé : il est « licencieur » professionnel et itinérant, chargé d’annoncer la bonne nouvelle aux quatre coins des USA à des salariés éplorés. Plus grave, notre homme n’a aucun état d’âme et son but dans la vie est d’accumuler les miles d’avion. Réalisé par Jason Reitman (Juno), In the Air est une comédie noire, absolument jouissive. Mais comme s’il avait peur de son sujet, le cinéaste y greffe une histoire d’amour convenue et nous assène quelques messages du style la famille c’est bien, rien ne vaut la vie à deux…
Sherlock Holmes est un film-pitch. Tu imagines le gros producteur à cigare : « Et si on faisait un blockbuster avec un Sherlock Holmes COOL ? » Voilà, c’est tout : le héros de Conan Doyle va donc faire du karaté au ralenti, droguer son clebs et arborer une barbe de trois jours. Autant pour le scénario ! 100 millions de dollars plus tard, on a un produit calibré pour cartonner en salles, avec un déferlement d’action et de trucages numériques. Derrière la caméra, Guy Ritchie, le Tarantino du pauvre, se révèle incapable de torcher convenablement une seule scène. C’est bien sûr complètement nul, d’une laideur et d’une bêtise insoutenables.
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Bonsoir
Je confirme : tout le monde sort sur le cul (et la gorge nouée d’émotion) de Anvil.
On dirait un décalque délirant de Spinal Tap (avec un personnage qui s’appelle Rob(b) Reiner !!!!), mais en vrai - ce n’en est que meilleur.
Merci aussi à Zootrope de noue amener ça au cinéma, sur grand écran !
bien à vous
S