L’OM rechausse les crampons et les ennuis judiciaires du clan Guérini reprennent de plus belle. En cause : la gestion des ordures marseillaises dont Alex est la principale cible du parquet et la terreur des journalistes marseillais.
Plutôt réputé fort en gueule, du genre à répéter en boucle l’histoire de la sardine qui a bouché le Vieux Port ou à présenter l’OM comme le plus grand club du monde, les Marseillais savent aussi se montrer fort cachottiers. Voire espiègles. Depuis que l’enquête judiciaire sur des présumés malversations dans les marchés publics des ordures de la Communauté d’agglomération et du Conseil général, a été dévoilée par Bakchich, se trame une fort distrayante partie de cache-cache.
Avec dans le rôle des joueurs, les gendarmes de la cellule "déchets 13" qui mènent les investigations sous la direction du juge Charles Duchaine, le parquet qui pousse afin que l’enquête avance…et les personnalités soupçonnées, dont Alexandre Guérini, frère du patron socialiste du département des Bouches-du-Rhône, Jean-Noël, et croque mitaine du socialisme marseillais.
Les pandores soupçonnent l’existence d’un vaste système d’entente sur les marchés publics des déchets marseillais, dont le petit Guérini serait le régulateur…
Étrangement annoncée le 19 novembre, les premières perquisitions, au siège de la société d’Alex et à son domicile ont vu deux camions de la gendarmerie rempli, mais la veille, le 18 novembre. Sans garde à vue, ni audition ou mise en examen.
Re-belotte le 30 novembre lors de la visite des gendarmes au Conseil Général et dans les locaux de Marseille Provence Metropole. Des ordinateurs et des documents confisqués mais pas d’interrogatoire. Les gendarmes recueillent des déclarations spontanées. "Le juge ne veut pas que des avocats voient ce qu’il y a dans le dossier, dont les nombreux mois d’écoutes téléphoniques, décrypte une petit souris du palais de Justice. Alors lors des descentes, ils prennent des déclarations spontanées mais pas d’audition en bonne et dûe forme".
Au grand agacement des Guérini, et notamment d’Alex qui "tourne comme un lion en cage", constate ses proches "en se demandant à quoi joue le juge avec lui".
Persuadé d’être victime d’une cabale montée par la droite, méfiant avec les journalistes, courtois avec les pandores, le cadet des Guérini s’échine à trouver la source de la dénonciation qu’il estime calomnieuse. Et à repérer d’où viennent les fuites judiciaires qui alimentent la presse.
Le dépôt de deux plaintes pour dénonciations calomnieuses et violation du secret de l’instruction par ses avocats s’inscrit dans cette catégorie, tout comme sa grande discrétion avec les journalistes. "S’il parle aux médias, c’est lui qui les informe, il ne saura pas d’où viennent les fuites. En se taisant, et en observant ce qui sort, il repère ceux qui bavent".
Petit exemple illustré avec les dernières descentes, réalisées les 22 et 23 décembre chez Queyras Environnement, la société d’un proche et à son domicile. Encore une fois, aucune garde-à-vue…ni révélations dans la presse avant le 19 janvier et la sortie d’un article du Figaro. "Ils cherchaient un coffre-fort. Mais les coffres c’est dans les banques", fulmine Guérini depuis 48 heures auprès de ses proches. "Et ces détails seuls les gendarmes et le parquet peuvent l’avoir fait fuiter".
La partie de cache-cache ne fait que commencer, quand un peu plus à l’ouest de la ville, elle s’est achevée.
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