Le président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, grande gueule et dissident socialiste, est décédé dimanche à l’âge de 72 ans à Montpellier, d’un arrêt cardiaque.
Le président du Conseil régional de Languedoc-Roussillon, Georges Frêche, est décédé dimanche après-midi 24 octobre à l’âge de 72 ans à Montpellier, d’un arrêt cardiaque.
L’ancien maire de Montpellier avait été réélu en mars dernier à la tête du conseil régional de Languedoc-Roussillon, après avoir largement dominé le second tour du scrutin des régionales, réunissant 54,19% des suffrages, devant l’UMP (26,43%) et le FN (15,67%), à l’issue d’une campagne qui l’avait montré affichant son mépris vis-à-vis du PS dont il avait officiellement été exclu en 2007.
(Nous republions à cette occasion la note des RG révélée par Bakchich Hebdo sur le héraut de Septimanie)
Si la présence de Georges Frêche au sein du Parti Socialiste pose problème depuis des années, il est piquant de constater que son ralliement au PS il y a plus de 35 ans ( !) avait déjà retenu toute l’attention des Renseignements Généraux.
Le document que Bakchich a exhumé des archives de la Grande Maison est une note de synthèse de 18 pages intitulée : "Des gauchistes" dans le Creuset" socialiste datée du 8 mars 1977". Pour la droite et Giscard alors aux affaires, l’heure est grave. L’union de la gauche est en passe de remporter les élections législatives dans la foulée des municipales et la prochaine présidentielle s’annonce âprement disputée. Le ministère de l’Intérieur (qui est aussi celui des élections) entreprend alors de recenser tous les affreux gauchistes qui colonisent le PS et y occupent des responsabilités. Le but : utiliser ces informations pour effrayer le bourgeois en affichant le moment venu les états de service de certains responsables socialistes qui ont "plus ou moins flirté avec divers mouvements extrémistes de gauche " dixit l’étude.
Parmi la quinzaine de responsables du PS ciblés, Frêche Georges, Noel, Louis, né le 9 juillet 1938 à Puylaurens dans le Tarn. Il rejoint les rangs du PS en 1970 où il connaît une rapide ascension. 1977 le trouve déjà … vice-président du Conseil régional du Languedoc-Rousssillon.
Mais ce sont ses "activités extrémistes" pas très catholiques qui intéressent les RG. Notamment son passage dès 1965, à Toulouse, comme militant actif de la Fédération des Cercles Marxistes Léninistes, un groupuscule maoïste. Un engagement qui conduit le camarade Frêche à la tête du comité toulousain des "amitiés France-Chine ".
Toujours dans le cadre de cette originale passion chinoise, notre garde rouge est interpellé à l’été 1965 en Suisse alors qu’il tente d’entrer en contact avec des diplomates chinois de l’ambassade de Berne. "[A] Berne (…), les militants reçoivent des consignes.(….) Frêche a l’honneur d’écrire dans L’Humanité nouvelle, sous le pseudonyme de Georges Lierre" précise Christophe Bourseiller auteur de "Les Maoïstes - La Folle Histoire Des Gardes Rouges Français" (éd. Points). Frêche est expulsé de Suisse. Pas de quoi fouetter un chat mais l’itinéraire tranche dans le paysage politique français pour cet ancien élève d’HEC, bientôt professeur émérite de droit Romain et futur baron, très indocile, du PS.