L’instituteur Alain Refalo signataire d’une lettre à son inspecteur académique qui a lancé le mouvement des désobéissseurs dans l’école primaire revient dans un livre à paraître sur son combat. Et ce qu’il lui a coûté.
Prendre la plume lui a déjà coûté cher. Qu’importe, Alain Refalo, à l’origine du mouvement des professeurs des écoles « désobéisseurs » du primaire récidive en racontant dans un livre les raisons de son combat contre ce qu’il appelle « la déconstruction de l’école publique ».
En novembre 2008, la lettre qu’il adresse à son inspecteur d’académie où il explique que la réforme de Xavier Darcos alors ministre de l’éducation se ferait sans lui, a cristallisé la contestation des instituteurs et déclenché un vaste mouvement de « résistance pédagogique » chez ses pairs.
Alors qu’une partie des enseignants de l’école primaires est toujours vent debout contre les dernières réformes (comme en témoigne l’importante participation à la dernière journée de grève de novembre), son livre En conscience, je refuse d’obéir à paraître le 14 janvier apporte les clés d’un mouvement parfois difficile à cerner.
Pourquoi s’opposer aux heures de soutien aux élèves en difficultés ? Pourquoi refuser l’allègement des programmes alors que tout le monde ne cesse de se plaindre de leur lourdeur ? En re-contextualisant ces questions, Alain Refalo rappelle des éléments indispensables au débat.
En toile de fond se dessine une profonde inquiétude sur la pérennité même de l’école maternelle - alors que le ministre d’alors déplore que des Bac+5 soient employés à « changer des couches » et que les vertus des jardins d’éveil - payants – sont parallèlement louées par le gouvernement.
La semaine de 4 jours qui aboutit à des journées un peu plus surchargées pour les élèves, mise en place uniquement pour convenir aux adultes, parents et enseignants, est aussi la cible de ses critiques. D’autant que pour les élèves en difficulté les heures de soutien viennent encore allonger ces journées interminables.
Pour Alain Refalo, une autre façon de concevoir l’école est possible, à rebours de l’idéologie dominante sur les bienfaits de l’évaluation permanente et de la compétition entre établissements – la réforme prévoit ainsi la publication des résultats par classe et par école en CM2.
Pour avoir écrit - et chose plus grave rendu publics - ses états d’âme et reconnu que comme beaucoup d’enseignants il prendrait quelques libertés avec le dispositif, cet instituteur a payé cher. Visites d’inspection à répétition, convocations et bien sûr sanctions financières – 2 jours de salaire par semaine - Refalo n’hésite pas à parler de harcèlement.
Convoqué en juillet en commission disciplinaire, il lui est reproché un « refus d’obéissance, manquement à l’obligation de réserve, incitation à la désobéissance collective et attaque publique contre un fonctionnaire de l’Education nationale » - son inspecteur avec qui les rapports s’enveniment.
Au final, après neuf heures d’audition – et pourquoi pas une garde à vue ? – le trublion écope d’une rétrogradation en plus des retenues sur salaire.
Tout cela officiellement pour avoir mis en place un atelier théâtre sur ces heures théoriquement dévolues au soutien individuel. Un récit édifiant.
A lire sur Bakchich.info :
Ce que l’etat ne vous dit pas c’est qu’il remplace les profs titulaires par gens ayant bac+3(minimum).Ces personnes sont des "enseignants" embauchés en cdd de 1 an ou en vacation(statut le plus précaire de France,privé et public confondus).
Le vacataire n’a même pas droit à la sécurité sociale ,ni au chômage,pas de cotisation retraite ,payé à l’heure devant les élèves mais ne pouvant pas faire plus de 200h dans l’année. 4000 euros pour vivre un an,cool non ?
Les profs en cdd (10 ou 12 mois),ne signe jamais de cdi avant 50 ans.Ils peuvent enchainer 10,15 ans de cdd ponctués de vacations et de périodes de chômage.Pas d’indemnité de licenciement car ce sont des fins de contrats(cdd) ,pas de ré-obligation d’embauche,une année travaillée compte une 1/2 année pour la retraite,etc……
Il ne faudra pas se plaindre si ces profs ne s’investissent pas dans leur boulot,surtout si celui ci ne leur permet que de survivre .Imaginez demander un crédit avec un cdd de un an. Trouver un logement ,vu qu’ils sont mutés partout.Leur salaire est indexé sur 10 mois et non 12 (ils touchent 10 salaires étalés sur 12 mois) comme les titulaires.
La gauche ne peut rien dire car c’est elle qui a inventé ce système en 1997.La droite l’utilise au maximum et va même plus loin car les rectorats ne proposent plus que des mi-temps ( 792euros/mois).Sur un poste ils font travailler 2 profs non-titulaires qui par conséquent ne sont plus dans les chiffres du chômage.Deux chômeurs en moins au lieu d’un,cool non ?
les critiques devraient déjà se renseigner avant de parler. De plus pour la lecture les parents sont à 80% responsables ,ils ne remarquent même pas que leurs gosses ne savent pas lire à l’entrée en 6éme.En clair ils n’ont jamais fait une page de lecture avec leurs enfants et après ils crient au scandale. Pour finir les programmes sont fabriqués par les ipr et pas par les profs.
Je suis parent d’élève dans cette école et cette année, mon fils est en classe avec M Refalo.
Je suis affligé de voir comment le système s’applique à détruire les enseignants qui essaye de faire évoluer les choses et qui sont force de proposition, qui ne renoncent pas et qui mette non pas des pédagogies originales, mais des pédagogies adaptées pour répondre à leur problème de formation et de transmission du savoir, fruit de leur expérience dans le domaine.
M Refalo fait parti de ces gens là et est plutôt moteur et source d’exemple pour certain de ces collègues. En les faisant taire, en sapant leur travail et en les stigmatisant, voir en les sanctionnant (parfois en toute illégalité et à l’encontre des principes de la République), on promeut ou nouvelle fois les médiocres. Vous me direz, c’est raccord avec le reste.
Le pire, c’est qu’aucun des pontes de l’académie ne sait ni n’a pu évaluer ce qu’à mis en place M Refalo. Et surtout, personne n’a osez faire la comparaison avec les "réformes" dont l’institution n’a à aucun moment prévu d’évaluer sa pertinence et son éventuelle efficacité.
Stéphane
Vous voulez savoir ce qui se passe en France ?
L’école de chicago, après avoir phagocité les pays dit ’sous-développés’, s’en prends maintenant aux pays dit ’riches’
Quelle est la technique ?
Revendre les institutions et entreprises publiques pour le dixième de leur valeur après avoir crée artificiellement un déficit.
Un très bon ouvrage pour mieux comprendre : http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Strat%C3%A9gie_du_choc
Il faut nous réveiller et réaliser ce qu’ils font :
Les gouvernements ne sont plus une représentation du peuple, mais une farce capitaliste nommée démocratie, que l’on nous introduit dans le fondement à longueur de temps.
Le simple citoyen ne doit surtout pas savoir que les banques créent l’argent, contrôlent les crédits des nations, dirigent la politique des gouvernements et tiennent dans le creux de leur main la destinée des peuples.
http://www.dailymotion.com/video/k5paiMroVUyYjy1gb6E
Félicitations à ce collègue et aux autres qui se battent au sein de
la Contre-Educa(stra)tion nationale
S’ils avaient connu l’informatique, Freinet, Decroly, Dottrens, entre autres, auraient fait des prodiges.
Un instit pre-retraité qui en a fait autant (pas des prodiges, de la contestation) et fut très très mal noté, en étant discrètement félicité par lettre confidentielle par son Recteur d’Académie.