Des étudiants de l’École normale supérieure (ENS) des syndicats Sud et Unef ont distribué un tract pour informer sur la refonte des statuts de l’école. Vitesse ou précipitation ? Ils ont oublié de se relire. À vous de jouer.
Deux syndicats étudiants ont récemment diffusé un tract invitant leurs condisciples de l’École Normale Supérieure, rue d’Ulm à Paris, à participer à une "réunion-débat" sur la réforme des statuts de l’école.
Amies lectrices, amis lecteurs, saurez-vous repérer les fautes et les coquilles figurant dans cette prose de normaliens ? Ne soyez pas présomptueux, car vous affrontez l’élite, recrutée par l’un des concours nationaux les plus sélectifs : Normale Sup’ est actuellement la première grande école française dans le célèbre (et controversé) classement de l’université Jiao-Tong de Shanghai.
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Ben oui, les étudiants de Normale Sup font parfois des fautes, comme tout le monde… surtout si on se replace dans le contexte des actions syndicales et autres mouvements de ce genre, où il y a toujours énormément de choses à faire à la fois et où on travaille beaucoup dans l’urgence.
Ce serait un document officiel, ou un devoir de concours, il y aurait de quoi hurler au scandale, mais là, c’est un peu du pinaillage. Surtout pour un article qui n’est lui-même pas exempt de phôtes.
C’est intéressant, par contre, d’observer tout ce que l’auteur de l’article met derrière le mot "élite". On caricature les élèves des grandes écoles en en faisant des sortes d’entités surhumaines aussi inoxidables que pleines aux as, pour mieux les faire tomber de leur prétendu piédestal. En mettant tout dans le même sac au passage, puisque l’ENS ne forme pas des dirigeants, ni des DRH, mais a pour vocation première de former des enseignants-chercheurs.
Bref, l’article nourrit les clichés et les idées reçues au lieu d’informer. Dommage. Car ce tract, lui, a pour but d’informer sur des problèmes de fond concernant la politique de la direction de l’Ecole, à laquelle étudiants et professeurs n’adhèrent pas toujours, loin de là - et tout cela est bien sûr lié à la politique actuelle du gouvernement et à des enjeux plus vastes sur ce que doivent ou ne doivent pas devenir les grandes écoles. Au lieu de caricaturer ce qui existe, pourquoi ne pas se pencher plutôt sur la réalité des choses et sur les moyens de les améliorer ? Ce serait plus adulte et plus constructif.
Mais voilà, il y a des fautes. Que peut-on conclure d’une telle observation ? Pas grand-chose, à mon avis. Mais tant qu’à faire de donner dans le mauvais esprit, autant y aller en musique : "Il est des nôôôtres, il a mal accordé son participe comme les auuutres !"