Sassou porte-voix des démocrates, élections au Sénégal, nostalgie nigériane et bonne santé de l’économie soudanaise. Y’a pas que le Darfour dans la vie !
« L’Union africaine favorise le développement et la démocratie. S’il y a des mécontents, ils doivent s’exprimer mais l’Union africaine rejette la violence ». C’est le message que Denis Sassou Nguesso est allé porter au président de la République Jacques Chirac lors d’une visite officielle le 14 novembre à Paris. C’est la conclusion de l’article des dépêches de Brazzaville relatant cette rencontre.
L’Afrique paisible, c’est aussi celle de l’élection présidentielle à venir au Sénégal. C’est du moins ce que Le Soleil de Dakar a retenu des déclarations de Samir Abourizk, secrétaire général de Démocratie citoyenne, un des partis qui a décidé de soutenir la candidature d’Abdoulaye Wade, le Président sortant. Quittant la présidence de la République, Samir Abourizk a commenté son choix en déclarant « Démocratie citoyenne travaille pour des élections apaisées, pour une paix civile constante ».
Cette sérénité pourtant ne convainc pas tout le monde. Six mois après la prise du pouvoir par le président Boni Yayi au Bénin, Fraternité Info, le journal de Cotonou n’hésite pas à affirmer son dépit. L’éditorialiste n’y va pas par quatre chemins : « Le peuple qui a faim et qui aspire à un mieux être s’impatiente ». Et il rajoute : « Seul Boni Yayi circule, va et vient. L’argent ne circule pas ».
A Abuja, le Daily Trust, s’interrogeant sur le long et dramatique affrontement entre le président de la République et son vice-président par autorités anti-corruption interposées, n’hésite pas dans son éditorial du 15 novembre à déclarer que la population a de plus en plus la nostalgie de la première République, celle des années de l’immédiate indépendance, celle du Nigeria puissance de référence d’une Afrique porteuse de tous les possibles. Aujourd’hui, tandis que plus personne ne sait ce que sont devenus les revenus du pétrole, la population n’a plus qu’une conviction : la résignation.
A Accra, le ministre des finances a présenté le budget pour 2007 devant le parlement. L’objectif économique du pays est de devenir une puissance intermédiaire en termes de richesse produite par habitant. Le pays, qui était au niveau de la Corée en 1960, se donne jusqu’en 2015 pour atteindre la moitié du revenu coréen. L’ Accra daily mail note cette ambition, sans enthousiasme mais sans scepticisme. Qui vivra verra…
L’Afrique a beaucoup vu, souvent écouté et trop entendu et elle se lasse..
« Jamais sur la terre d’Eburnie on a vu se déverser tant de violence verbale avec tant de hargne et de mauvaise foi ». C’est le commentaire de Raphaël Nguessan dans Fraternité Matin du 15 novembre sur la crise ivoirienne, un des deux abcès de fixation majeurs de la diplomatie en Afrique.
L’autre est le Darfour soudanais. Business in Africa, le journal du monde des affaires sud-africain revient sur ce problème. En fait, c’est pour souligner que malgré la dégradation ce la situation au Darfour et ses conséquences sur le statut international du pays, l’économie soudanaise se porte de mieux en mieux. Il y a certes le fait que le Soudan s’est mis à produire du pétrole. Mais il y a aussi le fait que les sanctions obligent le pays à se débrouiller par lui-même. Le journal appelle Khartoum à remercier Tony Blair : plus celui-ci se veut sévère et plus l’économie soudanaise trouve de nouveaux biens à produire. Embargo, quand tu nous tiens… tu nous libères et tu nous enrichis …