Elections, piège à quoi déjà ?

Elections africaines

Le 6 décembre, le nouveau président du Congo Kinshasa est intronisé. Grande cérémonie pour marquer un événement qui selon un diplomate de haut rang occidental en poste dans la capitale congolaise « tourne enfin la page de 45 ans de crise de légitimité politique ». Ce sont les dépêches de Brazzaville qui rapporte ce propos. En voisin, l’éditorialiste de ce journal souligne l’ampleur de la tâche qui attend le nouveau président car « cette ancienne colonie belge n’a connu depuis son indépendance en 1960 qu’une succession de crises politiques, coups de forces et rébellions ». Si l’Afrique est là pour fêter un événement majeur dans l’histoire d’un de ses géants, l’ancien colonisateur ne se fait pas oublier : le gouvernement belge sera représenté par quatre ministres dont le premier d’entre eux. Bref un grand moment , même si les dépêches de Brazzaville concluent en rappelant que le pays n’est toujours pas pacifié et qu’il est encore secoué par des troubles récurrents.

Elections à venir, celles du Nigeria. Le PDP-le parti démocratique du peuple- majoritaire dans le pays a déjà identifié en son sein 28 candidats déclarés…Pour le Daily Trust, le journal d’Abuja, cela fait quand même beaucoup. D’autant que dans l’éditorial du 29 novembre, le quotidien s’inquiète de devoir constater que la bombe est le dernier argument électoral à la mode. Les attentats déjoués ou même effectifs se multiplient et si jusqu’à présent, il y a eu plus de peur que de dégâts, au train où vont les choses, il y aura inévitablement des morts. Certains s’interrogent sur qui est derrière cette dérive et le journal de rappeler qu’après tout, le président sortant a un côté père de la Nation qui pourrait servir en cas de besoin, même si normalement, il n’a pas le droit de se représenter…

A Abidjan, les élections sont devenues l’arlésienne. Pour Fraternité info , le journal béninois, Gbagbo vient de se disqualifier. Alors que la population se remet lentement des conséquences de l’incroyable pollution qui a asphyxié la ville à la fin de l’été, le président en exercice, que de plus en plus de gens voudraient non seulement sortant mais encore sorti, a amnistié les coupables de cet empoisonnement public. Alors que tout le monde a pu tant au niveau local qu’au niveau international mesurer l’ampleur du crime, « voici que le chef de l’Etat ivoirien intervient pour dire qu’il réhabilite les coupables. Surprise, indignation, consternation !! Comment un chef de l’Etat peut-il tomber aussi bas ? Comment peut-on ainsi prendre partie pour la criminalité, pour l’impunité ? » écrit l’éditorialiste de Cotonou. Sa conclusion « Jusqu’à quand ? » D’autant que « Gbagbo a déjà fini d’étonner le monde en matière de bêtises humaines »…

International

Le Soleil de Dakar rend compte de la visite officielle début décembre du Premier ministre espagnol au Sénégal. Le communiqué commun après cette visite souligne que les deux pays « ont la même approche du phénomène de l’immigration : elle doit être réglementée, contrôlée, maîtrisée ». Mais le présidant Wade a quand même fait entendre sa différence. Il a bien précisé que «  les gens sont libres de se déplacer vers d’autres pays », mais selon le Soleil, il a insisté sur le fait que « chaque Africain doit comprendre que l’Afrique a besoin de ses ressources humaines pour se développer ». José Luis Zapatero a surenchéri en terme de développement. Il n’a pas hésité à parler d’une « aide ibérique illimitée » pour l’Afrique ( le sous-entendu ne serait-il pas tout simplement : pour que les Africains restent en Afrique… !!)