A l’issue du premier tour d’une présidentielle maintes fois repoussée, le président sortant Laurent Gbagbo a obtenu 38% des voix. Le "boulanger" ivoirien sait-il encore rouler dans la farine ?
Grand manœuvrier, le président ivoirien Laurent Gbagbo, élu pour cinq ans en 2000, s’est maintenu dix ans au pouvoir. Bien aidé en cela par une guerre civile, une communauté internationale impuissante, une ONU absente et une France chiraquisante. Plus quelques coups tordus.
Mais sa plus grande prouesse aura sans doute été d’imposer à la dure Simone, la redoutée Première Dame ivoirienne, un deuxième « bureau ». En clair, une deuxième épouse, "Nady", dite « traditionnelle », mais tout aussi officielle. Mais sans doute cette diplomatie matrimoniale l’a-t-elle un peu fatigué.
Au point que le résultat de l’élection présidentielle demeure incertain. Mieux, repoussé six fois en cinq ans, le scrutin a attiré 80 % des électeurs dans les bureaux de vote, dans un calme réjouissant. La Côte d’Ivoire a imposé à son Président un deuxième tour le 21 novembre.
Selon les résultats définitifs annoncés samedi soir 6 novembre par le président du conseil constitutionnel ivoirien Paul Yao N’Dre, Laurent Gbagbo a obtenu 38% des voix, contre 32% au chef de l’opposition et ancien Premier ministre Alassane Ouattara. L’ancien président Henri Konan Bédié, éliminé au premier tour après avoir recueilli 25% des suffrages, a demandé un nouveau comptage des voix.
Une fois cette déception passée, Gbagbo aura au moins beaucoup de monde pour le réconforter. L’armada de communicants réunis autour de Stéphane Fouks, d’Euro RSCG, qui a fait ses armes auprès du Camerounais Paul Biya, a été débauchée pour ça. Et, en cas de défaite, le vécu de certains Français aperçus à Abidjan sera utile. Les Cambadélis, Labertit, Emmanuelli ou Lang disposent en effet d’une longue expérience de la déroute…
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