La Chine fait depuis quelques temps les yeux doux à l’Afrique. Cette entreprise de séduction prend parfois des aspects grandioses. Le président Hu Jintao s’est rendu personnellement au Liberia début février accompagné d’une délégation de 120 personnes. The Analyst, le journal de Monrovia, rend compte avec émotion de la visite. Le journaliste insiste sur l’importance du pays pour les dirigeants chinois et il en voit la preuve dans le fait que parmi les 120 membres de la délégation venue de Pékin, il y avait la femme de Hu Jintao en personne. Visite utile insiste le journal, pour renforcer les liens entre les deux pays. Les entretiens ont eu un fort contenu diplomatique et force est de constater que les deux pays ont des positions en parfaite harmonie. Aucun différend !! Il faut quand même, incidemment, mentionner un geste attentionné des Chinois : ils ont racheté 10% de la dette extérieure du Liberia, soit 50 millions $ et ont immédiatement annulé cette dette rachetée. Les bons amis font les bons comptes et vu les énormes réserves monétaires accumulées par Pékin, le geste est habile sans porter à conséquence pour l’économie chinoise. « A visit to be remembered forever by all Liberians » affirme l’éditorialiste (en espérant une future visite tout aussi mémorable : il reste encore 450 millions $ de dette extérieure du Libéria !!).
Les Chinois font du charme à tous les pays du continent et ils sont particulièrement présents en Afrique du sud. Business in Africa, journal du monde des affaires sud-africain, souligne que si la Chine parle souvent échanges commerciaux, chaque fois qu’un officiel chinois est en visite à Pretoria, la composition du Conseil de sécurité des Nations-Unies est abordée. Comme le rappelle le journal, les Chinois se déclarent toujours très ouverts, mais, à les entendre, le problème ne serait peut être pas aussi simple qu’il y paraît. Le journal fait mine d’ignorer que le Japon frappe à la porte et donc que Pékin la maintiendra fermée encore longtemps !!
La presse du Ghana rend compte du dernier discours sur l’état de la Nation prononcé début février par le président Kufuor. C’est pour s’indigner notamment du boycott d’une partie du parlement. Le National Democratic Congress, le principal parti d’opposition, n’assiste plus aux travaux parlementaires pour protester contre ce qu’il considère comme les manières plutôt cavalières du gouvernement. The Ghanaian Chronicle ne cache pas son indignation devant une telle attitude. Le journaliste commence son commentaire en faisant un portrait admiratif du président, bel homme en pleine forme et toujours jeune malgré ses 69 ans. Et qui plus est devenu président de l’Union Africaine : décidément, nul n’est prophète en son pays !!
Le 24 février débute le FESPACO, le célèbre festival de cinéma de Ouagadougou. L’Observateur Paalga, journal burkinabé, s’est rendu à la conférence de presse du responsable du festival. 207 films vont être projetés, preuve du dynamisme de la création culturelle africaine. Le journal décrit au passage le malaise dans la conférence de presse au moment où quelqu’un a cru bon de demander le coût de l’opération. Finalement, « après de longues tergiversations », celui-ci a été annoncé : 939 millions de F CFA. Coût élevé pour un pays comme le Burkina Faso, mais Ouagadougou est désormais sans conteste la capitale du cinéma africain. Rendez vous le 4 mars, au lendemain du festival, pour le bilan.