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Les mauvaises ondes des compagnies d’assurances

Santé / mercredi 15 avril 2009 par Ian Hamel
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La téléphonie mobile sera-t-elle le futur scandale sanitaire, à l’instar de l’amiante ou du tabac ? Avant d’avoir la réponse, les assureurs, prudents, ont déjà pris les devants.

Contrairement aux opérateurs téléphoniques, aux fabricants de télévisions, d’ordinateurs et de jeux-vidéo, les compagnies d’assurance prennent très au sérieux les effets néfastes des ondes électromagnétiques sur la santé. En toute discrétion, elles ne les assurent plus.

Les ondes des téléphones mobiles et les antennes-relais sont-elles néfastes pour la santé ? La question est toujours sans réponse. Les études scientifiques s’accumulent et se contredisent. Mais faut-il s’en étonner ? Il a fallu 70 ans pour retirer le plomb des peintures et 50 ans pour établir de façon convaincante le lien entre la cigarette et le cancer du poumon…

Bref, les controverses sur le danger des champs électromagnétiques ne sont pas prêtes de s’éteindre. Le téléphone portable n’est utilisé à grande échelle que depuis le milieu des années 90. Le jour où l’on nous prouvera d’une manière indiscutable que la pollution électromagnétique (qui a été multipliée par 400 en un demi siècle) porte sérieusement atteinte à notre santé, il sera sans doute trop tard.

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© Khalid

En revanche, les compagnies d’assurance sont nettement plus rapides pour se mettre à l’abri. Dans un document daté de 1997, intitulée « Les champs électromagnétiques, un risque fantôme », que Bakchich a pu se procurer, le réassureur Swiss Re, qui assure les compagnies d’assurance, met en garde ses clients :

« Les plaintes en responsabilité civile - en cours ou à venir - du fait des champs électromagnétiques pourraient se terminer favorablement pour les requérants et avoir des conséquences fatales pour les assureurs, il faut s’attendre à des coûts de défense faramineux ». Swiss Re ajoute : « Cela signifie, pour l’assureur, qu’il doit revoir les contrats existants (…) Il serait bon que, de leur côté, les industriels comprennent que les assureurs ne peuvent pas assumer n’importe quel risque ».

A l’exclusion de l’amiante et des ondes électromagnétiques

Cette mise en garde n’est pas restée lettre morte si l’on en juge cet autre document reproduit par Bakchich.

Axa range les ondes électromagnétiques au même rang que l’amiante ou le plomb - JPG - 74.1 ko
Axa range les ondes électromagnétiques au même rang que l’amiante ou le plomb

Il s’agit d’un avenant modifiant les conditions d’un contrat d’assurance de la responsabilité civile. Il date du 1er septembre 2006. Il a été rédigé par la compagnie Axa. Ce contrat, à effet au 1er janvier 2007, exclut les dommages causés par l’amiante, par le plomb, et ceux qui sont « causés par les champs et ondes électromagnétiques ». En clair, depuis deux ans, Axa n’assure plus ses clients contre les dégâts que pourraient éventuellement provoquer les ondes émises par votre téléphone portable, votre télévision ou votre ordinateur.

Certes, la compagnie d’assurance se garde bien de parler de danger. Mais elle se couvre au cas où il pourrait y en avoir un, au nom du principe de précaution. Axa, l’un des plus grands assureurs européens, n’est pas un cas unique. Le Centre de recherche et d’information indépendantes sur les rayonnements électromagnétiques (Criirem), installé au Mans, assure que d’autres compagnies d’assurance excluent « tous dommages ou conséquences de dommages résultant de la production par tous appareils ou équipements, de champs électriques ou magnétiques, ou de radiations électromagnétiques ».

Irradiations et cancer du sein

Cela veut dire quoi concrètement ? Prenons un exemple précis : En 2007, le ministère espagnol de la Santé a publié une étude scientifique de 212 pages intitulé « Relation entre l’exposition aux irradiations électromagnétiques au travail et le cancer du sein ». L’étude montre que les informaticiennes, les standardistes, les femmes qui travaillent derrière un écran « ont un risque plus important de développer un cancer du sein dans la période pré-ménopause mais aussi post-ménopause ». Un risque supplémentaire d’environ 20 %.

Imaginons que toutes les femmes qui tombent malades portent plainte contre leurs employeurs et leur réclament des millions d’euros de dommages et intérêts. Si les patrons, qui ne sont plus couverts par leurs compagnies d’assurance, perdent leurs procès, ils seront contraints de mettre la clé sous la porte.

Les compagnies d’assurance ne sont sans doute pas mieux informées que les instituts de recherche. Mais elles savent davantage tirer les leçons du passé pour interpréter les signes de risques potentiels. Et ne pas perdre des milliards. Comme le jour où des utilisateurs de téléphones mobiles, atteints de tumeurs du cerveau, du nerf auditif ou des glandes salivaires gagneront contre Orange, SFR ou Bouygues-Telecom

Dès novembre 2008, Bakchich tentait d’en savoir plus sur les dangers du téléphone portable. Et prenait alors conscience lors de son enquête de l’omerta qui règne sur le sujet.

À lire ou à relire sur Bakchich.info :

Experts douteux, études alarmantes étouffées, silence du ministère… Il est très difficile d’obtenir une information transparente sur la dangerosité supposée du téléphone portable.
Deux ans après l’installation du Wifi dans les bibliothèques de la capitale, le sans fil est boudé et surtout perçu comme un réel danger. La prestigieuse Bibliothèque nationale de France a déjà annoncé le 3 avril que toutes ses connexions seront (…)
Espionner ou se faire espionner ne provoque pas, chez vous, chers lecteurs attentifs, le levé de bouclier attendu…

Les titres auxquels vous avez échappé :

- Onde à toi, compagnie d’assurances


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20 MESSAGES
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Forum

  • Les mauvaises ondes des compagnies d’assurances
    le mardi 29 septembre 2009 à 08:12, michel befort a dit :
    le boulot des assurances c est quand meme de vendre cher un risque faible et de ne pas s engager pour un risque fort. Dans le cas contraire elles auraient du mal pour trouver des actionnairesmais surtout il fa&ut les payer vite et tout de suite alors qu elles vont prendre le temps d étudier votre sinistre connaissez vous un autre métier ou on paie d abord ? meme au restaurant on paie apres le service..
  • Les mauvaises ondes des compagnies d’assurances
    le samedi 25 avril 2009 à 13:56, Brigitte Blain a dit :
    Bonjour Merci pour votre article. J’ai immédiatement pensé à l’article que Bébéar a écrit dans Le Monde, le 26 octobre 2007. Bébéar signe en tant que "Président du conseil de surveillance d’Axa,membre de la Commission pour la libération de la croissance", l’article intitulé : Non aux ayatollahs de la prudence. Il conclut en ces termes savoureux : " le principe de précaution est l’expression, un peu dérisoire, du refus de la condition humaine." La condition humaine, les compagnies d’assurance l’aiment à condition de ne pas avoir à l’assurer. Cordialement B Blain
  • Les mauvaises ondes des compagnies d’assurances
    le vendredi 24 avril 2009 à 18:38, ZEDCISPEHO a dit :
    J’ai lu avec intérêt le premier commentaire (celui du 21 avril) et j’ai téléchargé le document des assureurs suisses, qui dit (page 18) : "Bilan : les risques des Champs Électro Magnétiques -CEM- pour la santé ne peuvent pas être totalement éliminés dans la pratique. Ils peuvent tout au plus être réduits dans la mesure où ils sont connus et mesurables. Mais quoi qu’il en soit, un risque résiduel demeure : chaque individu est exposé au danger connu des rayonnements de forte intensité et au danger incertain des champs de faible intensité." En d’autres termes, contrairement à ce qui est suggéré dans le commentaire du 21 avril, le rapport cité ne se prononce PAS sur l’ABSENCE DE RISQUE des rayonnements de faible intensité (ce qui indique qu’il a dû être fait de façon sérieuse par des scientifiques à l’esprit cartésien). Car actuellement cette absence de risque ne peut tout simplement pas être prouvée. Et c’est un scientifique cartésien qui vous le dit.
  • Les mauvaises ondes des compagnies d’assurances
    le mardi 21 avril 2009 à 20:59

    C’est du vrai n’importe quoi cet article. C’est de la tromperie du lecteur, sur la base d’une citation tronquée du rapport de la SwissRe. Le fond de la position de la SwissRe est ici : "Le problème des CEM est plus dangereux et plus menaçant pour les assureurs qu’on ne le suppose généralement. Et ce n’est pas à cause des risques pour la santé, infiniment petits, mais à cause du risque socio-politique de modification structurelle qui est, lui, infiniment grand."

    J’invite le lecteur à se faire un opinion par lui même en lisant ce rapport. http://www.swissre.com/resources/56692000455c7cd9b724bf80a45d76a0-electrosmog_fr.Paras.0005.File.pdf

    Ce rapport est prémonitoire face aux peur irrationnelles qui déferlent sur nos concitoyens avec l’appui avide des marchands de peur et la bienveillance coupable des marchands de papier imprimé, SwissRe faisait remarquer "

    Il s’agit là de la notion de risque fantôme. Voir également un excellent article : http://www.lepost.fr/article/2009/02/19/1430127_antennes-relais-lignes-tht-wifi-lampes-a-basse-consommation-restaurer-le-principe-de-prevention.html

    Notre environnement et notre santé sont des bien trop précieux pour que l’on gaspille les ressources de la nation sur des faux problèmes. Halte aux idéologies, vive le pragmatisme. Luttons contre les maladies nosocomiales, injectons de l’argent dans la recherche médicale, réduisons les accidents de la route, luttons contre le tabagisme…

    Malheureusement, nombreux sont les écologistes autoproclamés qui oublient que les téléphones mobiles ont permis de sauver des centaines de vies, que les OGM pourraient sauver des populations du tiers monde menacées de famine…

    Halte à la technophobie idéologique !

    • Les mauvaises ondes des compagnies d’assurances
      le mercredi 22 avril 2009 à 13:25, Ward a dit :

      Et sur les halucinants retards de cette formidable étude d’ampleur internationale, qu’avez-vous à dire très cher ? De la technophobie de la part des épidémiologistes sûrement…

      " PARIS - Elisabeth Cardis, coordonnatrice de la vaste étude internationale Interphone visant à évaluer le lien éventuel entre l’utilisation du téléphone portable et les cancers de la tête, a indiqué mardi qu’on était "très proche d’un accord" sur les conclusions, attendues dans les prochains mois.

      L’analyse combinée des enquêtes menées "devrait être soumise d’ici quelques semaines à une revue scientifique, on y est pratiquement", a indiqué Mme Cardis à l’AFP.

      Cette étude a été lancée en 2000 dans 13 pays : Allemagne, Australie, Canada, Danemark, Finlande, France, Israël, Italie, Japon, Norvège, Nouvelle-Zélande, Royaume-Uni et Suède. Ses résultats globaux sont attendus depuis plusieurs années, même si des résultats partiels ont été rendus publics.

      Au niveau des analyses combinées, qui rassemblent les analyses nationales, "on commence à avoir un nombre suffisant d’utilisateurs à long terme, c’est à dire 10 ans ou plus", a noté Mme Cardis.

      Selon elle, "ce sont des études très complexes avec beaucoup de collaborateurs qui interprètent tous les résultats selon leurs expériences, avec leurs propres connaissances".

      "On a eu des discussions, des analyses supplémentaires ont été faites depuis deux ans pour essayer de clarifier l’impact des différents biais possibles, qui compliquent l’interprétation des résultats", a-t-elle indiqué.

      "Aujourd’hui on est très proche d’un accord, un article devrait être soumis d’ici quelques semaines à une revue scientifique", a-t-elle dit. "Après, c’est en dehors de nos mains, mais ça peut être rapide, deux mois ou un peu plus", a-t-elle ajouté.

      Mme Cardis s’est refusée à toute indication sur le contenu des conclusions, estimant que les résultats devaient être présentés "de la manière qui nous paraît la plus scientifique".

      (©AFP / 21 avril 2009 18h19)

      Cachez ces pressions et conflits d’intérêts que je ne saurais voir ! Tout va pour le mieux dans le meilleur des mondes à venir.

    • Les mauvaises ondes des compagnies d’assurances
      le vendredi 24 avril 2009 à 18:42, ZEDCISPEHO a dit :

      J’ai lu avec intérêt le premier commentaire (celui du 21 avril) et j’ai téléchargé le document des assureurs suisses, qui dit (page 18) :

      "Bilan : les risques des Champs Électro Magnétiques -CEM- pour la santé ne peuvent pas être totalement éliminés dans la pratique. Ils peuvent tout au plus être réduits dans la mesure où ils sont connus et mesurables. Mais quoi qu’il en soit, un risque résiduel demeure : chaque individu est exposé au danger connu des rayonnements de forte intensité et au danger incertain des champs de faible intensité."

      En d’autres termes, contrairement à ce qui est suggéré dans le commentaire du 21 avril, le rapport cité ne se prononce PAS sur l’ABSENCE DE RISQUE des rayonnements de faible intensité (ce qui indique qu’il a dû être fait de façon sérieuse par des scientifiques à l’esprit cartésien).

      Car actuellement cette absence de risque ne peut tout simplement pas être prouvée. Et c’est un scientifique cartésien qui vous le dit.

  • Les mauvaises ondes des compagnies d’assurances
    le mardi 21 avril 2009 à 19:53, Robin a dit :
    Si c’était le seul argument justifiant l’alerte sanitaire, ce ne serait en effet pas suffisant. Mais il y aussi les études indépendantes (non liées à l’industrie), les normes des autres régions ou pays (Valencia ou Salzbourg à 0,6V/m maxi) et les récentes résolutions du Parlement européen (voir http://www.robindestoits.org/_a796.html et http://www.robindestoits.org/_a515.html) : Le Parlement juge les normes actuelles d’ "obsolètes" et recommande la baisse des seuils d’exposition tout en s’étonnant que "les compagnies d’assurance tendent à exclure la couverture des risques liés aux CEM des polices de responsabilité civile, ce qui signifie à l’évidence que les assureurs européens font déjà jouer leur version du principe de précaution"
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