Didier Lombard a changé de ton face aux organisations syndicales, reconnaissant plus ou moins explicitement les dérapages de son mode de management.
Ils étaient un petite centaine de salariés de France Télécom à s’être rassemblés devant le siège social alors que s’ouvraient les négociations sur les risques psychosociaux dans l’entreprise.
Tous étaient venus dire combien, après des semaines où la situation dans leur entreprise défraie la chronique, ils attendaient aujourd’hui du concret. « La médiatisation c’est bien mais ça n’a rien changé pour nous sur le terrain », raconte une commerciale, « On s’en fiche de les voir tous les soirs à la télé, ce qu’on veut c’est que (nos dirigeants) prennent des mesures visibles au niveau local », renchérissait un collègue.
A ce titre, le discours tenu par Didier Lombard aux organisations syndicales marque incontestablement une rupture. Après avoir accumulé les bourdes de communication – allant jusqu’à parler de « mode du suicide » puis tentant de se rattraper piteusement arguant qu’il aurait confondu « mode » et « mood », le Pdg de France Télécom a cette fois soigné sa copie.
Et si sur la forme, il reste encore manifestement quelques difficultés à parler simplement (« le taux d’absentéisme doit être un critère d’appréciation qualitatif de la performance d’une unité opérationnelle » traduction : « en clair, si vos collaborateurs sont tout le temps absents c’est peut-être vous qui les rendez malades » !), sur le fond c’est un désaveu sans appel de tous les dérapages du management de ces dernières années.
« Les conditions de travail, c’est vrai, ne sont pas satisfaisantes à certains endroits. » Certains s’en étaient aussi aperçus mais ça va mieux en le disant…« Il faut donner aux salariés les moyens de s’épanouir dans leur travail, je ne peux accepter que certains de nos salariés arrivent stressés au travail ». Parlant de « dialogue social renouvelé », il a joué profil bas en expliquant que ces propositions étaient « une base, sans doute améliorable, nous serons à l’écoute de vos propositions ». Parmi ces « propositions » : fin des mobilités systématiques : « la mobilité n’est pas un dogme ». Dans l’entreprise du désormais fameux « Time to move », on mesure la révolution…
Mais aussi des choses plus basiques « trouver son équilibre personnel au travail passe aussi par des petits éléments de la vie quotidienne qui rendent les choses agréables…des questions simples mais aussi essentielles que de savoir où chacun souhaite s’asseoir s’il souhaite garder sa position ».
Dans la bouche de celui qui jusqu’à récemment ne commentait que le cours de bourse de sa boîte, on se demande si on rêve.
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On lui a peut-être montré le dessin de Faujour de Siné Hebdo de la semaine dernière à Lombard. Ca m’étonnerait qu’il achète et qu’il lise ce journal libertaire où il n’y a même pas les cours de la Bourse…. En fait sur le dessin, on y voit une personne au Pôle emploi qui dit "Trouvez-moi du boulot ou je me flingue !" et l’agent recruteur lui tend un contrat de CDD en disant : "Signez là…vous commencez à france Télécom demain !"
Ne restons pas focalisés sur cette entreprise car il y a près de 400 personnes qui se suicident par an à cause du boulot. Ces drames, ces dépressions sont à l’image de notre société inhumaine pour beaucoup de monde…
Vu l’historique de Stéphane RICHARD on peut émettre de gros doutes !
Le bling bling qui sonne creux ça n’augure rien de bon.
Stéphane RICHARD fait parti de ces élites qui ne comprennent rien et surtout pas que ça puisse fonctionner sans eux. Au début c’est souvent d’ailleurs malgré eux et quand il ont finit par tout casser c’est la faute aux autres, en particulier les employés qui ne sont pas à la hauteur de leurs visions.
De toute façon ce n’est pas grave, qu’importe les dégâts , ils peuvent poursuivre leur brillantissime carrière et c’est ça qui est primordial !