Une pétition sur Internet circule demandant un salaire maximum des patrons. Ces (très) chers patrons devaient réagir avec leurs journaux respectifs.
Limiter le salaire des patrons ?. Ils devaient réagir. Ils n’ont pas investi dans la presse pour faire vivre le débat démocratique, mais bien pour défendre leurs intérêts.
Dimanche, le JDD ouvre le feu. Le journal se met à faire la pédagogie de la déflation, comme hier il faisait la pédagogie du modèle libéral. « Cadres, vos salaires vont baisser ». C’est inéluctable et ça a commencé. Au comptoir, au retour du marché vous pourrez lire que « Le « tabou » des baisses de salaires tombe », comme hier celui de la nation protectrice. Vous êtes de plus en plus isolé. Les Chinois nous concurrencent. C’est la loi du marché. On ne peut rien faire. La thématique change mais pas le vocabulaire. En revanche le tabou d’un revenu maximum en France ne tombe pas. Comme à chaque fois les journalistes informent. Cette fois ils oublient de citer des ouvriers de Continental qui avaient accepté non pas une baisse des salaires, mais de revenir sur les 35 heures pour maintenir l’emploi. On connaît la suite. A bon entendeur salut.
Le mercredi 20 au petit matin les quelques usagers du métro qui ont pu s’assoir, pouvaient lire Direct Matin. Ils se sont sentis moins seuls. Les riches aussi vivent des moments difficiles. Les titres se succèdent « l’hôtellerie de luxe à la peine », « Roland Garros : l’arène mythique parisienne à la recherche d’un toit ». Ils se sentent moins seuls les 3,4 millions de français qui gagnent le Smic, il y aurait aussi des SDF parmi les contribuables soumis à l’ISF.
Le soir, sur Direct Soir, c’est Philippe Labro qui grogne à l’oreille des mêmes usagers. Il faut culpabiliser le salarié, il y a trop de ponts au mois de Mai. Notre « écrivain, journaliste, réalisateur » avait sûrement envie de développer une nouvelle activité. Le voilà porte parole du Medef. Nous espérons pour lui qu’il est convenablement rémunéré.
Les Échos devaient aussi monter au créneau. Arnault est le patron le plus riche de France. Alors il attaque : les français ne travaillent pas assez. « Le sous travail, un fléau qui gangrène la société française ». Le consultant interrogé ne fait pas dans la dentelle : « certains salariés travaillent à peine le quart de la durée légale du travail. Voire moins dans certaines entreprises que j’ai observées ». C’est génial. Sauf que cinq lignes plus bas notre consultant laisse deviner ses motivations, « il est beaucoup plus facile de dénoncer les rémunérations de quelques PDG ! En France, nous avons l’indignation sélective… ». Voilà, au moins, c’est dit, on sait pour qui il roule notre expert.
Plutôt que les déclarations de consultants appointés par les grandes entreprises ou les propos lénifiants des patrons de presse, notre confrère fait appel à une étude scientifique anglaise : « Alzheimer : retarder le départ à la retraite réduit le risque ». Il fallait oser. C’est pour le bien des salariés que le Medef tente de rallonger la durée d’activité des salariés. C’est aussi pour le bien des actionnaires que les patrons se gavent.
Il y a quelques mois l’homme le plus riche du monde, Warren Buffet, affirmait : « La lutte des classes existe, et c’est la mienne qui est en train de la remporter ». Est-il toujours aussi sûr de son fait ?
Lire ou relire sur Bakchich :
En 1942, Roosevelt déclarait : « Aucun citoyen américain ne doit avoir un revenu (après impôt) supérieur à 25 000 dollars par an ». C’est l’équivalent de 315 000 dollars actuels. Il a mis en place une fiscalité sur le revenu avec un taux d’imposition de 88 % pour la tranche la plus élevée, puis 94 % en 1944-45. De 1951 à 1964, la tranche supérieure à 400 000 dollars actuels a été imposée à 91 %, puis autour de 70-75 % jusque 1981.
Un Ministère de la Fraternité auto-géré a été créé quelques jours avant le 19 mars 2009.
Car les utopies ont permis la naissance de la démocratie, de la sécurité sociale, de l’éducation pour tous, du système de retraite…
Appel à tous ceux qui veulent penser une nouvelle utopie
Pour un juste revenu du travail de chacun : Instaurons un écart des revenus simplement justifiable.
L’absence d’une répartition équitable entraîne d’une part une débauche de luxe inutile et une concentration illégitime du pouvoir, et d’autre part l’isolement, l’exclusion, la maladie et la mort.
Nous pensons que c’est par la fraternité que nous arriverons à poursuivre les utopies de l’égalité et de la liberté.
Réfléchissons ensemble la hauteur d’un revenu maximum juste et équitable.
10 000 euros par mois (après impôt) ? 100 000 euros par mois ?
….pour en finir avec les hypers revenus qui bouleversent notre économie, corrompent notre système politique, tendent à réduire notre valeur humaine, le sens de la vie en société…
venez sur : http://www.facebook.com/group.php ?gid=138260935426
A tout de suite !!
Benjamin