Valéo est une belle société qui fabrique des morceaux d’autos. Et le monde des pue la sueur de s’émouvoir de ce que le prodigieux pdg, Thierry Morin, quittait la boîte avec 3,2 millions d’euros.
Les pauvres sont vraiment des jaloux. Surtout ceux, justement, de Valéo. Puisque, avant de partir, le bon Napoléon Morin a décidé de virer 5000 employés dans le monde, dont 1600 en France. Dégraisser le mammouth auto ? Ca ne mérite pas un parachute ?
Morin, après 20 ans de boîte, a été viré par son conseil, qui lui reproche « de vouloir être présent sur trop de marchés au lieu de se concentrer sur son cœur de métier ! » Traduction, plutôt que de seulement faire des bouts d’auto pour Peugeot ou Renault, tel un golden boy, Morin faisait aussi du fric, de la finance et non des ailes ou des pare-chocs. Dans son micmac, Morin a perdu 207 millions en 2008 et 60% du prix de son action. On comprend qu’il ait besoin d’un parachute.
A son crédit, Morin ne nous prend pas en traître. Déjà avait-il refusé de se plier à la terrible règle du Medef en matière de salaires des patrons. Pour finalement accepter de ne gagner que 1,1 million par an au lieu de 1,5, hors bonus et stock options. Quand on aura rappelé que, avec notre argent, le gouvernement, par le truchement du Fonds Sectoriel, a filé 19 millions à Valéo, quand on sait aussi que la Caisse des Dépôts (encore nos sous), détient 5,98% du capital de la société, on comprend que Sarkozy et sa dream team contrôlent 10,68% de cette perle industrielle. Pour autant, personne ni à l’Elysée, ni dans les ministères n’a été informé du parachute gonflé dans le dos du bon Morin. Ça montre que nos sous, déversés à pleines bennes dans l’industrie, sont vraiment sous contrôle ! Mais, stop, en dernière minute, on apprend que, enfin mise au courant, Christine Lagarde va demander au conseil de Valéo, qui doit voter le cadeau d’adieu de 3,2 millions, de virer le parachute pour le remplacer par une canne à pèche.
Un aspect positif dans tout cela : si assez de Morin se lèvent sur nos terres de France, la Révolution est pour bientôt.
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Sans compter les parachutes dorés, les stocks options, l’écart des salaires va de 1 à 50 dans certaines entreprises. Dans ces conditions, ce n’est pas étonnant que la colère monte parmi les salariés… !
En cette période de crise, il faudrait mettre en place un revenu maximum, sinon le "capitalisme moral" de Sarko ne sera qu’une parole de plus de sa part… !!