Longtemps au second rang, Didier Lombard va annoncer le 9 avril à Cannes la transformation du groupe de télécoms qu’il préside en nouveau géant de la télévision et des médias. Les raisons de cette ambition énorme, à l’aune de Citizen Kane, le héros d’Orson Welles ? Le succès de la télévision sur internet, de nouveaux services et une sacrée envie de revanche
Selon ses proches, Didier Lombard, l’actuel président de France Télécom se prend depuis quelques semaines pour Citizen Kane, le magnat des médias à l’ambition dévorante, héros du chef-d’oeuvre cinématographique d’Orson Welles (voir la vidéo ci-dessous, pour ceux qui ne connaîtraient pas)
Pour le patron de France Télécom, le 9 avril prochain sera le grand jour de cette transformation. Du haut d’un perchoir du salon mondial de l’audiovisuel (MIPTV) à Cannes, il veut faire basculer ses 191 000 employés de l’ère des tuyaux à ceux de la télé. Et tant pis pour ceux qui ne pourront pas suivre la mutation décidée par celui qui se rêve en empereur des médias. Des licenciements sont prévus des cette année.
Le titre de son intervention est tout un programme : « Inventer une nouvelle expérience de l’audiovisuel ». Et, selon des observateurs de la chose télévisuelle, « une telle déclaration, venant du patron d’un opérateur traditionnel de téléphone, est une véritable déclaration de guerre aux grands groupes de médias, tels que TF1, Canal+, RTL… » D’autant que pour annoncer la venue de Monsieur Lombard, le MIPTV déroule déjà le tapis et roule les tambours : « Avec 170 millions de clients dans le monde et autant de téléspectateurs potentiels, France Telecom est un acteur majeur sur le marché international des contenus ».
C’est la première fois qu’un professionnel, pur produit des télécoms publics français, déboule en vedette dans une manifestation où se côtoie traditionnellement des peoples et des professionnels du petit écran. Les deux mondes, en réalité, convergent de plus en plus, au point que les stratégies respectives des grands opérateurs et des chaînes entrent en collision. L’annonce, la semaine dernière, de la conférence prochaine de Didier Lombard à Cannes, est tombée en même temps que celle de l’audience de la télévision sur internet. Avec 5 millions d’abonnés sur les 12 millions que compte la planète terre, la France est la championne du monde de la télévision via Internet. « Un tel chiffre, ne peut que faire enfler les chevilles de Monsieur Lombard », ironise un cadre d’Orange, la marque de téléphonie mobile et internet de l’opérateur, qui tente de profiter de l’aubaine.
Son ambition actuelle a des allures de revanche. Car Didier Lombard est rentré dans la maison en 1967 et il n’avait que 25 ans. Il a longtemps été un pionnier dans la pénombre. A la fin des années 60, il a rédigé un fascicule sur « le miracle des nouvelles technologies », apprécié par les seuls scientifiques anglo-saxons. Il est l’un des initiateurs des premiers projets de satellites français de télécoms et il a joué un rôle essentiel dans le développement de la norme GSM pour les portables.
« Vous comprenez. Lorsque ce même homme et Thierry Breton ont été éconduits en 2005 par Martin Bouygues, à qui ils étaient venus proposer l’achat du bouquet de TV satellite appartenant en majorité à TF1, ce fut une gifle », explique un consultant chez France Télécom.
Depuis, Didier Lombard s’est retrouvé seul aux commandes de l’opérateur historique. Manque de chance, c’est Canal + qui a été le maître d’oeuvre de l’absorption de TPS par CanalSat. A défaut d’avoir mis la main sur TPS, les cadres de France Telecom ont travaillé d’arrache-pied pour développer le service qui sera annoncé à Cannes par leur patron. Un service baptisé en anglais (ce doit être tendance !) « TV Everywhere » et présenté comme répondant à tous les caprices des internautes : il est censé offrir « la télévision du "où je veux, quand je veux, comme je veux", disponible sur tous les écrans, avec du contenu à la demande, des services interactifs et des publicités personnalisées ». Rien que cela.
Reste qu’en termes de programmes, Didier Lombard et son équipe n’ont pas une grande culture audiovisuelle. Au regard des acquisitions et intérêts de France Télécom ces deux dernières années, on s’achemine vers une offre basées sur trois thèmes porteurs : sexe, foot et films. Rien d’original. Cela rappelle, un peu beaucoup, certains canaux cryptés. Mais n’est pas l’original Citizen Kane qui veut !
Franchement mais que vient foutre ce gars dans Bakchich.
Aucun article de fond, rien, que du vent. Que de la resucée du Libé tendance Echo des start-up en 2001.
Nul à chier.
Et plus précisément, concernant cet article, on observe une méconnaissance absolue du sujet qu’il est sensé traiter.