Que nous donne à voir et à entendre aujourd’hui le parti socialiste si ce n’est une réédition de la Querelle des Importants, cet agrégat d’aristocrates de très haut rang qui, durant la minorité de Louis XIV (il a cinq ans à la mort de Louis XIII en 1643), se battaient pour savoir qui d’entre eux s’emparerait du pouvoir ? Aucun n’y parvint, vite renvoyés à leur luxueuse inaction par ce renard de Mazarin.
Dressons la liste de celles et de ceux, fidèles du PS ou le faisant croire, qui sont connus pour « y penser », à l’élection de 2012 ou (et) à la désignation du successeur de François Hollande. En vrac, compères d’hier et concurrents d’aujourd’hui, Ségolène Royal, Martine Aubry, Julien Dray, Manuel Valls, Bertrand Delanoë, Pierre Moscovici, Claude Bartolone (a-t-il semblé) et, non des moindres, Dominique Strauss-Kahn qui, sans vergogne, prend appui sur un poste concédé par Nicolas Sarkozy dans le but affiché d’être son adversaire de demain.
Et de réunir au grand jour ses partisans à Paris. Et de multiplier les petites phrases afin qu’on ne l’oublie pas. Espérons qu’il lui reste quelques moments perdus pour s’occuper du Fonds monétaire international dont il est le directeur général de l’autre côté de l’Atlantique. Faut-il que les Américains le trouvent à leur goût pour ne pas s’insurger d’un tel mélange des genres.
Ayons aussi une pensée pour les seconds couteaux, truffe au vent pour flairer le meilleur cheval, de Vincent Peillon à Arnaud Montebourg en passant par Patrick Bloche. Sans oublier les gérontes, Lionel Jospin et Michel Rocard par exemple, qui ne savent pas sortir de scène et continuent de distribuer recommandations et conseils dont on a vu l’efficacité pour eux-mêmes.
L’exhibitionnisme de Nicolas Sarkozy lui a valu les mécomptes qu’ont traduits les sondages ; la collective danse du ventre des Importants du PS ne vaut pas mieux.
Car, que disent-ils, ces artistes, qui donneraient envie qu’on les rappelle aux affaires ? Entre la « consultation participative » ( !!) de l’une et « une gauche franchement réformiste d’un autre », que de gesticulations verbales pour ne rien dire qui soit compréhensible ! Le PS ne parle pas aux Français, il se parle à lui-même. Le cas échéant pour aboutir à ce « pugilat » qu’appréhende Laurent Fabius lors du futur congrès de Reims, la ville des sacres royaux, ça ne s’invente pas !
La pauvreté intellectuelle et politique des répliques socialistes aux initiatives de Nicolas Sarkozy, aussi inquiétantes que soient trop souvent ces dernières, augure mal de la suite. Quelle trouvaille que cette demande de référendum sur les OGM ! Pourquoi pas une consultation nationale sur la taille des petits pois ? Comment imaginerait-on que, médiocres dans l’opposition, les socialistes deviennent brillants au pouvoir ?
Vous confondez tout. Pourquoi parler de pauvreté intellectuelle alors que les textes ne sont pas sortis ? Vous avez lus les textes des reconstructeurs, le contrat de rénovation entre Moscovici et Montebourg ? Non, vous êtes dans la petite critique qui fait rire.
Il faut être plus exigeant.
Quant à DSK, il a été très discret, et il bosse réellement au FMI. Il y a déjà eu plusieurs réformes importantes, avoir un bilan au bout d’un ans c’est déjà bon, notamment lorsqu’on examine en détail. La petite mesquinerie qui laisse penser que ce poste a été concédé par Sarko, alors qu’il a été en premier proposé par Junker, s’ajoute à ce dénigrement tranquille…