Ségolène Royal candidate pour le poste de Premier secrétaire, le congrès de Reims va-t-il tourner au pugilat entre socialistes ? Au PS, la catastrophe n’est jamais loin…
Pfffff ! La série américaine Dallas et sa terrible famille Ewing ne monopolisent plus le petit écran depuis belle lurette ; à la place, les téléspectateurs ont droit depuis un moment au feuilleton du Parti socialiste pour découvrir d’autres archétypes, pas plus réjouissants que le milliardaire cynique ou l’alcoolo incurable. En 2008, cela va de la Poupée à ressorts à l’Abonné de la poisse, avec autant de tireurs de ficelles que la Tribu des Dents-Longues compte de membres. Peut-être est-ce pour s’esbaudir de ce nouveau pataquès que l’on tirait un feu d’artifices, vendredi soir (le 7) dans le parc de l’Elysée.
Grosso modo, le PS aujourd’hui, c’est un quatre-quarts : de l’insubmersible Ségolène Royal et ses 29 % à Benoît Hamon, l’ouvrier de la onzième heure doté de près de 19 % des voix de la part des militants. Martine Aubry et Bertrand Delanoë, déconfits (chacun 25 %), complètent le tableau. Julien Dray (0 %) était prêt à se dévouer pour le bien de la gauche. D’autres aussi, on peut le gager. Non sans logique, c’est la Dame de « Fra-ter-ni-té » qui s’y colle.
Elle ou qui que c’aurait été pour guigner le poste de Premier secrétaire, vont croître et multiplier les tractations entre chien et loup, les promesses qui donnent le fou rire à ceux qui les font, les accords à la seule destination du « 20-Heures » ; et surtout les peaux de banane comme s’il en pleuvait. Les socialistes appellent ce genre de choses la « synthèse » ; même s’il s’agit du mariage de la carpe et du lapin, même si l’on peut douter que sera viable le rejeton qui naîtra de ces accordailles de façade. Le vainqueur sera en guenilles, on lui remettra cependant sa couronne, comme celle du Roi des Fous d’on ne sait quel carnaval qui dure le temps d’une bacchanale.
La grand’messe socialiste de Reims (la ville des sacres royaux…) ne cessera pas d’être un congrès qui relève de l’acharnement thérapeutique sur un patient que l’on sait en coma dépassé. Reims, ce n’est pas une renaissance à venir, c’est plutôt « service, convoi et inhumation ». L’Elu(e) à venir aura tout du maître de cérémonie pour enterrement chic.
S’il n’était désolant, le Parti socialiste, à travers ses dirigeants divers, serait risible, risible de s’imaginer qu’il a, nationalement, la moindre chance de rassembler les électeurs alors qu’il est incapable de se rassembler lui-même avec vraisemblance, incapable de tenir un discours et de bâtir des projets qui correspondent à son appellation. On nous assure que le congrès de Reims ne réitèrera pas celui de Rennes qui fut une catastrophe fratricide en 1990. Pourquoi ne pas le croire ? Il peut être pire.