Que les nostalgiques se réjouissent, que les éplorés de l’enfance trop lointaine sèchent leurs larmes : Chantal Goya est de retour parmi nous. En pleine gloire, s’il vous plaît, puisqu’elle a rassemblé un monde fou au Zénith de Paris samedi 27 septembre. Fatalement, l’assistance n’était pas jeune-jeune, mais quand on aime, on ne compte pas les années.
Pour la circonstance, Ségolène Goya avait changé son look du tout au tout. Finis les cheveux raides, à leur place une abondante chevelure bouclée. Il a dû en falloir des papillotes et de la patience pour obtenir un aussi beau résultat.
Chantal Royal avait aussi changé de tenue et, reconnaissons-le, la tunique dans les bleus et le jeans assorti valaient bien la tenue de pensionnaire de l’Ecole du Sacré-Cœur qu’elle portait pour chanter « Bécassiiiiiiiiiiineuh, c’est ma cousiiiiiineuh ».
Mais Changolène n’a pas chanté. En revanche, elle a parlé, d’abondance. Elle a raconté les lâchages, les trahisons, les imprésarios de pacotille, les choristes à la voix fausse dont elle a été victime, l’innocente, et qui l’ont empêchée, en mai 2007, d’emporter le disque d’or de la meilleure illusionniste.
Les quelque trois ou quatre mille personnes présentes applaudissaient à s’en meurtrir les mains et c’était une joie, mieux ! un réconfort de voir le plaisir, presque le bonheur qui éclairait le visage extatique de Ségotal Roya.
Ainsi encensée, elle a parlé d’avenir, de son désir de le maîtriser, de ses prochaines tournées françaises, qui devraient cependant éviter Reims, en novembre, mais ne prendre fin qu’en mai 2012. Elle a de l’énergie la petite fille du Marais poitevin et du chabichou réunis !
Au-delà du portrait en forme de charge dont Ségolène Royal est ici l’objet un peu longuement, ce show, cette psychothérapie de groupe, cette calinothérapie collective, bref, ce spectacle est si décalé par rapport à la préoccupante réalité du moment qu’il en devient déplacé, et son auteur pas moins.
De Pékin à Washington en passant par Moscou, Londres ou Berlin, personne ne peut méconnaître que l’incendie ronfle au sein de la planète finance et, par voie de conséquence, sur l’économie tout entière. Or, l’économie, le plus nul ne peut l’ignorer, ce sont aussi des activités tangibles comme l’élevage, l’agriculture, les constructions et fabrications de toutes sortes, le commerce, les transports ; donc des emplois, donc des salaires, donc, plus ou moins bien, de quoi vivre et faire vivre.
C’est cela qui est en grand péril, au-delà des régimes politiques, des convictions et, même, de l’état antérieur des économies nationales. Aussi solides qu’on pouvait les croire, elles se muent en châteaux de carte, à la merci d’un « effet-domino » sur la Planète globale.
De cela, Ségolène Royal n’a pas dit un mot, comme si son sort personnel l’emportait sur tout autre souci, tout autre projet. En fait d’économie, elle s’est bornée à copier chez un concurrent l’aussi stupide qu’irréaliste proposition consistant à interdire les délocalisations et les licenciements.
Ce n’est plus Chantal Goya, c’est Narcisse devenu femme, Narcisse s’admirant dans le regard des autres, comme le vrai s’éprend de son propre visage que la source reflète lorsqu’il s’allonge auprès d’elle. Ce n’est plus de la politique-spectacle, c’est de l’exhibitionnisme.
Et une couche de plus dans la mélodie pernicieuse des médias mainstream… Je pensais que Bakchich ferait preuve de plus de circonspection concernant ce meeting quelque peu "remasterisé".
En effet, rien d’exceptionnel à ce que l’oratrice se tienne debout pour faire passer son message.
Vous n’évitez même pas les remarques plus ou moins désobligeantes sur la tenue et la coiffure de Ségolène Royal !
Par ailleurs, il y a 6 000 places dans ce Zénith. Or seulement les côtés de la salle était vide, ce qu’on peut évaluer à 5 000 places prises à vue de nez. et non ce que vous annoncez (Y étiez-vous d’ailleurs ?…)
Enfin, l’argument selon lequel Ségolène n’a rien dit sur la crise ("De cela, Ségolène Royal n’a pas dit un mot"), il est fallacieux. Etiez-vous vraiment dans la même salle que moi ? Sinon, je vous invite à regarder son intervention sur Youtube ou Dailymotion avant de critiquer vertement et d’ailleurs très tardivement.
Ce que j’ai pensé de ce Rassemblement : http://kikinouland.over-blog.com/article-23260600.html