Qu’on se le dise, Denis Robert est bel et bien vivant. Son nouveau roman "Dunk" explore les méandres du cerveau bien loin des prises de tête de Clearstream.
En juin 2008, le journaliste Denis Robert, qui avait dénoncé l’opacité du désormais célèbre organisme Clearstream dès 2001, « jetait l’éponge » après sa condamnation de 12 500 euros pour diffamation contre la banque luxembourgeoise.
Passé sur le billot, l’enquêteur a rebondi comme une boule de billard. Par le roman Dunk, sorti cette semaine chez Julliard, quelques jours avant sa comparution, le 21 septembre, dans le procès Villepin.
Denis Robert aime explorer l’explosif mental. Le journaliste est fasciné par la « caboche, la matière grise du cerveau », attiré par « la neurobiologie qui ouvre des pans considérables pour l’Humanité ».
En 2029, un milliardaire, Paul Netter, las d’une vie moulée dans la soie, cherche à transférer une partie de sa conscience dans celle d’un autre homme. Pour faire galoper l’esprit contre la maladie qui le guette. Il jette sa gourme sur un basketteur, Steve Moreira, le numéro 5 des « Pils » d’Istanbul après une rixe avec la mafia locale. Ce dernier fuit la Turquie pour sa ville natale où vit le milliardaire rongé par la peur de mourir et l’insatiable volonté d’inspecter l’immortalité de l’esprit. S’ensuit un jeu étrange de mensonges et de non-dits pour faire cohabiter les consciences dans un même corps. Et réfléchir au commencement d’une nouvelle humanité.
Le roman du journaliste, qui nous avait habitués à scalper les travers de la société, ne se complaît pas à de simples spéculations de l’esprit. Il n’est pas question de grande prophétie, d’anticipation ou de leçon de vie. Sa formation d’enquêteur infatigable l’a conduit à digérer des thèses médicales en neurobiologie, comme le prix Nobel de Médecine Eric Kandel. Et à s’inspirer également « des conversations avec des amis ». Un récit au style dynamique qui crache du réel à la figure.
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