Notre chroniqueur gastronomique Angèle Houlacuisse nous donne des nouvelles du doux monde de la restauration et de l’hôtellerie. Un nouveau chef pour le Premier ministre, et une nouvelle chaîne qui monte, Auberges et bistrots de France.
Effet de la réforme de la Constitution ? Fillon, le « collaborateur » de Sarko change de régime. Des cuisines, il a viré un chef pourtant parfait, Yves Delplace, pour lui substituer un autre maître queue du piano (celui sur lequel on fait cuire la nourriture dans les cuisines). Et le nouvel élu est… un poulain de l’opportuniste Alain Passard, chef breton, qui tient son resto, le trois étoiles « l’Arpège », tout près de l’Hôtel (sans étoiles) de Matignon.
Passard, qui a naguère déclaré qu’il était impossible de cuisiner la plupart des viandes produites en France, vend des légumes. « Spécialement produits pour ses clients », végétaux à prix d’or cultivés …dans la Sarthe, donc dans l’humus du premier ministre. Maintenant la question est : la cuisine du nouveau chef va-t-elle soulager la « récurante » (poudre utile pour les casseroles) sciatique de François, Charles, Armand Fillon, fils de notaire sarthois et ancien du collège Sainte Croix du Mans, des jésuites, dont avant lui, le héros connu s’appelait Antoine de Saint- Exupéry ? Un conseil : les rillettes nous semblent à bannir. Et peut être même le gigot à la menthe que François peut déguster à la maison en écoutant, fenêtres ouvertes, chanter les moines de Solesmes.
Fidèle, quant à lui, à la maxime du sarkonovisme : travailler plus longtemps pour gagner plus, Régis Bulot, retraite prise, s’est remis au boulot. Pendant longtemps cet homme à tout faire du tourisme, a présidé la chic chaîne des « Relais et Châteaux », appelée par des disciples d’Antoine Blondin – des types qui ne respectent rien - « Chalais et Râteaux ». Cette confrérie hôtelière a pour particularité de prélever à ses adhérents une dîme proportionnelle à leur chiffre d’affaires. Comme le fisc en somme. Grosse somme.
Bulot a lâché le râteau pour peu de temps puisque le, par ailleurs, hôtelier restaurateur à l’enseigne de « l’Abbaye de Brantôme », dans le Périgord vient de lancer un nouveau réseau, une « chaîne intégrée » baptisée « Auberges et Bistrots de France ». « Vaste sujet » comme le dirait le Vieux de Colombey. Dans son entreprise, Bulot passe du râteau à l’appel. De fonds. Pour faire partie de sa chaîne, aubergistes et bistrotiers adhérents devront verser 1000 euros de droits d’entrée, puis une cotisation annuelle de 2500 autres euros. Le tout hors taxes. C’est à eux de voir, puisque le communautarisme est à la mode.