Ce 31 décembre, Nicolas Sarkozy prononcera ses vœux aux Français pour la nouvelle année. Le premier essai, en 2007, avait fait un bide. Retour sur l’art de la mise en scène et de la communication.
Alors prompteur ou pas prompteur pour les vœux de fin d’année ? « Nicolas Sarkozy n’a pas encore tranché », confie son entourage. « S’il en a besoin il n’y a qu’à allumer l’écran ». Pff, diront certains, qu’en a-t-ton à faire ? Le président qui aime tant la communication, avait raté l’exercice l’année dernière. À cause justement de cette petite boîte censée lui mâcher le travail mais qu’il n’avait pas réussi à dompter. Le regard fixe et la voix monocorde, le chef de l’État avait semblé bien peu spontané. Patatras !
Malgré l’emballage, rien n’avait donc vraiment changé. On retrouvait le fameux « mes chers compatriotes » et le prompteur qu’affectionnait tant Jacques Chirac. Diantre ! Nicolas Sarkozy faisait moins bien que son prédécesseur, six mois après son arrivée au Château ; mais quelle bête l’avait donc piquée ? En tout cas, sur ce plan-là, on avait du mal à mesurer l’ampleur de la rupture engagée par Super Sarko !
Que nenni ! Cette année, Sarkozy compte faire mieux que l’ex-président. Et mieux que l’an dernier. Plus dynamique, plus en mouvement. En somme, très différent. Le rendez-vous est attendu : environ 12 millions de téléspectateurs devant leur petit écran. Les vœux étant retransmis sur TF1, France 2, France3, M6 et les chaînes infos. Rien que ça ! « L’exercice n’est pas facile : il y a beaucoup d’attentes », précise un proche de Nicolas Sarkozy. « C’est l’intervention la plus regardée du président et elle est très limitée dans le temps ». Cette année, la production a été confiée à France3. Et le direct de l’année dernière remisé au placard. Trop risqué, trop contraignant ! Sarko, version 2008, sera donc en léger différé avec un enregistrement prévu une heure avant 20h. Et sans prompteur ?
Le réalisateur, lui, reste le même que l’an dernier : Yves Barbara connu pour l’émission Thalassa, quelques portraits documentaires et du journal télévisé quotidien du 19/20 sur France 3. En 2007, Nicolas Sarkozy l’avait choisi pour le travail sur les cérémonies du 11 novembre. « Yves Barbara est un grand spécialiste du direct », se défend-on du côté du Château. Certes, mais du direct différé !
Cette année, pour donner le ton du changement, le grand président se tiendra debout dans la bibliothèque de l’Élysée, drapeau français et européen à ses côtés. Une pièce qui se prête parfaitement au format 16/9 des écrans plats. Sarko ne devrait donc pas avoir la tête déformée par la télé… Quel homme ! Surtout que son intervention devrait être précédée d’un générique, façon grosse production avec un travelling sur la Tour Eiffel. L’année dernière, l’Élysée avait déjà annoncé la couleur en vantant un travelling sur les portes du Palais. À l’arrivée, le résultat s’était révélé moins spectaculaire que prévu…
Cette année, Sarko devrait surtout faire dans le concret. Et dans le national. D’autant plus que dans quelques heures, Nicolas Sarkozy quittera ses habits de président en exercice de l’Union européenne. En somme, Sarko version vœux 2008, c’est un président proche des gens et de leurs préoccupations quotidiennes. Surtout en ces temps de crise. « C’est un exercice court », raconte un de ses conseillers. « L’intervention du président sera donc précise et condensée. » Voilà pour le marketing pré-vendu par son entourage. Pour la pratique, on verra. Même si on peut déjà s’attendre à ce que Nicolas Sarkozy revienne sur la situation internationale, la fin de la présidence française de l’Union européenne et sur ses grands chantiers pour 2009 - la réforme de l’hôpital, des collectivités territoriales, la mise en place du RSA… Si le chef de l’État arrive déjà à faire tenir ça en 9 minutes !
Il y a douze mois, le chef de l’État avait utilisé le « je » à 45 reprises, réquisitionné ses ministres pour l’apéro, sorti de son chapeau « la politique de civilisation », fait son mea culpa - « J’ai pu commettre des erreurs » - et invité à « moraliser le capitalisme financier ». « Il ne s’agit pas de faire des discours. On en a tant fait. Il s’agit d’agir », avait lancé super Sarko, fin 2007. Alors : action !
On attend les surprises de cette fin 2008… Pour les messages politiques il faudra encore patienter quelques jours : avec les vœux du président au gouvernement, aux parlementaires, aux magistrats, aux diplomates… Mais l’exercice s’annonce moins évident. Et sans écran.
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