Nicolas Sarkozy aura aimé sa présidence de l’Europe sans restriction. Le dernier sommet l’a ravi et il est persuadé qu’il est désormais durablement aux manettes du jeu européen.
Pourtant, à y regarder de près, rien n’est moins sûr. A Berlin, on est satisfait de voir que le nouveau secrétaire d’Etat aux affaires européennes, Bruno Le Maire est un germaniste de bon niveau. Mais sur le fond, le bilan que l’on tire des six derniers mois est pour le moins calamiteux.
Les Allemands se plaisent à rappeler que lors du G4 convoqué en octobre par Sarkozy à l’Elysée il y avait quatre positions assez nettes : la leur, se voulant une défense à long terme des principes généraux de la construction européenne autour d’une politique de concurrence, d’une politique de stabilité monétaire incarnée par la BCE et prolongée par le respect des grands équilibres budgétaires voulu par le Pacte de Stabilité et de Croissance et d’une politique favorable à la productivité résumée dans la Stratégie de Lisbonne ; la position anglaise, habile sur le plan monétaire à travers l’idée d’une garantie accordée aux banques dans le cadre du fonctionnement du marché interbancaire et dangereuse sur le plan budgétaire à travers la réintroduction d’un keynésianisme qualifié par le ministre allemand des finances de « grossier » ; la position italienne défendant l’idée que la stabilité à long terme de la zone euro ne pourra être obtenue que dans un effort ultime de l’Europe pour mutualiser les endettements publics les plus lourds, notamment ceux de l’Italie , de la Belgique et de la Grèce ; la position française enfin qui consistait à …ne pas en avoir et à faire passer les petits fours … !!
Le mépris des Allemands à l’égard de Sarkozy et de son équipe n’ébranle pas l’Elysée. Que le président de la République n’ait aucune idée économique sérieuse n’a aucune importance. Pour lui, ce qui compte, c’est que l’opinion publique pense qu’il joue un rôle décisif dans la recherche des solutions et qu’elle lui sache gré de son activisme. En pratique, entre le laissez aller budgétaire britannique qui va conduire à un déficit de 8% du PIB et la volonté allemande de ne pas se lancer dans une relance à l’aveugle, Sarkozy a choisi une voie médiane : le déficit français sera de 4% l’an prochain et Patrick Devedjian va jouer les mouches du coche d’une récession annoncée.
Deux angoisses subsistent pour 2009 : la première est celle d’un éventuel krach obligataire. Avec un déficit public américain de 10% du PIB, les taux d’intérêt vont se tendre, faisant baisser immédiatement la valeur des obligations précédemment émises. Les plus menacées sont les assurances et partout en Europe on fait le point pour éviter des « Lehman brothers » chez les assureurs.
La seconde angoisse est une situation à la Grecque. Le chômage augmente en ce moment en France au rythme de 50.000 suppressions d’emplois par mois. Certes, on est loin des 500.000 suppressions mensuelles américaines qui ont porté le taux de chômage dans ce pays à 8%, mais la situation n’est pas brillante. Sarkozy consulte pour amortir ce choc, d’autant qu’il n’aura plus les moyens de réunir à l’infini ses homologues européens maintenant que la présidence est tchèque.
Quant à Mme Merkel, elle va pouvoir respirer un peu loin des foucades françaises et se délecter à regarder les films de Louis de Funès offerts par son mari. De Funès est devenu la référence allemande dès qu’on parle de Sarkozy ; pour comprendre Paris, à Berlin, on se passe en boucle Pouic Pouic… !!
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les tenants de l’Ordre tireront dans le tas afin de conserver un minimum de stabilité financiere dans le bordel ambiant ! (inde/pakistan,chine en interne,usa en interne,israel/iran).
c’est pas pour rien que hortefeux est nommé "negociateur avec les syndicat" ,un nouveau Adolphe Thiers …