À l’occasion des voeux de notre glorieux Président, les médias se rebellent.
On ne mesure pas encore l’ampleur de la rupture engagée par Super Sarko depuis son entrée à l’Élysée. Après la politique étrangère, où on l’a vu rompre radicalement avec la politique de ses prédécesseurs en s’affichant avec de grands démocrates comme Kadhafi, Poutine, Bongo, Moubarak, tous injustement ostracisés jusqu’ici, notre amateur de belles montres et de belles plantes a voulu imposer la rupture dans la traditionnelle allocution des vœux de nouvelle année. Tous les médias ont relaté avec force détails ce qui allait changer dans cet exercice imposé. Le Figaro, qui revendique son titre de journal officiel de la Sarkozie triomphante, publiait un grand article le 31 décembre.
On pouvait lire ceci sur les vœux version Sarkoléon de retour d’Egypte : « Au lieu d’une image fixe pendant le générique d’ouverture, c’est une vue “en mouvement” de la cour de l’Élysée décorée d’un grand sapin de Noël, suivie d’un plan des jardins du palais, le tout éclairé pour l’occasion, qui annoncera de façon plus “dynamique” l’allocution présidentielle, longue d’environ “5 à 7 minutes”, explique l’Élysée, soit la moitié environ de la durée de celles de Jacques Chirac ou de François Mitterrand. Des vœux qui seront lus « en direct » par le chef de l’État, à la différence de ses prédécesseurs qui enregistraient l’intervention quelques heures avant sa diffusion ». Le quotidien de Serge Dassault concluait en citant l’entourage qui assurait que Super Sarko souhaitait des « vœux plus directs et plus chaleureux ». Pauvre de nous qui espérions des vœux sournois et froids.
En fait de rupture, on a seulement constaté qu’au lieu d’être fixe, le générique proposait un traveling vers l’Élysée. On mesure le saut quantique proposé par notre virevoltant ami. Pour le reste, on a eu droit à un discours digne d’un Chirac, qui se croyait toujours en campagne. Pour une fois, nos vaillants journalistes politiques ont réussi à contrer les sortilèges de la communication de Super Sarko. « Du classique, de l’ordinaire, presque du banal », a tranché Le Parisien. Même le valeureux Philippe Ridet, qui s’emploie depuis des années à cirer les chaussures à talonnettes de son héros, a persiflé dans Le Monde en relevant que son idole avait utilisé à 45 reprises le « je ». Dans un éditorial, le quotidien vespéral est allé plus loin sous le titre « des vœux essouflés » : « Le président s’est beaucoup dépensé au cours d’une année 2007 qu’il a rendue trépidante. Il lui faut trouver un deuxième souffle ».
Même Le Figaro s’y est mis. Si, si. Certes, Serge Dassault a pondu un texte en première page pour soutenir ce « président dynamique et courageux » que la France s’est donné et pour morigéner ces affreux Français qui ne comprennent pas que le monde bouge. Certes, le sémillant Yves Thréard a rédigé un édito où il compare Super Sarko à De Gaulle. Mais il note tout de même qu’il n’y a plus de rupture et qu’il faut retenir « la constance » de l’habitué du Fouquet’s. Il souligne que sa démarche s’apparente à celle du marathonien plutôt qu’à celle du sprinteur. Mais l’attaque la plus forte est venue d’Yves de Kerdrel. Voilà cet éditorialiste sarkozyste qui souhaite une bonne année à François Fillon. « Il faut saluer le courage d’un premier ministre dont la principale valeur ajoutée est de lever les tabous qui verrouillent la société française ». Il ajoute que Monsieur « No boby », comme on l’appelle gentiment à l’Élysée, tient un discours de vérité. « Pour l’instant, seul le premier ministre a osé jouer ce rôle ingrat mais tellement nécessaire. C’est pourquoi il nous semble juste de former le vœu que le locataire de Matignon conserve le plus longtemps possible ses fonctions et surtout sa liberté de ton ». Diantre. Quand on vous disait que le nouveau directeur des rédactions, Étienne Mougeotte, était un rebelle. Voilà qu’il laisse de dangereux agitateurs s’en prendre à notre virevoltant président « bling bling » pour saluer la fadeur de Fillon. Si même Le Figaro le lâche, on ne sait pas où sera Super Sarko bientôt. On se cotise pour lui offrir un vol charter pour l’Égypte ?
Bonjour,
En premier lieu je tiens à vous remercier pour votre bon site web.
Par contre, j’ai juste une remarque à faire concernant cet article et plus particulièrement ce passage : "avec de grands démocrates comme Kadhafi, Poutine, Bongo, Moubarak, tous injustement …" Comment pouvez-vous mettre le président V. Poutine sur la même ligne que ces gens ? Je n’ai pas à vous faire de leçons d’histoire, de géopolitique, de religion etc… mais comme même, comment pour des gens apparemment assez bien informés, ne comprenez-vous pas ce qu’il est entrain de se passer dans le monde ? Pensez-vous vraiment que ces gens forment une équipe, un genre de dreamteam ? Non, franchement, ne faites-vous pas la différence entre le président russe et les autres ? Vous parlez de démocratie ? Mais quelle démocratie ? La démocratie française ? Bel exemple non ? Et la république alors ? Penchons-nous sur les véritables fondements de la République et par suite de la démocratie… Depuis 1789, quels résultats ? depuis 1968 quels résultats ? bref… mon discours est un peu décousu, mais il faudrait beaucoup plus de lignes pour vous expliquer le fond de ma pensée…
et puis combien de fois êtes-vous allé en Russie ? Combien de Russes connaissez-vous ? Et ce depuis combien de temps ?
Vraiment votre site est de très bonne tenu à mes yeux.. c’est pour cela que j’ai du mal à comprendre votre réaction. A mon avis vous êtes encore « un peu » sous contrôle… sous anesthésie… ce qui est fort dommage… Bref… j’espère qu’un jour vous puissiez comprendre…
Bien à vous… et bonne continuation dans votre valeureux travail.
Stéphane
Voyez ce que Poutine a fait du pays délabré que lui avait laissé Eltsine , il en a fait un grand pays qui compte sur le plan mondial avec des fonds souverains immenses une industrie performante avec des bénéfices qui vont à l’ état ( pour l’ ensemble des citoyens )plutôt que dans la poche d’ un oligarque
Avez vous entendu parler du BRIC ( Brésil , Russie , Inde , Chine ) , des états qui vont compter dans un avenir très proche
En Tchétchénie , bien sùr vous y auriez préféré " la charria "