Les burgers halal ne passent décidément pas. Quick a beau dire qu’il ne s’agit que d’une expérience, depuis le début de la semaine, on s’emballe au risque de friser l’indigestion. Il y a 2 mois, tout le monde s’en fichait…
Entre les articles qui s’interrogent sur cette éventuelle pratique discriminatoire, entre les déclarations de politiques opportunes en campagne électorale. Etrange. Car l’info date de l’automne dernier – voire avant – et n’avait pourtant soulevé aucune indignation jusqu’à présent. Jusqu’à ce que Marine Le Pen s’empare du sujet.
Bel exemple de recyclage de l’info. Rapide recherche sous nos latitudes septentrionales, La Voix du Nord évoquait cette histoire dès décembre. Pas vu l’article ? Normal, le papier était demeuré en locale Roubaix. Paru le 12 décembre. Le Quick du centre-ville avait déjà ôté le bacon de ses menus depuis le 30 novembre. Mieux encore, apprend-t-on aujourd’hui, parmi les sept autres fast foods visés en France, certains avaient lancé cette expérimentation dès… l’été. Faut dire que Quick avait pris garde de ne pas trop communiquer sur le sujet : réaction logique avec le précédent KFC qui s’était essayé au halal par le passé et avait dû faire machine arrière toute.
Bref, en décembre, l’article de La Voix évoque une expérience de six mois, des clients pas courroucés pour un sou et finalement une initiative plutôt louable. Pas l’ombre d’une trace de polémique sur une éventuelle pratique discriminatoire. D’ailleurs, le gérant du Quick incriminé, dans une dépêche AFP, dit cette semaine n’avoir eu aucune réclamation de clients. Vous me direz qu’il peut difficilement raconter autre chose. Mais plus surprenant, ces clients interviewés ne disent souvent pas mieux dans la même dépêche. Après tout, quiconque connaît Roubaix sait où aller pour manger un burger bacon : on trouve un second Quick à quelques encablures et deux Mc Do, également. Vraiment pas de quoi fouetter un chat. D’autant que derrière cela on ne trouve qu’un intérêt purement commercial et non le spectre d’un lobby islamiste. Alors on s’étonne : pourquoi l’affaire passée sous silence resurgit violemment deux mois plus tard ?
Justement, l’histoire n’est pas sans rappeler une autre polémique née (fabriquée ?) à l’automne dernier. Petit effort, Frédéric Mitterrand et un passage malheureux exhumé d’un bouquin publié des années auparavant. Une affaire montée en épingle par… Marine Le Pen. Eh oui, la même Marine aujourd’hui en pleine campagne des régionales, qui a soulevé cette histoire de burger. La vice-présidente du Front national avait sans doute lu La Voix du Nord datée de samedi où le sujet était repris avec des réactions épidermiques de clients déçus de n’avoir leur tranche de bacon dans ce chef d’oeuvre de gastronomie. Elle a flairé le sujet fécond. Idéal, le burger, ça parle à tout le monde : qui n’a jamais mis les pieds dans un Quick ? Alors dimanche, sur Canal +, elle parvient à le glisser subrepticement au cours d’une discussion sur l’identité nationale (débat durant lequel le FN a vu sa cote de popularité monter dans les sondages, au passage). Oh, pas grand chose, juste un exemple pour illustrer son propos, mais finalement, le lendemain, on ne retiendra que l’anecdotique. Plus stigmatisant et dans le prolongement direct des précédents débats/polémiques sur le voile intégral ou les minarets.
Bref, la candidate FN aux régionales juge la pratique « inadmissible ». Le mot fait mouche et circule dans la presse. S’il s’agit d’une manoeuvre de campagne, on tire notre chapeau. Avec ce burger, on agite une nouvelle fois le spectre d’une islamisation galopante osant désormais s’attaquer à la sacro-sainte gastronomie – 8 restaurants sur 350, sont concernés par l’expérience, pour mémoire. Mais en terme électoral, la petite saillie n’est pas dénuée d’intérêt : on mobilise l’électorat du FN canal historique à un petit mois du scrutin avec ce bon vieux sujet identitaire. D’ailleurs, la candidate frontiste en remet une couche plus tard, en pointant le doigt sur Sarkozy. Sarkozy ? Ah bon, il a des actions dans le burger halal ? Non, pas lui, mais l’Etat via la Caisse des dépôts et consignations est majoritaire dans la chaîne Quick. Ah si Sarko y est de près ou de loin mêlé, alors cette histoire de burger devient carrément juteuse. Et le bacon n’a pas fini de faire ruminer. A droite, on s’en saisit pour ne pas laisser ce terrain en friche au FN à la veille des triangulaires régionales. A gauche, on s’insurge contre l’offre jugée communautariste et on demande à l’Etat d’y remédier. En fer de lance, René Vandierendonck, le maire de Roubaix – aussi candidat aux régionales -, enrôle un avocat et menace même de saisir la Halde (Haute autorité de lutte contre les discriminations). Marrant, il y a deux mois à peine, tout le monde s’en foutait…
A lire ou relire sur Bakchich.info
Voici un article d’un impertinent qui m’a bien fait marrer et démonte assez bien les argumentations de discrimination : Ni steack, ni soumis !.
J’en profite pour demander à l’auteur de "En France, mangeons français", que faire alors des apéros-bars tapas, des restaurants chinois, indiens, iraniens, thaïlandais, japonais, pizzerias, ………… ???!!
Vous voulez vraiment manger français ?? Commencez par arrêter les hamburgers !!!
Et demandez-vous également d’où provient la viande des chaînes de fast-food, on verra si elle est bien française la bidoche…
Pour être certifié Halal, il faut, normalement, passé par une Mosquée (bien qu’en France, il n’existe pas réellement de certifications obligatoires ou délivrées par la Grande Mosquée de Paris) voire par des associations. Conclusion, la certification halal représente un "certain marché" : comme les normes ’iso’, les certifications halal rapportent de l’argent !
Concernant KFC (et maintenant Quick), il existe de nombreuses polémiques puisque en fait, les rituels pour ’tuer l’animal’ ne sont pas respectés et donc ne semblent pas halal, bien que le restaurant soit encore certifié (mais comme ça rapporte de faire la certification, et pour l’organisme certificateur et pour KFC ^_^) …
Bref, tout cela, c’est une histoire de régionales et de business comme d’habitude ;) (à mon humble avis)
Invasion
1. Irruption faite dans le dessein de piller un pays, ou de s’en emparer.
2. (Figuré) Afflux important de personnes ou d’animaux plus ou moins indésirables ou gênants.