Quelle puissance dans ce mot, punch, qui convient aussi bien aux combats de ring qu’à ceux du lit ! La boisson des femmes, dit-on. Mais que savez-vous de ce qu’est vraiment le punch ? Et de tout ce que l’on peut faire avec ?
Le punch est né en Angleterre, très exactement en 1632, en rapport avec le terme hindi pânch, qui signifiait cinq : en effet, cette liqueur, car il s’agit d’une liqueur, était composée de cinq ingrédients, dont le principal était l’arack, un mélange de sucre de canne et d’alcool obtenu par distillation de riz fermenté.
L’arack avait d’abord été interdit par la loi divine, et en Hindoustan, mêlé à un jus de citron, du thé infusé, du sucre et de la muscade, il était un breuvage sacré.
Les Anglais revendiquent le punch, et leur fameux bowl punch allait devenir, sous la plume d’Antoine Furetière, le boule-ponge qu’il décrivait ainsi :
On met une chopine d’eau-de-vie sur une pinte de limonade, avec de la muscade et un peu de biscuit de mer pilé, et l’on bat le tout ensemble, jusqu’à ce que les liqueurs soient bien mêlées.
Ce boule-ponge à la française, assez roboratif, en quantité modérée, donne chaud au coeur, à l’âme, et aux vieux réflexes de conservation de l’espèce !
Aujourd’hui, le punch est carrément naturalisé antillais, préparé au rhum, de sirop de canne et de citron vert. Lorsqu’il est servi par d’accortes doudous ce sont leurs sourires qui réchauffent plus encore. Et s’il on est un peu trop hardi dans ses assauts, elles ne manqueront pas de… passer les punchs !
Pour la petite histoire, le plus grand punch du monde fut confectionné à Lisbonne, le 25 octobre 1694, à l’époque où l’on ne parlait pas du Livre des records. L’amiral Russel invitait les équipages de sa flotte, et un bassin de marbre titanesque construit pour l’événement, faisait office de bowl. On y versa 600 bouteilles d’eau-de-vie, autant de rhum, 1200 de vin de Malaga et 400 litres d’eau bouillante. Par brassées, on y jeta 300 kg de sucre et 200 de muscade en poudre, et l’on y pressa le jus de 600 citrons.
Après quoi, on lança sur la surface de cet océan de punch, un frêle esquif d’acajou piloté par un tendre mousse, travesti en Ganymède qui, voguant près des côtes, servit les 600 invités…
Mille sabords ! Six cents forbans ivres de punch et d’amour contre un seul et expiatoire Ganymède ! Galipettes à feu roulant ! Sabre de clair ! Branle-bas de combat ! Et pas de quartier !
Que l’abordage fut féroce…
Un punch glacé au lunch…
Un punch chaud au brunch…
Fais-pas la tronche !
Ca donne du punch et c’est bon pour les bronches !