Malgré des sondages calamiteux, les partisans d’Hélène Mandroux, revigorés par la décision du Bureau national du PS d’exclure les socialistes présents sur les listes de Frêche, veulent croire qu’une nouvelle ère commence.
« C’est la fin d’un système et d’une époque » veut croire Paul Alliès le secrétaire national adjoint à la rénovation du PS et numéro deux sur la liste d’Hélène Mandroux qui rappelle, perfide, que Georges Frêche a commencé sa carrière politique avec « Pompidou, Nixon et Brejnev ».
Comme lui, une bonne partie du PS national pressée d’envoyer l’empereur de Septimanie au cimetière des éléphants, ne peut que savourer la décision du bureau national d’exclure – pardon de mettre en dehors - la cinquantaine de socialistes sur la liste de Georges Frêche.
Un peu de baume au cœur, sans doute, des partisans de la maire de Montpellier mais sûrement pas assez pour arrêter le rouleau compresseur Frêche. A trois semaines du scrutin, un sondage Opinion Way, contre lequel un recours a été déposé, place la liste PS d’Hélène Mandroux à 6% derrière le FN, aux côtés de l’ex M. météo Patrice Drevet. Bouillon amer. Frêche, lui, quels que soient les instituts, caracole en tête.
Ce jour-là, dans les locaux de campagne de la candidate PS, ça court dans tous les sens. Panique ? Il y a en tout cas urgence. Après la sortie « pas très catholique » de « Jojo » et l’investiture surprise d’Hélène Mandroux ses partisans ont dû boucler leurs listes à la va-vite. Et aux forceps. Les cinq patrons des fédérations départementales du Languedoc-Roussillon, tous conseillers régionaux, ont fait allégeance au Seigneur local. Même celui qui avait osé, un temps, défier le boss, Eric Andrieu, le premier secrétaire de la fédération de l’Aude est revenu dans le giron nourricier.
Difficile dans ces conditions de trouver des candidats crédibles localement. « Ils ont pris ceux qui passaient par là », persifle un frêchiste dénonçant autour de la maire de Montpellier « le club des sacs à mains », soit les quelques femmes proches d’Hélène Mandroux au sein du conseil municipal présentes sur sa liste.
Du coup, plus qu’un programme alternatif, le PS canal légitime mise sur le Tout Sauf Frêche et tape à bras raccourci sur « l’imperator » languedocien qualifié tout à la fois de Tartarin de Tarascon, d’Ubu Roi. « Frêche par son clientélisme, ses intimidations sur les élus, a dépolitisé le PS local. C’est un social régionalisme comme dans les années 30 », assène Paul Alliès, qui n’hésite pas à le comparer à Adrien Marquet. L’ancien maire de Bordeaux issu de la SFIO, comme Frêche à l’initiative de grands travaux dans sa ville était aussi un fervent admirateur de Mussolini et finit ministre de l’intérieur du gouvernement de Vichy. Ambiance.
Fort du soutien reçu le matin même par Gérard Collomb, maire de Lyon, les émules de Frêche ont beau jeu de dénoncer « un climat haineux qui risque de conduire à l’implosion du PS » comme le pronostique Christian Bouillé, adjoint au maire de Montpellier et en bonne place sur la liste Frêche.
Pour ces brebis égarées, le bureau national a prévu une mission de réconciliation, après les régionales.
A lire sur Bakchich.info :
Si on remettait un peu les pendules à l’heure ? Un certain Frèche, intellectuel de haute volée, militant de gauche convaincu (et donc militant contre le racisme et l’antisémitisme) s’est permis un "bon mot" inadmissible parce qu’il peut être qualifié d’antisémite. Le certain Freche est un baron local dont la majorité de ses concitoyens affirment qu’il a été un excellent maire et un excellent président de région.
Ca déplait à Paris et ça déplait surtout à tous ceux de son camp qui voudraient bien sa place.
L’ancienne direction du PS (Hollande et consorts) voulaient sa tête et on ne peut que s’étonner des déclarations actuelles de Rebsamen. La nouvelle direction (Aubry) a suivi les décisions du bureau national qui a préféré écouter les écologistes plutôt que ses propres militants qui soutiennent le Georges. Ce n’est pas tout à fait à la gloire d’Aubry mais avec le buz monumental déclanché, ça assure finalement la victoire … Suffira de ramer un peu dans quelques mois pour se rabibocher avec lui en rappellant par exemple à Mélanchon que parler publiquement de quelqu’un en faisant allusion à son aspect physique est aussi illégal que de parler de la figure peu catholique d’un autre.