Le socialiste Didier Migaud, a été nommé en Conseil des ministres à la présidence de la Cour des Comptes. Un choix consensuel pour la succession délicate de Philippe Séguin.
Successeur de Philippe Séguin à la présidence de la Cour des Comptes, Didier Migaud, 57 ans, député PS de l’Isère, est l’homme qui monte.
Président de la commission des finances de l’Assemblée nationale depuis 2007, élu « député de l’année » par le Trombinoscope, une revue du sérail, Migaud s’était vu gratifier d’une pleine page de portrait dans le Monde (9 février). Titre du papier : « Expert en consensus ». Et le lecteur d ’ apprendre que le camarade Migaud est tout à la fois un socialiste aux « convictions fortes », doublé d’un « homme avec lequel on peut travailler », selon le jugement d’Éric Woerth, ministre du Budget et trésorier de l’UMP.
Tant de qualités méritaient d’être employées. Discret candidat à la présidence de la Cour des Comptes, Migaud, perspicace, observait que « cette nomination appartient au chef de l’État », que ses fonctions actuelles le rendaient « très heureux », mais que si d’aventure on pensait à lui, « il y a plusieurs façons de servir son pays ».
Comme nul n’est prophète en son pays, et tandis que le Monde craque pour son « austérité protestante dans le sérieux et le travail » (sic !), ses amis politiques de la région grenobloise, et en particulier les écologistes, rappellent que la gestion de Migaud à la présidence de la communauté d’agglomération grenobloise vient d’être épinglée par la… Chambre régionale des comptes de Rhône-Alpes ! Ce qui fait quelque peu désordre pour un candidat qui en brigue la présidence nationale.
Didier Migaud l’a d’ailleurs fort bien compris en décidant d’exclure de toute alliance politique régionale ces félons d’écologistes, qui se sont cru autorisés à donner quelque publicité à ce rapport calomnieux. Migaud ? Un austère, certes, et qui ne se marre pas toujours…
Que de guimauve consensuelle dans la grosse presse pour célébrer l’entrée dans le barnum sarköziste de ce pâlichon Migaud, genre de mollusque apte à plaire à tout le monde, tant il ne menace personne !
La Cour des Comptes pond des rapports dont se contrefoutent les inspectés courants, alors Sarközy pouvait bien y nommer son majordome, ou autre chien coiffé, il sait bien qu’aucun emmerdement ne viendra de cet aréopage d’émasculés grassement nourris !
Que des potes au conseil constitutionnel, ou au CSA, là c’est (à peine) plus important ; Migaud à la Cour, on eût préférer la reine des gitans, pour le peps…