RG mobilisés pour surveiller l’entourage de Royal et les habitants du quartier où il a installé son QG de campagne, protection pléthorique, analyses ADN pour retrouver le scooter de son fils… Sarko privatise la police, à son profit.
François Hollande se frotte les mains. « Publiquement, je suis obligé de demander publiquement le départ de Sarko du ministère de l’Intérieur, explique-t-il en privé. Mais en réalité, plus il s’obstine à demeurer Place Beauvau, plus il inquiète les gens et donc se tire une balle dans le pieds ». Peut-être… Mais en attendant, Sarko ne boude pas son plaisir de faire campagne, avec sa casquette de premier flic de France. Privatiser les forces de l’ordre à son seul profit procure en effet un certain confort à un candidat qui guigne l’Élysée.
Le candidat UMP, nouveau fan de Jaurès, veut faire peuple en installant son QG de campagne dans un quartier popu sans tenir vraiment compte qu’il s’agit d’un quartier kurde réputé assez chaud ? Pas de problème, pour s’assurer de la tranquilité des lieux, il demande à la Préfecture de police de détacher, à temps plein, dix-huit pandores. Plus des brigades mobiles supplémentaires tant qu’il en faut. Et pour s’assurer de l’absence de tirailleur embusqué et surtout éviter que les immeubles d’en-face servent de QG au paparazzis, le ministre de l’Intérieur et des contraventions a encore une solution très efficace à sa disposition : faire ficher tous les riverains par le service « enquête » des RG. On n’est jamais trop prudent. Pas question, pour autant, de diligenter les mêmes précautions pour le siège de campagne de la Blanche Ségo. Elle n’est pas encore au pouvoir… et s’en éloigne même de jour en jour.
Plus généralement, le maire de Neuilly qui rêve d’emmenager à l’Élysée s’inquiète pour sa sécurité ? Le locataire de la Place Beauvau s’octroye séance tenante une quinzaine de gros bras du Service de Protection des Hautes Personalités (SPHP) à temps plein et toute une flotte de véhicules d’accompagnement flambant neufs. Ségo, elle, doit péniblement demander à son seul allié dans la Maison, le patron du syndicat de flics de gauche, Jo Masanet, de trier parmi les candidats pour assurer sa protection, le bon grain de l’ivraie. C’est-à-dire écarter un a un les pilliers du syndicat sarkozyste « Alliance » qui se sont curieusement portés volontaires. Et pas question de lui affecter plus de six fonctionnaires. Quand aux véhicules, la Place Beauvau lui réserve les vieilles voitures que Sarko ne veut plus utiliser, na !
Enfin pourquoi ne pas faire bénéficier les siens de ses petits avantages, tant qu’on y est ! Le fils Sarko se fait braquer son scooter, un petit 50cm3 qu’il avait laissé garé sans antivol ? Il ne pourra même pas se faire rembourser et perdra à tout casser un petit millier d’euros parce qu’il n’est pas assuré contre le vol ? Une grave perturbation à l’ordre public qu’il faut faire cesser séance tenante, décide le 1er flic de France. Facile, il lui suffit de demander à son ami d’enfance, Frédéric Péchenard, qu’il a lui même nommé à la tête de la PJ parisienne, le célébrissime 36 quai des Orfèvres, de déployer des moyens dignes des grandes enquêtes criminelles pour retrouver les coupables à coup d’analyse ADN. Par contre quand l’un des fils de la Bécassine socialiste, 19 ans, se fait ramasser par les flics et est entendu comme témoin dans une affaire minable de dégradations de panneaux de signalisation en juin dernier, la France entière doit en être informée séance tenante à travers un article de presse alimenté par des flics sarkozystes.
Ce genre de boules puantes envoyées sur l’adversaire ne remplace peut-être pas un bon programme. Gageons qu’au moins cela soulage…
Je suis entièrement d’accord avec vous. Cette politique de caniveau (dont Sarkozy prétend se démarquer !) organisé par la droite (la gauche n’a pas toujours été toute blanche non plus) est des plus lamentable. Déja qu’une bonne partie des français se foutent complétement de cette campagne (ce qui est vraiment regrettable), cela ne va pas les inciter à s’y intérrésser d’avantage. Ce genre de boules puantes lancées de la part d’un des principaux canditats à la fonction suprême laisse envisager le pire si le p’tit gars devenait président… Franchement on serait mal barré !
L’instauration d’un véritable Etat policier est, sans aucun doute, la préocupation principale de Sarko. Le fait de fliquer, et d’emmerder par la même occasion, tous les habitants du quartier de son QG de campagne en est un parfait exemple. Néanmoins, je crois bien que Ségolène Royal a fait de même dans le quartier de son QG, mais je ne suis pas sûr…
Pour ce qui est du scooter du fils de Sarko : si mon père était ministre de l’intérieur et qu’il ne soit pas foutu de retrouver mon scoot, ça serait la honte, sérieux. En revanche, là où ça devient grâve, c’est quand le premier flic de France fait des analyses ADN sur le scoot pour retrouver les coupables. Je trouve cela honteux, vu le prix que coûte une telle expertise et surtout que toutes les autres victimes d’un tel vol ne bénéficieront pas du même traitement. Donc, retrouver le scoot volé passe encore, mais traquer les "dangereux criminels" à l’aide d’analyses extrèmement coûteuses pas question !
Pour revenir aux coups bas portés durant la campagne, cela témoigne d’un véritable empoisonement de la démocratie. Les candidats ne semblent plus avoir de principes dès que la machine à engranger des voix est en marche. Morale ? Connaît pas. Respect ? Jamais entendu parler. Honneur ? Comment vous dites ? Bref, c’est vraiment navrant, pitoyable et triste à la fois.