L’’AFP reconsidère l’usage du fil de micro-blogging Twitter, désormais incontournable à la source comme à la diffusion des "breaking news".
Toute tendue vers son objectif de modernisation, la direction de l’AFP prend peu à peu conscience de l’importance des réseaux sociaux et incite ses journalistes à y jeter un œil de plus en plus souvent. Une grande nouveauté pour l’agence.
Le souvenir est frais, et l’enseignement riche de sens. Lors du délibéré du procès Clearstream, c’est un journaliste de France-2 qui, via son compte Twitter, a le premier rendu compte de la relaxe de Dominique de Villepin, devançant ainsi de quelques minutes la dépêche AFP.
Pour l’agence, le problème est le suivant : rester compétitive tout en utilisant à bon escient les nouveaux médias. C’est-à-dire sans relayer des « informations » piquées sur les réseaux sociaux qui se révéleraient fausses quelque temps plus tard. Ce fut le cas, par exemple, lors de la mort de Michael Jackson. Après laquelle l’agence avait par erreur relayé la réaction du ministre anglais des Affaires étrangères. « Nous nous sommes laissés prendre dans le passé par un faux compte Twitter sur lequel le ministre britannique des Affaires étrangères était censé avoir envoyé un message de condoléances après la mort de Michael Jackson, se concluant par les mots : “RIP, Michael” », explique ainsi, en forme de moonwalk, le règlement interne sur l’utilisation des réseaux sociaux.
Pour l’agence, le constat est douloureux. Comme l’explique Frédéric Filloux dans son rapport sur l’AFP dévoilé sur Bakchich. info, elle ne détient plus le monopole des alertes sur l’information dite « chaude ». De plus en plus, les réseaux sociaux la devancent. Lentement, mais sûrement, l’agence se convertit à ces nouveaux supports.
Aussi encourage-t-elle ses journalistes à tenir une veille sur Facebook ou Twitter. Et rappelle le précédent Kerviel dans son règlement interne : « Lorsque l’affaire du trader français Jérôme Kerviel, accusé d’avoir fait perdre cinq milliards d’euros à la Société Générale, a éclaté, nous avons pu trouver des collègues sur sa page Facebook et les contacter pour recueillir leurs commentaires en recherchant leurs coordonnées. »
De nouvelles perspectives pour l’AFP, donc, qui doit désormais compter avec ces nouveaux outils pour conserver une place de choix dans le nouveau paysage de l’information.
A lire sur Bakchich.info :
Il serait intéressant de développer la reflexion en partant de l’usage de Twitter puis en passant par la pervasivité de l’information, son utilité sociale, la remise en cause du rôle et de l’autorité des journalistes, suivie par une remise en cause de l’autorité des politiques.
Théoriquement, au terme du raisonnement, on en arrive à une émancipation des citoyens vis-à-vis des politiques.
A suivre.