Les médias doivent-il adapter leur contenu à l’unique goût des lecteurs ? Alors que les grands sites U.S. utilisent des techniques de référencement pour traiter leur sujet. Celui du Figaro a tranché. Ou pas…
Lundi dernier, le site du Figaro a proposé un article intéressant sur « les nouvelles "ficelles" des sites d’infos américains », dénonçant les grands médias U.S. qui s’occupent trop du goût des lecteurs pour récupérer des visites sur le web. Certains d’entre eux, comme le Washington Post n’hésitent pas à acquérir des start-up « pour proposer aux internautes de consulter un journal adapté à leurs centres d’intérêts » et ainsi doper leur fréquentation. Les articles les plus vus des sites, sont-ils les plus pertinents à mettre en avant ? A titre d’exemple, en ce 22 juillet (16h00), ceux qui scrutent la tête de Google Actu traitent de la petite fille de 3 ans et demi, verbalisée à Lyon pour avoir fait pipi contre un arbre…
Dans le même article, Le Figaro prenait aussi comme illustration de "ficelle" des sites américains, celle du Huffington Post qui doit « une partie de ce succès à sa judicieuse stratégie de référencement », « une technique qui permet d’apparaître en bonne place dans les moteurs de recherche, notamment Google, en publiant des contenus avec des mots clés très recherchés par les internautes ».
Publier du contenu selon les tags qui vont faire monter en flèche les visites se fait déjà actuellement sans que cela ne soit vraiment scandaleux (tiens, profitons-en pour évoquer aujourd’hui les déclarations de Nicolas Sarkozy et Marine Le Pen sur les gitans et les roms, les 500 millions d’amis de Facebook, "l’affaire Zahia" et la mise en examen de Franck Ribery et Karim Benzema, le prochain mariage d’Albert de Monaco ou les écoutes téléphoniques de la copine de Jean-Paul Belmondo…). Mais si ce genre de technique se généralise, n’espérez plus, en consultant les grands médias en ligne, trouver la moindre information sur les élections en Birmanie, la finale du championnat du monde paralympique de basket entre la France et l’Australie ou un licenciement abusif chez Lehman Brothers. Pas assez vendeur : l’information de masse appartient à la demande de la majorité… Il n’y aurait d’ailleurs aucun intérêt pour le patron de presse en ligne d’envoyer un journaliste enquêter sur un sujet inexploré. Tous unis vers les mêmes tags !
L’article du site du Figaro reste très mesuré mais souligne cette évolution. « Adieu hiérarchisation de l’information », rouspète-t-il. Mais la combine a peut-être donné des idées… Le lendemain (mardi 20 juillet), on y a trouvé ce sondage déroutant : « Quel sujet d’actu voulez-vous que nous approfondissions ? ». « La rédaction du Figaro travaillera sur le sujet le plus sollicité », précise le site. Plus la ficelle est grosse…