« Je n’ai jamais exposé ma vie privée et ce n’est pas maintenant que je vais commencer… », jurait Rachida Dati l’an dernier. Mais qui est cette maman qui pose en Une de Match avec sa fille ?
Dati à tout prix, pour Paris Match. Cette semaine (du 12 au 19 mai), l’hebdo consacre sa couverture et huit pages de (publi)reportage à Rachida Dati et sa fille.
Avec ce sous-titre qui résume totalement le contenu : « En politique, l’engagement pour les jeunes. En privé, la tendresse avec Zohra ». Avant le portrait laudatif de l’écrivain Tahar Ben Jelloun, Match suit l’ancienne ministre en Espagne où la député européenne au grand cœur (forcément) accompagne des « jeunes venus du VIIe arrondissement mais aussi de Tremblay-en-France et de Villepinte » pour réaliser « un rêve éveillé » : voir les footballeurs Karim Benzema, Cristiano Ronaldo et « son ami » Florentino Perez, le président mégalo du Real Madrid. L’opération com’ est surtout agrémentée de photos de Rachida Dati, très attentionnée pour sa fille Zohra.
« Les dimanches avec sa fille (…) sont sacrés. Le reste de la semaine, l’ex-garde des Sceaux a un agenda… de ministre ». En délicatesse avec l’Elysée depuis l’affaire de la fumeuse rumeur sur le couple Sarkozy, Rachida Dati expose sa fille pour évoquer ses actions. L’appel du mois de mars « à toutes les rédactions » pour qu’elles couvrent son bucolique voyage à Bagdad avait, certes, permis à l’AFP de l’accompagner, loin des bureaux de vote, dans une passionnante promenade « au coucher de soleil dans un parc des bords du Tigre ».
Dans Paris Match, Dati passe cette fois à la vitesse supérieure dans la médiatisation de son « jardin secret ». Contrairement à Ségolène Royal (première "pipolitique" à poser avec son enfant), notre "superstar" assume cette pipolisation et ce n’est pas elle qui oserait prétendre en être victime… Si ?!
Le 9 mars 2009 sur Europe 1, Rachida Dati parle de cette médiatisation qui lui « échappe » mais qu’« il faut l’accepter », même si « ce n’est pas de votre plein gré ». La ministre qui ne cherche surtout pas les médias promet surtout : « Ma vie privée, je ne l’ai jamais exposée. Jamais, jamais ! Depuis que je suis exposée dans la vie publique, jamais je n’ai exposée ma vie privée. Ce n’est pas aujourd’hui que je vais commencer » (à 7’50).
En décembre 2007, Rachida Dati avait posé, glamour, en robe et talons pour Paris Match (« Avec l’aide de Dior, madame la garde des Sceaux renouvelle le style ministre de la Justice ») illustrant "Le visage de la France qui change" (commenté ici par la Redac’ chef adjointe Elisabeth Chavelet). Rebelote en juillet 2009 avec les confidences sur sa maternité et, déjà, de son "agenda chargé" (« derrière l’apprentie maman poule, on sent bien la femme politique aguerrie qui trépigne ») dans son dossier "Rachida Dati, enfin libre, enfin maman", toujours sous la plume leste d’Elisabeth Chavelet.
« Je ne le referais peut-être pas », avait-elle expliqué, alors enceinte, dans "A vous de juger" en octobre 2008 (1’20). « Je sens que vous prenez de la distance avec la médiatisation », ose lui servir M’dame Chabot, « allez-vous médiatiser ou pas la naissance de votre enfant ? » « Est-ce qu’il y aura des photos de l’enfant ? » (3’30)
La réponse de Rachida Dati est très claire : « Je n’ai jamais exposé ma vie privée et encore moins ma vie intime. Et puis, si je veux aller plus loin, j’ai beaucoup de respect pour ma famille et en particulier pour mon père. C’est tout ce qui me reste. Et la pudeur, la décence, ça fait partie de mon éducation… Donc je m’arrêterais là. » CQFD.
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Rachida, c’est un peu la Loana de la politique : un producteur véreux qui flaire la poule aux œufs d’or, un prénom qui évoque tellement de choses et qui finit par faire sourire dès qu’on l’entend, une notoriété très soudaine, elle sort du loft et on se demande bien comment elle réussira à faire parler d’elle ensuite, et puis en fait, de temps en temps elle parvient à pondre une merde ou créer son petit événement insignifiant, en réalisant l’exploit d’être toujours aussi constante dans le degré de consternation suscité.
Ce que décrit votre article en lien "Une gazette qui fait Dati" est révoltant. Rachida se paye une vie de princesse à faire sa pub et rien d’autre aux frais du contribuable. Elle a tout à fait raison de profiter de la connerie des gens et du système : dans cette situation et dans un pays normal, avec des citoyens normaux, elle aurait déjà été lynchée et éviscérée par une foule joyeuse, bien heureuse de se confectionner de seyants colliers et bracelets avec ses entrailles de politicienne discount.
Déjà, je voudrais souligner la capacité d’investigation de Ma’m’ Chabot : « Je sens que vous prenez de la distance avec la médiatisation », ose lui servir M’dame Chabot, « allez-vous médiatiser ou pas la naissance de votre enfant ? » « Est-ce qu’il y aura des photos de l’enfant ? »
Est-ce qu’il y aura des photos de la petite Zohra, ça c’est la question qu’il fallait poser, la question qui fait mal… Fabuleux !
J’ai tout de même l’impression que Dati essaye de faire du gringue à l’Elysée, à travers tous les magazines people français, pour une éventuelle reprise d’occasion sur la région parisienne, qq soit le poste à pourvoir.
Cependant, Mr Sarkozy a affirmé lors des régionales "qu’il avait changé" et que le bling-bling, pour lui, c’était fini. Je crains donc que ces appels du pied ne restent sans suite puisqu’il a arrêté de lire la presse people, n’y apparaissant plus…
Match, autrefois c’était De Gaulle, Mao, Kennedy, Badinter, Elvis Presley, en couverture avec des articles de fond.
Match, aujourd’hui c’est Ségolène, Dati ou Zaya . Aujourd’hui, place au people à tous les étages, au futile, à l’inutile, au choc des photos de leurs fringues, de corps ou de leur cul.
Pendant ce temps le Titanic, sur lequel riches et pauvres sont embarqués, est en train de couler. Mais si le pont inférieur est déjà sous l’eau le Grand Orchestre de Paris-Match continue de jouer sur le supérieur au milieu des strass et des paillettes.
Mais que l’on se rassure ce grand journal de notre époque nous pondra un article avec photos à la Une sur le sauvetage de Sarkozy, Carla, Zaya, Dati et les autres en Christian Dior et Rolex, debouts dans leurs canots de sauvetage.