Alors que la France entière se félicite de la libération d’Ingrid Betancourt, Bakchich s’est rapproché de quelques spécialistes des forces spéciales pour mieux comprendre l’opération. En effet, la rumeur commence à prendre le pas sur la joie. Le train d’atterrissage de l’avion présidentiel qui ramène l’otage la plus médiatisée du monde n’a pas encore touché le tarmac de Villacoublay que déjà on commence à lancer les filets pour savoir exactement ce qui s’est passé.
Rappelons déjà les quelques informations vite diffusées sur les ondes ou dans la presse écrite :
L’opération aurait duré seulement 22 minutes.
Les FARC auraient touché 20 millions de dollars pour permettre la libération d’Ingrid Betancourt et quatorze de ses compagnons d’infortune.
Les services spéciaux colombiens n’ont été que les petites mains des Américains et des Israéliens.
Il faut les analyser l’une après l’autre et avoir une vue d’ensemble. Une action de cette nature impose des mois de préparation. Il ne faut négliger aucun détail. Les spécialistes le savent. On ne construit pas une organisation humanitaire en quelques jours, surtout si elle doit être crédible aux yeux de vrais professionnels de la lutte clandestine ; les FARC ne sont pas des amateurs. Il faut recruter des hommes pour faciliter la pénétration du milieu hostile, le recrutement passe le plus souvent par l’argent.
La France ne veut pas de ce travail de fourmi. Il est onéreux et personne n’est certain du résultat, ni les professionnels, ni, et encore moins, les politiques. Le service Action (SA) comme les autres directions de la DGSE, nos services secrets, savent faire. Dans quelque temps, on pourra dire « savaient faire ». Imaginez un artisan qui abandonnerait pendant des années l’usage de ses outils… Personnellement on ne lui confierait pas la fabrication d’un fauteuil. Les exercices ne suffisent pas à garder la main. Ce n’est pas parce qu’on sait faire une maquette d’avion qu’on sait construire un Falcon. Le problème est le même.
Paris, en règle générale et plutôt que faire confiance à ses services spécialisés, choisit toujours une autre formule : payer, payer et payer encore. Bakchich n’est pas le seul média à le dire, Vincent Hervouët sur LCI, dans un commentaire du 4 juillet, l’a exprimé tout aussi clairement. On préfère envoyer un directeur d’administration centrale, fonctionnaire de la DGSE, avec un attaché-case plein de billets. On l’entoure de professionnels et tout ce petit monde se transforme en porteurs de fonds.
Pour revenir à notre sujet, cette opération a été engagée depuis plusieurs mois, pour ne pas dire depuis plus d’un an. Cette remarque peut expliquer deux choses : d’une part, le fait que les vidéos d’Ingrid Betancourt étaient décalées dans le temps, l’une des dernières, la plus pathétique peut-être, avait été tournée des mois auparavant. C’est Ingrid elle-même qui le dit. Le but de ces images était simple, mobiliser l’opinion mondiale pour empêcher une quelconque intervention militaire, pour promouvoir la négociation, notamment celle conduite par Hugo Chavez, tout en sachant qu’elle serait vaine. Les services secrets auraient pu le savoir. Heureusement, ils sont restés dans l’ignorance.
Le président Uribe, comme son armée, ne s’y est pas trompé, il n’a rien dit à la France, connue pour ses bavardages démocratiques - rien n’est pire dans le monde de l’ombre que ce petit défaut. Les résistants français des années 40 le savaient bien et, eux aussi, ont pratiqué un cloisonnement lourd, pesant. Le manquement à cette règle d’or provoquait Caluire et la mort de Jean Moulin. Notre ignorance a sauvé Ingrid Betancourt.
Les FARC n’ont certainement pas touché 20 millions d’US$, mais le coût de l’opération est sûrement à cette hauteur. Au minimum. Ce n’est rien pour une victoire dans la dignité.
Quant à l’accompagnement des services américains et israéliens, il est plus que probable. Une opération de cette nature ne peut se faire qu’avec des partenariats forts. Après on joue sur les mots, savoir si ce sont des anciens des services ou des agents en activité. Tout cela n’a aucune importance. Il s’agit d’une belle opération, menée par des professionnels. Saluons-la en regrettant de ne pas accompagner dans l’action les Colombiens, les Américains, les Israéliens.
Bonjour,
L’article est tellement vide de faits vérifiables que se risquer à le commenter en lui-même serait de facto y apporter une crédibilité qui lui fait défaut.
Par contre, au niveau de l’humour sur les services secrets américains, mais surtout israéliens, là, c’est plutôt fort. Il convient d’applaudir des deux mains les traits d’humour.
Concernant les qualités desdits services américains, il suffit de regarder en Irak, en Afghanistan, voire au Pakistan pour apprécier leur efficience remarquable à faire tuer leurs soldats sur le terrain, ainsi qu’à tuer des civils innocents presque chaque jour, sans parler de la capture, imminente depuis au moins le 11 septembre 2001, du fameux Ben Laden.
Imminente, mais toujours en attente !!!
Quant aux services similaires israéliens, ils ne sont plus ce qu’ils furent. Déjà en octobre 1973, ils n’avaient pas vu venir une attaque égypto-syrienne, avec des milliers de chars qui pourtant ne se camouflent sous un tapis de sable….C’est dire si la Bourse n’est pas la seule à perdre ses valeurs anciennes !
Mais, plus récemment, au Liban, ils se sont surpassés : ils n’avaient aucune information vraie sur le formidable réseau défensif du Hezbollah dans le pays, et le coût en tués israéliens a été très élevé. Devrait-on les féliciter pour ce succès du Hezbollah avant celui que le signataire de l’article leur attribue en partie, sans aucune source fiable, en Colombie ?
Mais, rions un peu : peut-être que dans la jungle colombienne, ces spécialistes des désastres à répétition ont été plus à l’aise qu’en Irak, en Afghanistan ou au Liban….
A moins que…A moins que l’argent ait réussi là où les glorieux barbouzes spécialistes des ratages à répétition des services en question n’auraient rien fait d’autre que du "conseil psychologique", du genre : "ils veulent 20 millions de dollars, apportez-leur gentiment et n’oubliez-pas l’hélicoptère afin de ramener les otages".
Les FARC sont contentes : elles ont l’argent, l’otage célèbre est libéré. Le Président colombien est satisfait : il a retrouvé son opposante officielle, et la population colombienne vit toujours à 80% dans la pauvreté.
Tout est donc bien dans le meilleur des mondes possibles.
Le titre de l’article aurait pu s’appliquer à l’auteur quant à l’ignorance. A moins que "aux frontières du réel" ait été un titre plus racoleur et suggestif.
Dans l’ironie, on peut ainsi graduer….
Très cordialement,
C’est toujours un vrai plaisir de voir un parfait ignorant venir sur le devant de la scène, en agitant son éventail, et défendre l’indéfendable.
AH mon bon monsieur, ces forces colombiennes mâtinées US et tsahal, que c’est beau à voir !!!
La corruption, l’appât du gain que nenni !!!
PITOYABLE
Et si la France préférait payer tout simplement parce que la DGSE a la capacité de fabriqué des faux dollars aussi beaux que des vrais, tout comme elle sait fabriquer des faux passeports ?
Je n’aime pas beaucoup quand le journaliste "affirme" qu’aucune somme d’argent n’a été versé.
En fait il n’en sait rien du tout, mais ça fait celui qui sait ( :@)
Pour le reste l’article est bien.
Tiens toujours le même harceleur usurpant mon pseudo et venant poster des commentaires sous les miens demandant à ce que je poste plus…
Il a peut-être l’impression d’exister en harcelant les internautes le pauvre dingue fan de thierry rolland et de brigitte bardot….
Mais j’allucine je n’ai jamais posté ce second commentaire.
Ne portez pas attention à mes messages pendant quelques temps, ils ne sont pas de moi.
Je n’en peux plus. Je vais prendre un autre pseudo je pense, si quelqu’un à une suggestion, welcome.
INGRID…. FAITES-ATTENTION !!!
EN FRANCE… SARKO ET SES APPARATCHICKS VOUS MENTENT…
LA VERITE SUR SARKO :
Cliquez sur le lien ci-dessous :
http://www.dailymotion.com/related/x16vne/video/x1qa3t_la-verite-sur-sa…
Je viens de lire l’article cité
http://www.mediapart.fr/journal/france/040708/liberation-d-ingrid-betancourt-ce-que-ne-dit-pas-la-version-officielle
Il n’y a eu, en dépit de la version officielle, aucune infiltration des services spéciaux militaires. Simplement, avec l’aide logistique (et notamment le support de drones) américaine, le groupe a été suivi jour après jour pendant que se préparait par radio, et par l’intermédiaire d’un émissaire, le scénario de reddition. Scénario reposant, comme l’a expliqué Ingrid Betancourt, sur une évacuation de sécurité par une ONG imaginaire. De quoi faire admettre, à ceux qui n’étaient pas dans le secret, l’arrivée de plusieurs hélicoptères, puisque les FARC ne disposent pas de ce type de moyens aériens.
Il a évidemment fallu plusieurs semaines pour qu’un maximum de chefs du groupe soient convaincus. La condition de ce groupe des FARC étant d’abord l’impunité promise et l’assurance qu’aucun coup de feu ne serait tiré. Le contrat a été respecté. Vers le 15 juin, le gouvernement colombien a fait demander à la France si l’offre d’accorder l’asile aux rebelles, offre faite tant par Nicolas Sarkozy que par François Fillon, tenait toujours. La réponse ayant été positive, la phase finale de l’opération a été mise en route sans que les rebelles aient à se déplacer, les otages étant à peu près désormais « présentables ».
Je suis étonnée, lorsque tu trahi une cause dans un milieu associés avec les narcos traficants, tu es condamné.
Les repentis auraient plutôt eu intérêt de choisir le programme et la protection pour les témoins aux Etats-Unis plutôt que d’ obtenir l’asile politique en France, en sachant que la France ne tient pas ses promesses et extradie.
Le temps nous donnera + d’éléments sur les dessous de ces libérations.