Huit Colombiens ont quitté la liste des personnes "signalées" dont les avoirs avaient été gelés dans le cadre des lois antidrogue. Place aux Mexicains…
Il ne se passe pas un jour sans que l’actualité internationale nous suggère que les États-Unis se sont trouvés de nouveaux amis dans la lutte sans fin qu’ils mènent, avec des succès divers, contre les cartels de la drogue.
On en trouvera une illustration supplémentaire dans la disparition de huit Colombiens de la liste des personnes (« Specially Designated Nationals ») dont les actifs avaient été « gelés » au fil du temps pour ne pas dire confisqués, par l’Office of Foreign Assets Controls (Ofac).
L’Ofac, une des divisions du Département du Trésor américain, avait été créée en 1995 dans le cadre d’une loi (International Emergency Economic Powers Act) destinée spécifiquement à étouffer, sans trop de formalités, les biens des trafiquants de drogue étrangers sur lesquels l’Oncle Sam pouvait mettre la main, directement ou non.
Las, déjà, une ordonnance présidentielle (Executive Order n° 12978 du 21 octobre 1995) supposée viser toute espèce de dealer, tous égaux donc devant la loi, avait cependant un penchant avéré pour les Colombiens, un peu plus égaux que les autres (« …any foreign person determined by the Secretary of Treasury…to play a significant role in international narcotics trafficking centered in Columbia or…).
Depuis, nos amis Colombiens ont été progressivement remplacés par les Mexicains, qui tiennent aujourd’hui le haut du pavé et jettent de plus en plus de poudre aux yeux des fonctionnaires de la DEA…
C’est donc logiquement qu’ont été rayés à compter du 1er septembre 2010 de la liste des malfaisants, les citoyens colombiens dont les noms suivent, qui vont pouvoir récupérer leurs avoirs :
Alicia MONDRAGON AVILA, native de Cali, née le 26 octobre 1936 ; mieux vaut tard que jamais…
Julio Cesar MUNOZ CORTES, de Bogota, né le 26 février 1947 qui va pouvoir récupérer les biens de sa légendaire BLANCO PHARMA SA…
Diego Hernando PENALOSA CAMARGO, qui du même coup, reprend possession de sa Fondation Pour Une Vie Meilleure,
Maria del Pilar RESTREPO CANO née le 26 juin 1965, désormais aussi blanche que sa Copservir Limitada de Bogota,
Ruben Dario RESTREPO HERNANDEZ né le 28 septembre 1958, qui va donc réanimer sans délai la Latinfarmacos SA basée à Quito
Claudia Pilar RODRIGUEZ RAMIREZ née le 30 juin 1963 qui possédait une quinzaine de sociétés florissantes au moment du gel
Elsa Yaneth TRIVINO RODRIGUEZ, elle aussi à la tête d’une douzaine de sociétés dont la célèbre Asociacion Turistica Internacional et la non moins entreprenante Intercontinental de Aviacion SA de Bogota qui n’avait rien d’une « low cost »,
… et enfin Adriana VARGAS DUQUE née le 20 mars 1974 à Cali, qui va donner une nouvelle jeunesse à Distribuidora Sanar de Colombia SA.
Cette mesure de « réchauffement du gel » et de pur bon sens a été prise par Adam J. Szubin, patron de l’Ofac. Elle démontre de manière éclatante à la face du monde que des mesures éventuellement provocatrices et discriminatoires prises à l’encontre d’une catégorie d’étrangers par un État de droit dans un moment d’aveuglement ou d’exaspération bien compréhensible ne sont jamais irrémédiables…