Après les incidents du 17 novembre, où des jeunes avaient bousculé le protocole, le conseil municipal de Levallois est sous contrôle.
Lundi 9 février, 18h45. Un brin stressés, quelques lycéens du coin entrent dans majestueuse mairie de Levallois-Perret, ville des Hauts-de-Seine, dirigée par le député maire Patrick Balkany et sa reine Isabelle, première adjointe. C’est le premier conseil municipal depuis les incidents du 17 novembre, où des lycéens de Léonard de Vinci s’étaient retrouvés en garde à vue pour avoir « perturbé les débats ». En posant – naïve jeunesse ( !) – quelques questions au maire, sur les problèmes du logement à Levallois. Cette fois, seuls six malheureux lycéens attendant dans le hall que la séance commence, entourés de deux flics plus fatigués du métier que prêts à tirer.
Après l’épreuve de la fouille des bagages, nous nous glissons sur les bancs de la faste salle du conseil, au premier balcon. « Normalement, ils ne fouillent pas », nous avaient pourtant assurés des habitués. Mais depuis le 17, prudence oblige…
Confortablement installé sur son trône rouge brique, mister Balkany commence l’appel. Et omet l’élue PC, Annie Mandois. Un brin rebelle, elle se signale : « Vous avez décidé de me rayer de la liste ? » Réponse du député maire : « On a bien essayé… Mais malheureusement, pas encore ! » Au balcon, une vingtaine de groupies acclament Balkany. Ambiance.
L’opposition, PS et PC réunis, tente de se faire entendre sur divers sujets. Dont la suppression de la taxe professionnelle, une mesure annoncée par Nicolas Sarkozy le 5 février, mais « qu’il faudrait appliquer dès maintenant ». « Cette taxe sera supprimée en 2010, nous avons largement le temps ! », répond, mi-ironique, mi-méprisant, le maire de Levallois. Evoquée également, cette assoc, qui, « on ne sait pour quelles raisons », perçoit chaque année 100 000 euros de la municipalité. Et la construction de cette tour abracadabrentesque, au détriment des logements sociaux (17 % à Levallois-Perret).
Mais Patrick Balkany distribue la parole à qui il veut, quand ça lui chante (ce qu’il rappelle régulièrement), le doigt suspendu à son boîtier électronique qui autorise la parole. Et c’est sans scrupules qu’il finit par couper le micro à l’élue coco, sous les applaudissements et les cris de joie d’une bonne partie du public, visiblement habituée à ce genre de procédés. Et en effet. Le Parti socialiste se plaint de la façon dont une élue socialiste, ici présente, a été traitée lors du dernier conseil municipal. « Elle a eu des parents qui ont été déportés, et les propos que vous avez tenus sont insupportables. Je n’hésiterai pas à demander une suspension de séance en cas de débordement », annonçait d’emblée le leader PS, Thierry David. La femme insultée prend le relais : « Par ailleurs, vous avez dit que j’avais une sale mentalité, et que je n’étais pas digne d’être élue. Or, ceci n’apparaît pas dans le procès verbal. On a parfois l’impression que la salle du conseil municipal tient plus lieu d’un champ de bataille que de libre expression démocratique ».
Etrangement, personne, ni les élus de la majorité, ni l’opposition, n’a évoqué les incidents du 17. Envolés, Baptiste et Vincent. D’où la profonde déception de deux lycéens présents au conseil.
« DECLARATION SOLENNELLE
Nous, les personnes dont les noms figurent ci-dessous, membres du comité de soutien à Baptiste et Vincent, déclarons avoir assisté au Conseil Municipal de Levallois-Perret le 9 février 2009. Nous avons pris place dans les gradins réservés au public occupant prioritairement les rangs du centre et du devant. Il était aisé de croiser les regards des élus de la Majorité, de voir, et d’être vus. Les mères de Baptiste et de Vincent étaient placées face au Maire. Il en ressort de manière incontestable que dès le début de la séance, une véritable claque digne du théâtre d’une autre époque, a manifesté bruyamment ses opinions, tantôt en applaudissant, tantôt en lançant des huées. D’autres faisant un bruit insistant avec des papiers de bonbons ou bien nous apostrophaient directement en disant : « Ca fait des années que nous venons ici, et nous n’en partirons pas ! »
En dehors de quelques individus impassibles, les élus de la majorité manifestaient systématiquement leur exaspération et leur mépris par leur ton et par leurs mimiques, souvent assez grotesques, et M. Balkany ne se privait pas d’avoir recours à des qualificatifs vexatoires à l’égard des élus de l’opposition.
Nous sommes intervenus de nombreuses fois, en proférant des « chut ! » afin de tenter de calmer le chahut qui rendait inaudibles les débats. Sans effet. L’un d’entre nous a fini par se lever et crier d’une voix tonitruante : « Je suis venu ici pour ECOUTER ! » Progressivement, nous avons fini par contenir les débordements des partisans qui se sont résignés à simplement applaudir le plus fort possible aux propos qu’ils jugeaient favorables à la Majorité. Madame Isabelle Balkany les a encouragés en disant « Applaudir, c’est permis ». Cependant, au fur et à mesure de la soirée, M. et Madame Balkany ont fini par comprendre le message que leur adressait son nouveau public : un Conseil Municipal est un lieu de démocratie et non pas un marché à la criée. La démocratie suppose le respect de la parole de chacun. Par conséquent, nous les signataires de cette déclaration, affirmons que : malgré l’évacuation de la salle par M. Patrick Balkany et des forces de police massives lors du Conseil du 17 Novembre 2008, au prétexte que les jeunes membres du Mouvement pour le Logement Social faisaient trop de bruit, malgré le contexte de la mise en examen de Baptiste et de Vincent dont le jugement doit être rendu le 19 février, malgré l’article diffamatoire à l’encontre de Baptiste, Vincent, leurs familles et leur avocate, signé par M. Cavallini dans les colonnes « Tribune » du journal Levallois-Info, les élus de la majorité et leurs partisans, ont persisté dans leur détestable habitude de vouloir faire taire toute autre voix que celle du Maire et ce au moyen d’un vacarme empêchant la tenue et le suivi des débats dans la sérénité.
POURTANT MONSIEUR BALKANY N’A PAS JUGE BON DE FAIRE EVACUER LA SALLE
Compte tenu de ce que les jeunes arrêtés le 17 novembre par la police, ont fait infiniment moins de bruit que ce que celui que nous avons constaté hier, ce qui a pourtant coûté à deux d’entre eux 36 heures de garde à vue et 49 heures de captivité ! NOUS NOUS INSURGEONS CONTRE CETTE POLITIQUE DU DEUX POIDS DEUX MESURES ET CONTRE LA CONFISCATION DU DEBAT DEMOCRATIQUE PAR MONSIEUR BALKANY
SOYONS NOMBREUX LE 19 FEVRIER AU TRIBUNAL DE NANTERRE AFIN DE MANIFESTER NOTRE SOUTIEN A BAPTISTE ET VINCENT »
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Qui est levalloisien ici ? Personne ?
J’y vis depuis plusieurs années et je vois des gens de tout parti voter ps, écologie… au national mais aux municipales, c’est toujours Balkany. Pourquoi ?
Si la ville est si mal gérée, pourquoi la majorité des gens pensent le contraire et réelisent P. Balkany comme maire ?
Si vraiment les accusations étaient fondées et graves, la région (communiste & socialiste) ne se serait-elle pas fait plaisir avec une plainte en justice ?
Ce rapport n’est-il pas simplement une calomnie de plus envers l’équipe municipale de la ville avec une volonté profondément méprisable de nuire ?
Une chose est sûre, je suis heureux de vivre dans cette ville très bien gérée (en tout cas je ne manque ni de petits commerces, ni d’infrastructures…) et voilà pourquoi (pour répondre à certains ici) je revoterais pour Patrick Balkany comme la majorité des levalloisiens qui ne sont pas cons et qui sont conscient de la chance qu’ils ont d’habiter cette ville et d’avoir ce maire.