Pour manier l’uranium africain, l’Elysée utilise de rayonnants intermédiaires. Fabien Singaye, conseiller présidentiel centrafricain et Georges Forrest, diplomate et exploitant de mines français.
L’objectif du speed dating de Sarko (26-28 mars) en Afrique était rayonnant. Vendre Areva, le géant nucléaire français, au continent et lui ouvrir la voie vers les gisements existants et à venir, au Congo-Kinshasa, au Niger et…finaliser l’accord avec la Centrafrique.
Mission réussie. À la manœuvre pour aider Anne Lauvergeon, gentille accompagnatrice du chef de l’Etat lors de sa tournée, deux étranges loustics…Qu’elle côtoie depuis des mois et dont le rôle dans la signature des différents accords a été essentiel : Fabien Singaye et Georges Forrest.
Chemise ouverte, chaîne en or qui brille dans les fauteuils du Sheraton Charles de Gaulle, Singaye ne fait ni ses 51 ans, ni toutes ses vies. Au moins 3 pour le Rwandais. Celle d’avant le génocide de 1994. Proche de la famille du président Habyarimana, en poste à l’ambassade de Kigali à Berne au moment des massacres, le Hutu sourit quant à son appartenance aux services de renseignement rwandais. « J’étais diplomate, je servais mon pays », lâche-t-il dans un sourire. Le génocide, pour lequel son beau-père, Félicien Kabuga, est encore recherché par la justice rwandaise, lui tire des larmes. « 180 personnes de ma famille et des amis ont péri ».Quant à sa filiation avec l’homme d’affaires soupçonné d’avoir été le financier de la Radio génocidaire des milles collines « avoir un beau père ne fait pas de moi un génocidaire ».
Déjà l’homme avait des relations. Paul Barril notamment, l’ancien du Gign et des Irlandais de Vincennes, qu’il fit venir au Rwanda pour enquêter sur l’attentat qui a coûté la vie au président Habyarimana…et qui au passage marqua le début du génocide. Le 6 avril 1994.
La deuxième vie a été de bric et de broc, « consultant » divers et variés. « Ouvreur de portes ». On en saura pas plus. Jusqu’à l’accession au poste de conseiller du président centrafricain Bozizé…Et de ses réserves d’uranium. « Areva a eu des problèmes avec la Centrafrique, j’ai proposé de les régler ». C’était en 2007, et Lauvergeon a mordu à l’hameçon. Ce jour-là, le 7avril, il sort tout juste d’un nouveau petit déjeuner au Ritz avec la boss d’Areva, et l’acolyte Georges Forrest. 3e larron de cet improbable trio, lié à Singaye depuis l’époque helvétique.
Néo-zélandais d’origine, belge de nationalité, consul honoraire de France au Katanga de représentation, entrepreneur spécialisé dans les mines de profession.A 61 ans, le bonhomme a fait l’objet de multiples enquêtes journalistiques, pour son côté « pro-consul » de la riche province de RDC. Sans qu’aucun trop lourd dossier ne lui soit imputé. Soupçons de ventes d’armes, de trafics de diamants, d’exploitation illégale de gisements, de contrats léonins passés dans un Etat en guerre et faillite perpétuel… Ami avec le maréchal Mobutu, le madré patron-diplomate a su se faire adoubé par les successeurs du maréchal président. Tant Kabila père, que Kabila fils l’actuel président. Un malin que protège la cellule Afrique de l’Elysée, un brin inquiète quand l’homme s’est rapproché de…Patrick Balkany.
Le député-maire de Levallois-Perret a fait partie de la délégation du Sarko-tour en Afrique. Après avoir fait, tout seul le tour du propriétaire, à l’été 2007, époque à laquelle il a sympathisé avec Singaye et Forrest.
Avec des tels parrains, Areva est entre de bonnes mains.
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Il faut savoir que la République de Centrafrique est mise en coupe reglée pae ses dirigeants et leurs comparses. Un jour le scandale éclatera et Aréva, qui connait parfaitement la situation avec ! Demandez aux centrafricains si ils regrettent "Papa Bokassa " ? Vous serez surpris de leurs réponses !
Un vieux briscard.