La grogne monte du côté des parlementaires, de gauche comme de droite, face au nombre de textes en examen à l’Assemblée nationale. Alors que la session ordinaire commence aujourd’hui, quinze jours après la rentrée des députés, la cadence devrait se poursuivre sur le même rythme…
« Je ne sens pas de raz-le-bol chez les députés », notait hier, mercredi 1er octobre, Jean-François Copé, président du groupe UMP à l’Assemblée nationale. « Nous sommes dans une logique de mobilisation et de travail. » En clair, tout va très bien Madame la Marquise. Êtes-vous en sûr, M. Copé ? Un certain nombre de députés, de gauche comme de droite, s’offusquent du rythme hyper soutenu à l’Assemblée nationale depuis le 22 septembre, début de la session extraordinaire.
Mardi 30 septembre, l’examen du Revenu de solidarité active (RSA) – ce dispositif d’indemnisation et d’insertion voulu par le haut commissaire aux Solidarités actives, Martin Hirsch – s’est poursuivi tard dans la soirée avec une session programmée à 21h30. Histoire de parvenir à clore le dossier – ou du moins d’essayer ! – avant le début de la session ordinaire qui commence aujourd’hui, mercredi 1er octobre. Et avant le RSA, les députés ont dû plancher sur le maintien des troupes françaises en Afghanistan, l’examen du projet de loi sur l’intéressement et la participation des salariés… Des gros morceaux à avaler en quinze jours !
D’ailleurs, mardi 30 septembre, lors de son point presse hebdomadaire à l’Assemblée nationale, Jean-François Copé a lui-même reconnu que le soir, les députés n’étaient pas jolis jolis à voir : « il faut voir notre tête à 23h30 ! À cette heure-là, les députés en ont marre ». Avant de se reprendre : cette session de 21h30, un mardi soir, n’aurait pas eu lieu sans « l’opération d’obstruction ridicule de la gauche la semaine dernière avec pour but d’empêcher l’examen du RSA ». Dépités, les députés !
La gauche n’a pas tardé à répliquer. « On en a assez de travailler dans ces conditions ! », tance Aurélie Filipetti, porte-parole du groupe socialiste de l’Assemblée nationale. « Notre agenda est recroquevillé sur deux jours, le mardi et le mercredi. Et en plus des textes à voter, il y a toujours plusieurs auditions de ministres à suivre en même temps, des réunions de groupe… ». Pour le député Vert Noël Mamère, « c’est même très agaçant », et ce rythme frénétique marque « une forme de mépris pour le Parlement ». L’exécutif voudrait-il mettre le législatif chaos ?
Plusieurs élus de la majorité s’inquiètent aussi de la cadence depuis le 22 septembre. « On a à peine le temps de se plonger dans l’examen d’un texte qu’il faut déjà le voter ! », s’insurge l’un d’entre eux. Le député UMP de la Marne, Benoît Apparu, préfère relativiser : « On siège plus souvent que d’habitude, c’est vrai. Certains textes passent en urgence mais tout ceci est vraiment secondaire par rapport au besoin de réformes. Ça fait des difficultés, j’entends bien, mais nous sommes payés pour ça : voter les lois… » Nous qui pensions que les élus discutaient aussi des lois avant de les voter ! Et selon Nicolas Dhuicq, député UMP de l’Aube, de toute façon « tout le monde était prévenu à l’avance. Le quinquennat a accéléré la vie politique ». CQFD.
À partir du 7 octobre, les députés poursuivront l’examen du RSA, puis du Grenelle de l’Environnement… Le rythme n’est donc pas prêt de faiblir. « Je ne pense pas qu’en la matière, je puisse les rassurer », a répondu Roger Karoutchi, interrogé par Bakchich. Le secrétaire d’État chargé des Relations avec le Parlement poursuit : « Je ne suis pas autorisé à ralentir le rythme ». Avant d’ajouter, mi-figue, mi-raisin : « Je cherche même à faire passer les vacances de Noël de trois à deux semaines… » Les députés devraient apprécier !
Ainsi, toi le tripier, le fabriquant d’andouilles Le marchand de boudins, de hures et de patés Pourquoi ne vas-tu pas,à l’Assemblée Tuer toutes ces fripouilles Qui siègent à Paris au banc des députés
C’est mon vieil oncle disparu de puis fort longtemps, qui me clamait ces vers, quand j’étais enfant. ( il y a plus de 60 ans.)
Le problème, c’est qu’ils peuvent en voter des lois. Si les décrets d’application ne suivent pas, ça ne sert à rien.
N’importe comment, ce qui râlent le plus, ce sont qui n’ont plus le temps d’aller à la buvette ou de voir leur maîtresse ou leur amant… !