La dure condition de l’ex « beauf » de Sarkozy

Peu, très peu de Français sont encartés au parti socialiste chilien… Il y en a pourtant un qui avait, jusqu’en octobre dernier, un illustre parent : le beau-frère de Sarkozy. Ivan Ciganer, l’un des frères de Cécilia, vit au Pérou et a toujours affiché sa proximité avec le socialisme. En 1982, il était l’un des artisans, aux côtés de Jack Lang, de la première Fête de la Musique. En novembre 2007, il a lancé un événement similaire au Pérou, et Lang s’y est rendu pour l’occasion. Depuis plusieurs années ce businessman multicartes, proche dès 1985 du président péruvien Alain Garcia, adhère au PS chilien.

Dans la première promotion de la Légion d’honneur de 2008, l’heureux homme a été fait chevalier, aux côtés d’Alain Minc, Pierre Giacometti, Michel Polnareff, Claude Brasseur, Guy Roux ou le photographe Willy Ronis. Le fait du prince ? Curieusement, non. Rien à voir avec le ruban refilé en procédure express par le pouvoir à ses obligés. Et pour cause : la demande d’attribution date de l’an… 2000. Au moment où Ciganer, alors président de la chambre de commerce franco-péruvienne, reçoit du maire de Lima la Médaille d’or locale, l’ambassadeur de France au Pérou se fend cette année là d’une demande de décoration pour le frérot.

Son dossier est recommandé à Lionel Jospin

L’ambassadeur alors en poste, Antoine Blanca, qui fut notoirement proche de la gauche, s’en souvient : « J’avais même fait une lettre de recommandation personnelle à Lionel Jospin », confie-t-il à Bakchich, pour demander que la médaille lui soit attribuée sur le contingent des Affaires étrangères. Jospin, Premier ministre socialiste de Jacques Chirac, aurait pu faire accélérer le dossier en faveur d’un autre socialo. Oui mais voilà : le dossier Ciganer a traîné, traîné, traîné… Ivan Ciganer attendra huit ans son ruban de chevalier. Voilà ce que c’est qu’être « beauf » de Sarkozy ! Ambassadeur actuel à Lima, Pierre Charasse, le frère de l’autre, devrait lui remettre la décoration.

Ivan Ciganer, qui devrait avec les deux autres frérots Patrick et Christian assister au mariage de Cécilia le week-end prochain à New-York, n’a pas un parcours banal. Après avoir travaillé aux côtés de ses parents fourreurs pendant quelques années, il rejoint la troupe du Big Bazar de Michel Fugain, puis pour le compte d’une agence des Nations Unies se balade de par le monde, de la Chine au Bangladesh en passant par l’Afghanistan, le Japon avant de finir au Pérou. Sur la terre des Incas, sa vie bascule. Il s’installe quelques mois parmi les Indiens Sicuannis puis déménage à Lima avec sa future femme.

Après un détour par Toulon, où le plus jeune frère de Cécilia lance les « kiosques à oranges », ces échoppes mobiles qui vendent du jus d’orange pressé sous les yeux du client, Ciganer rentre au Pérou en 1985 pour intégrer, à l’occasion de l’élection présidentielle, le staff de communication d’Alain Garcia, le candidat du parti Apriste. Le chef du mouvement de gauche socialisante et anti-américain est élu à la présidence en juin 1985. Il prend la nationalité péruvienne et entame une carrière dans les affaires. A deux reprises, en 1997 et en 2000, Paris nomme celui qui a dirigé les ventes de l’opérateur de téléphone mobile Movistar conseiller du Commerce extérieur au Pérou.

Quant aux membres de la famille Bruni-Tedeschi, ils sont prévenus de la difficile condition d’être liés à Sarkozy.

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