Le nouveau débat à la mode : faut-il interdire la fessée ? Et chaque expert de dénoncer une pratique "de plus en plus répandue". Mon c… ! Cela mérite bien une correction en vidéos.
Les partisans de la fessée commencent à avoir chaud au postérieur… Depuis mardi 27 avril, le Conseil de l’Europe débat à Strasbourg sur l’interdiction de la fessée. Un débat dont on connaît déjà plus ou moins les conclusions puisque le Conseil (qui sort cette semaine des spots et une pétition contre la fessée) a déjà appelé ses membres à interdire ce "châtiment" en 2008. 20 pays européens sur 48 l’ont déjà prohibé et une dizaine ont promis qu’ils suivraient. Si la France n’a pas encore légiféré sur le sujet, le débat a été récemment relancé par une proposition de loi de la pédiatre et députée UMP Edwige Antier. De plus, la communauté internationale a décrété depuis 2004 le 30 avril "Journée internationale contre la fessée et les violences éducatives". C’est vous dire si l’on va se coltiner des expertises sur la fessée ces prochains jours.
D’autant que les derniers chiffres sont alarmants (et surtout alarmistes). Après être « tombée en désuétude dans les années 1970 », la pratique de la fessée « est de plus en plus fréquente en France » d’après les psychologues interrogés par Le Parisien (dans l’article "On donne plus la fessée qu’avant" paru le 27/04). « Celle-ci n’a jamais eu autant le vent en poupe auprès des parents », estime le quotidien en s’appuyant sur une étude menée par l’Union des familles en Europe (UFE).
Un refrain que l’on entend pourtant depuis belle lurette dans les médias. Les chiffres fournis par l’UFE (« 84 % des grands-parents reconnaissent avoir déjà ainsi réprimandé leur enfant ») sont d’ailleurs exactement les mêmes que ceux énoncés par Elise Lucet sur le JT de France 2 deux ans plus tôt (voir l’archive sur ina.fr). Comme la burqa, l’ouverture des maisons closes, l’euthanasie ou l’insécurité, la fessée revient dans l’actualité au gré des sondages.
Un beau sujet de noël pour la rédaction d’Antenne 2, le 26 décembre 1981. La tape sur les fesses est souvent mise en relation avec la gifle et même, ici, le martinet. Cette « thérapeutique millénaire » qui « soulage les parents » est logiquement critiquée par les enfants. Les statistiques (sorties d’on ne sait où) montrent que l’on utilise aussi des objets pour châtier plus violemment ses progénitures indisciplinées. D’après le reportage, le martinet (« les gens disent que c’est pour leur chien, jamais pour leur gosse ») se vendraient de plus en plus.
« La fessée revient à l’ordre du jour », explique… Léon Zitrone en 1979. Interrogée sur le "panpan" (comme le nomme ce bon Léon), la psychologue Danièle Rappoport explique les différences dans l’administration des fessées (de la petite tape à la déculottée) sur le développement des enfants. C’est grosso modo la même analyse que celle de la plupart de ses confrères aujourd’hui. La psychanalyste Françoise Dolto, érigée en exemple par Edwige Antier comme une fervente opposante à la fessée (voir interview de L’Express en 2008), ne disait d’ailleurs pas autre chose dans un entretien (à consulter sur le site de l’INA) avec Jean-Louis Servan Schreiber en 1977.
« Faut-il interdire l’usage de la fessée ? » Début 2002, c’est le truculent maire d’Issy-les-Moulineaux André Santini qui voulait faire voter une loi au Parlement contre la fessée. Et « le débat est lancé », indique le JT Midi Paris Ile de France du 31 janvier 2002, avec psychologue, statistiques et tout le toutim. Santini est le premier à vouloir « créer ce délit de châtiment corporel » : « Le 22 mai 2000, j’attirais l’attention de madame la ministre déléguée à la famille et à l’enfance sur le problème de l’impunité trop fréquemment accordé à ce qui administre encore des punitions corporelles à des enfants et exercent de la sorte une autorité illégitime sur des mineurs. (…) Je demande qu’on remette en cause le droit de punition, de fessée infligée par les parents. J’attends encore la réponse. » Dix ans après, il attend encore. Le Secrétaire d’Etat Santini est d’ailleurs beaucoup plus discret aujourd’hui. De là à dire qu’il serre les fesses…
Comme le signalent (parfois) les psy et surtout les nombreux témoignages des bambins devenus adultes, si la fessée n’apporte pas grand chose en terme d’éducation, les petites tapes au postérieur (si elles restent rares et peu violentes) ne sont pas si traumatisantes. Certains en redemandent même plus tard… Le grivois Georges Brassens a ainsi pratiqué, le temps d’une chanson, la fessée pour consoler une veuve. Sans conteste le plus bel hymne pour la pratique millénaire ("La fessée" de Brassens avec illustrations du dessinateur de Fluide Glacial Edika).
La députée UMP, pédiatre de profession, Edwige Antier a déclaré que les Suédois étaient, il y a quelques années, plus de 70% pour la fessée et maintenant que celle-ci est interdite, ils sont 90% contre…
Ce serait étonnant que, dans le climat actuel, la France suive les recommandations européennes. Il serait intéressant d’avoir des statistiques, si elles existent, sur le devenir des enfants ayant reçu des sévices corporels…
Non à la fessée, aux sévices corporels sur les enfants oui pour les "décideurs" qui détruisent notre foutue planète faute de tenir ses engagements (ex : la taxe carbone).