Les hackers, pirates des temps modernes, sont ceux qui s’amusent à casser la sécurité de sites Web soi-disant inviolables. Un dada qui peut s’avérer lucratif et risqué.
Jeff, la trentaine, est né dans les ordinateurs. Il fut l’un des premiers à accéder au Net. Dès 1998, il s’initie au hacking et prend vite le pli. Son dada, pirater les sites qui se disent inviolables, en particulier les sites de sécurité informatique. Il jubile quand il envoie sur les écrans adverses « un petit drapeau » en signe de victoire, comme une fin de course avec champagne à l’arrivée. « Pour moi, c’était vraiment un sport mental, le goût du challenge et montrer que beaucoup de gens mentaient sur leur sécurité. »
Avec les années, certains pirates ont hissé un autre pavillon. Ils divulguent leurs exploits à des entreprises de sécurité, c’est ce qu’on appelle « les white hats ».
Dans les années 2001-2002, une guerre invisible éclate. « Les black hats », dont Jeff fait partie, s’amusaient à pirater les white, qui « engraissaient » les entreprises de sécurité et rendaient le Web de plus en plus étanche. Chez les blacks, beaucoup aussi ont répondu à l’appât du gain. « Un de mes potes s’est fait pincer pour trafic de numéros de cartes bancaires. Un autre, toujours en activité, détourne des numéros de cartes bleues laissés sur des sites pornos. »
Mais Jeff l’avoue avec peine, lui aussi a un jour cédé, malgré ses principes. Étudiant, en rade de thunes, Jeff vend ses failles à une boîte étrangère. Il propose 10.000€ via un mail crypté. Peine perdue, la société était infiltrée par des hackers. Le soir même, deux personnes le contactent et lui proposent le double. Marché juteux ? Bien sûr ,et aussi un engrenage qui peut rapporter des ennuis. « Moi-même, je me suis fait approcher par des individus louches. Difficile de savoir à qui on parle. J’ai failli donner des renseignements à un type que je croyais cool mais qui en fait m’a avoué qu’il travaillait pour les services secrets chinois. »
En 2008, les services de renseignement français lui ont bien fait comprendre qu’il avait été repéré. Petit rendez-vous, interrogatoire décontracté mais précis. Échange de services ? Jeff dit qu’il a arrêté. Ce qu’il assure aussi aux journalistes…
Reste qu’il se dit « amer » de ce que sont devenus les hackers, « au service du fric, des puissants ou des boîtes de sécurité ». Un brin anar, toujours militant d’un Internet libre, il s’inquiète du flicage croissant de l’espace Web.
À lire sur Bakchich.info :
Le hacking ne concerne pas que la sécurité des sites.
Voici quelques définitions du terme "hacker" :
« hacker : n.
[originally, someone who makes furniture with an axe]
1. A person who enjoys exploring the details of programmable systems and how to stretch their capabilities, as opposed to most users, who prefer to learn only the minimum necessary. RFC 1392, the Internet Users’ Glossary, usefully amplifies this as : A person who delights in having an intimate understanding of the internal workings of a system, computers and computer networks in particular.
2. One who programs enthusiastically (even obsessively) or who enjoys programming rather than just theorizing about programming.
3. A person capable of appreciating hack value.
4. A person who is good at programming quickly.
5. An expert at a particular program, or one who frequently does work using it or on it ; as in ‘a Unix hacker’. (Definitions 1 through 5 are correlated, and people who fit them congregate.)
6. An expert or enthusiast of any kind. One might be an astronomy hacker, for example.
7. One who enjoys the intellectual challenge of creatively overcoming or circumventing limitations.
8. [deprecated] A malicious meddler who tries to discover sensitive information by poking around. Hence password hacker, network hacker. The correct term for this sense is cracker ».