"Voilà le mail que va envoyer Hadopi", titrent de concert tous les sites ayant reçu la missive du gouvernement pour contrer les pirates. Ça va spammer ! Suffit de copier-coller.
Plus d’un an après la date prévue (« Pour l’automne 2009 », se félicitait l’ex ministre de la Culture Christine Albanel), la Haute autorité Hadopi envoie ses premiers mails aux vilains pirates. Mardi prochain, le gouvernement va développer la nouvelle devant la presse et annoncer l’ouverture du site hadopi.fr censé aider les internautes chopés. En attendant, les médias (dont Bakchich) ont reçu le mail-type. Et les premiers commentaires ont fusé : « Va y’avoir du spam ! »
Alors qu’en mai dernier déjà, de faux courriels signés Hadopi avaient « créé la panique », comme le signalait le site Numerama, on imagine déjà les spams de petits blagueurs cherchant à saboter le site et la ligne téléphonique du gouvernement qui risquent vite d’être inondé de cyber-plaintes. D’autant que ce genre de plaisanterie est à la portée du premier coquin venu.
Il suffirait de reprendre le mail-type qui circule sur les sites d’info, remplacer les petites croix par les renseignements correspondants (date, n° de dossier au hasard, adresse, fournisseur d’accès ; seule l’adresse IP du contrevenant, que beaucoup ne connaissent pas, peut vraiment poser problème) et d’envoyer le tout à une personne peu appréciée.
Seul souci pour les comiques non entichés d’Adobe, le texte communiqué étant en PDF (sous forme d’image), le recopier sur clavier s’avèrerait très rébarbatif… Pour en être bien sûr, Bakchich se l’est tapé. À ne pas copier-coller, ajouter du bleu comme sur le PDF (tout en bas), ni envoyer à un ennemi après s’être créé une fausse adresse… évidemment.
Haute autorité pour la diffusion des oeuvres et la protection des droits sur internet
Recommandation de la Commission de la Protection des Droits de la Haute autorité pour la diffusion des œuvres et la protection des droits sur Internet (Hadopi)
Dossier n°xxx Date : xxx
Madame, Monsieur,
| Attention, votre accès à internet a été utilisé pour commettre des faits, constatés par procès-verbal qui peuvent constituer une infraction pénale |
En effet, votre accès internet a été utilisé pour mettre à disposition, reproduire ou accéder à des œuvres culturelles protégées par un droit d’auteur. Cette situation rend possible leur consultation ou leur reproduction sans autorisation des personnes titulaires des droits. De telles consultations ou reproductions, appelées couramment « piratage », constituent un délit sanctionné par les tribunaux.
Cette utilisation a pu intervenir sans votre permission ou à votre insu, peut-être même par un usager non averti. Mais dans tous les cas, en tant que titulaire de l’abonnement à internet, vous êtes légalement responsable de l’utilisation qui en est faite*.
Vous devez en effet veiller à ce que cet accès ne fasse pas l’objet d’un usage frauduleux, en prenant toute précaution pour le sécuriser. C’est une obligation légale, sanctionnée par les tribunaux si elle n’est pas observée**.
| Que vous reproche-t-on ? |
On vous reproche un manquement à votre obligation de surveillance.
Ainsi, dans votre cas :
• Des agents assermentés ont constaté que le xxx une ou plusieurs œuvres protégées étaient reproduites, consultées ou offertes en partage depuis l’accès à Internet correspondant à l’adresse IP n°xxx. • Cette adresse avait été attribuée à ce moment par la société xxx, votre fournisseur d’accès à Internet, à :
[Coordonnées]
| Que risquez-vous ? |
Si, en dépit de cette recommandation vous invitant à prendre, dans les meilleurs délais, toute mesure utile, et faute de mettre en œuvre, de façon effective, un ou plusieurs moyens de sécurisation de votre accès à Internet, de nouveaux manquements à votre obligation de surveillance venaient venaient à être constatés, une contravention de négligence caractérisée pourrait être constituée à votre égard. Le juge judiciaire, saisi par l’Hadopi, pourrait alors prononcer une suspension de cet accès ainsi que, le cas échéant, une peine d’amende.
| Quels sont vos droits ? |
Vous pouvez obtenir des précisions sur les œuvres consultées, offertes en partage ou reproduites à partir de votre accès internet et, le cas échéant, formuler des observations, en contactant l’Hadopi :
• par voie électronique, en utilisant le formulaire accessible à l’adresse www[.]hadopi[.]fr ; • par courrier postal, adressé à l’Hadopi, Commission de protection des droits, 4 rue de Texel 75014 PARIS, en utilisant le même formulaire ; • par téléphone, au 09 69 32 90 90 (appel non surtaxé).
Dans ce cas, vous devez obligatoirement rappeler le numéro de dossier mentionné au début de ce message.
| Pourquoi protéger le droit des auteurs ? |
Sous les apparences séduisantes de la gratuité, les pratiques qui ne respectent pas le droit des auteurs des œuvres privent, en effet, les créateurs de leur juste rétribution. Elles représentent un grave danger pour l’économie du secteur culturel et c’est la survie artistique, sous toutes ses formes, qui est en cause. Pour mieux concilier les avantages d’Internet et le respect de la création, nous vous rappelons que des services en ligne de plus en plus nombreux proposent aujourd’hui des offres légales attractives et respectueuses des droits des créateurs.
• Le rôle de l’Hadopi n’est pas de sanctionner : lorsqu’un dossier le justifie, l’Hadopi le transmet au juge qui seul peut prononcer une sanction. • En aucun cas l’Hadopi ne réclame de somme d’argent. Toute demande en ce sens relèverait d’une tentative d’escroquerie de personnes malveillantes. • Vous pouvez également demander des informations sur les moyens de sécurisation à votre fournisseur d’accès internet.
Veuillez agréer, Madame, Monsieur, l’expression de mes salutations distinguées.
La Commission de Protection des Droits de l’Hadopi
| Annexes |
Code de la propriété intellectuelle
* Article L. 336-3 du code de la propriété intellectuelle : La personne titulaire de l’accès à des services de communication au public en ligne a l’obligation de veiller à ce que cet accès ne fasse pas l’objet d’une utilisation à des fins de reproduction, de représentation, de mise à disposition ou de communication au public d’œuvres ou d’objets protégés par un droit d’auteur ou par un droit voisin sans l’autorisation des titulaires des droits prévus aux livres Ier et II lorsqu’elle est requise. Le manquement de la personne titulaire de l’accès à l’obligation définie au premier alinéa n’a pas pour effet d’engager la responsabilité pénale de l’intéressé, sous réserve des articles L. 335-7 et L. 335-7-1.
** Article R. 335-5 du code de la propriété intellectuelle
I.-Constitue une négligence caractérisée, punie de l’amende prévue pour les contraventions de la cinquième classe, le fait, sans motif légitime, pour la personne titulaire d’un accès à des services de communication au public en ligne, lorsque se trouvent réunies les conditions prévues au II :
1° Soit de ne pas avoir mis en place un moyen de sécurisation de cet accès ;
2° Soit d’avoir manqué de diligence dans la mise en œuvre de ce moyen.
II.-Les dispositions du I ne sont applicables que lorsque se trouvent réunies les deux conditions suivantes :
1° En application de l’article L. 331-25 et dans les formes prévues par cet article, le titulaire de l’accès s’est vu recommander par la commission de protection des droits de mettre en œuvre un moyen de sécurisation de son accès permettant de prévenir le renouvellement d’une utilisation de celui-ci à des fins de reproduction, de représentation ou de mise à disposition ou de communication au public d’œuvres ou d’objets protégés par un droit d’auteur ou par un droit voisin sans l’autorisation des titulaires des droits prévus aux livres Ier et II lorsqu’elle est requise ;
2° Dans l’année suivant la présentation de cette recommandation, cet accès est à nouveau utilisé aux fins mentionnées au 1° du présent II.
III.-Les personnes coupables de la contravention définie au I peuvent, en outre, être condamnées à la peine complémentaire de suspension de l’accès à un service de communication au public en ligne pour une durée maximale d’un mois, conformément aux dispositions de l’article L. 335-7-1.
Données à caractère personnel
Loi n°78-17 du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés (articles 39 et 40)
Les données à caractère personnel recueillies par la Commission de Protection des Droits de l’Hadopi sont enregistrées dans le « système de gestion des mesures pour la protection des œuvres sur Internet ». Vous bénéficiez d’un droit d’accès et d’un droit de rectification de ces données. Si vous souhaitez exercez ces droits vous pouvez écrire à la présidente de la Commission de Protection des Droits en joignant une copie d’une pièce d’identité à l’adresse ci-dessus mentionnée en précisant sur l’enveloppe : « droit d’accès ».
« Parce qu’il faut mieux en rire qu’en pleurer », la Quadrature du net vient de lancer un grand jeu-concours d’e-mails d’Hadopi. « La règle en est simple : Le/la premier(e) utilisateur/trice recevant un courrier électronique en provenance de l’HADOPI, sera (après authentification du courrier) déclaré(e) vainqueur. » Suffit de cliquer sur l’étoile :
Lire ou relire sur Bakchich
C’est très drôle en effet de se moquer …
sauf qu’en encourageant l’envoi de faux messages HADOPI vous contribuez à faire croire à plein de gens qu’ils se sont fait repérer et donc à les inciter à ne plus frauder les droits d’auteur …
ce qui n’était pas le but de l’article a priori …
"Sous les apparences séduisantes de la gratuité, les pratiques qui ne respectent pas le droit des auteurs des œuvres privent, en effet, les créateurs de leur juste rétribution."
C’est là qu’est tout le mensonge de cette mesure anti-démocratique, sous prétexte de défense des artistes (ce qui est un mensonge, par exemple les artistes touchent sur la vente de leurs CD audio un maximum de 5%, souvent ils n’ont rien ou des miettes, demandez à Cesaria Evora elle n’a rien touché sur ses premiers disques) en fait cette loi est faite sur mesure pour protéger les dividendes des éditeurs, distributeurs, SACEM, SACD et autres morbacs qui prospèrent au détriment des artistes et du public…
"Elles représentent un grave danger pour l’économie du secteur culturel et c’est la survie artistique, sous toutes ses formes, qui est en cause."
Là sont désignés sans les nommer tout les profiteurs du système cités plus haut, et oui le piratage les met sur la paille…Ils étaient tellement habitués à se gaver que maintenant ils sont obligés de se démener pour gagner de l’argent en inventant des produits plus sophistiqués et en baissant le prix de vente des supports audio et vidéos (vous vous rendez compte ils sont obligés de travailler maintenant)…
"La survie artistique sous toute ses formes", c’est quoi ce machin ? Est-ce la limousine du patron, son yacht, ses gueuletons,ses maitresses, son champagne quotidien ?…
Faut arrêter de voir des Ferrari derrière chaque éditeur. Travaillant dans la petite édition, ça me ferait bien mal de voir l’un des livres qu’on édite être piraté et diffusé illégalement, alors qu’on a investit un temps fou et nos propres moyens financiers.
Pour faire un disque, comme pour un livre, il y a plusieurs éléments de la chaîne que l’artiste ou l’auteur n’est pas en mesure d’assumer (financièrement, techniquement, etc…) alors ne prenez pas tous ces entremetteurs comme des voleurs.
C’est pas parce que certains en profitent qu’il faut balancer toute le système à la poubelle. Il est nécessaire de prendre des mesures efficaces (je parle au niveau de la musique et des films) comme une TVA à 5.5%, peut être une sorte de Loi Lang sur la fixation des prix (afin d’éviter que l’album, le DVD, soit vendus à des prix qui ne respectent même pas ceux conseillés par les auteurs/éditeurs…)
Dernière chose : essaye de télécharger la baguette de ton boulanger pour voir ! :D
Envie de rire avec Hadopi …
PC Inpact appel la Hotline Hadopi (09 69 32 90 90) et demande comment on fait pour sécuriser son accès internet … ben c’est pas gagné Madam michu aurait pu me donner les mêmes conseils
http://www.youtube.com/watch ?v=aRPWrfAHnPY
Quand Eric Walter floutait son salaire au mépris de la CADA
http://www.pcinpact.com/actu/news/57921-hadopi-cada-emuneration-salaire-walter.htm