Le tour du monde de la grippe A de Bakchich s’intéresse aujourd’hui à l’Irak. Dans ce pays, le gouvernement a choisi de prendre la température des touristes et autres voyageurs, qu’ils veuillent se rendre à la Mecque ou non.
Les mesures de sécurité sont bien visibles dans les aéroports irakiens, tandis que le petit-bonheur-la-chance attend les autres voyageurs qui prennent la route et passent par les check-points frontaliers. Le fameux thermomètre sur la tempe reste l’outil médical de mise, en attendant les machines spéciales anti-grippe A. Pour mieux contenir les flux de pèlerins et éviter la pandémie à la veille du ramadan, les restrictions sont aussi de mise pour les croyants.
Les musulmans ont pour consigne de se rendre à la Mecque en nombre restreint. Jeudi 13 août, le gouvernement a déclaré reléguer et exclure de l’Hajj « ceux qui ont déjà effectué le pèlerinage, les plus de 65 ans, les enfants de moins de 12 ans, les malades, les obèses et les femmes enceintes » . Une mesure drastique face aux risques de propagation de la grippe porcine.
Dès le début du ramadan et jusqu’à nouvel ordre, les musulmans, soit plus de 90% des Irakiens, ont interdiction absolue d’effectuer l’Omra, le petit pèlerinage pouvant se réaliser toute l’année. « Eviter la pandémie » est le leitmotiv des ministres de la santé, du côté d’Erbil et Bagdad.
Depuis l’apparition du premier cas de grippe A au Mexique, les mesures ne concernaient que les entrées et sorties du territoire irakien. Ou du moins, tout dépend d’où et de la façon dont l’étranger arrive en Irak. Parfois, aucun microbe ne semble circuler, comme par exemple, à la frontière nord avec la Turquie. L’entrée par la voie routière, au milieu des milliers de routiers turques qui transitent au quotidien, serait hors de portée de la grippe A… De quoi oublier l’existence de cette maladie qui voyage et se propage ailleurs dans le monde.
Pourtant la mot sécurité reste dans la bouche de tous les hommes politiques irakiens. Aussi bien ceux du gouvernement central à Bagdad que ceux du gouvernement du Kurdistan autonome, région située au nord du pays.
C’est dans les aéroports que les voyageurs sont contrôlés systématiquement et manuellement. Le docteur Zryan, ministre de la Santé du gouvernement régional du Kurdistan irakien, assurait le 16 août :« On essaie de contrôler 24/24 H tous les check-points, aéroports et frontières de la région, au moyen d’un thermomètre. Pour les voyageurs susceptibles d’être touchés par les premiers symptômes, température et rhume, ils sont isolés pour davantage de tests à l’hôpital universitaire d’Erbil ». Ensuite, le voyageur se voit prescrire un traitement au Tamiflu pendant sept jours et un suivi de son entourage est mis en place.
A l’aéroport international d’Erbil, deux médecins en blouse blanche, masque et gants de rigueur, dégainent le thermomètre. Sarkiss, un Munichois tout juste arrivé de Vienne ne s’offusque pas de la méthode : « certes, ils ne disent rien sur la prise de température, mais l’essentiel est qu’ils le fassent ».
Avec cette panoplie de mesures de sécurité manuelles, le pays compte de 6 à 68 cas confirmés. Le Dr Ihsan Jaafar, porte-parole du ministère de la Santé à Bagdad, a annoncé le 9 août, le premier décès dû à ce virus : une femme de 21 ans à Nadjaf.
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