Coup de projecteur sur le nord de l’Irak et son or noir. Bisbille entre la région autonome kurde et Bagdad qui ne paie plus ses dividendes aux compagnies étrangères. Pourtant, elles restent et travaillent… Reportage
Le 1er juin dernier, le gouvernement autonome de cette région a signé de tout nouveaux contrats avec des compagnies pétrolières étrangères pour exploiter son sol. Mais plus de trois mois après, les entreprises ne sont toujours pas payées pour leurs services, de la part du KRG, le gouvernement régional du Kurdistan. Celui-ci prétexte un désaccord avec le gouvernement central de Bagdad qui considère ces contrats illégaux, car signés sans son feu vert ! Alors le paiement voit rouge : il est bloqué. Cela ne semble pourtant pas interrompre la quiétude des compagnies étrangères : elles continuent à travailler depuis le 1er juin dernier. Sans rechigner !?!
Le Kurdistan est la région irakienne la plus sûre du pays, les derniers attentats remontant à 2003. La situation de la sécurité dans la région est différente du reste de l’Irak. Alors moins de 1000 militaires américains couvrent la région, sur un total de 50 000 hommes dispersés dans tout le pays.
Ici, les forces armées US ont plutôt laissé la place à des sociétés privées de sécurité et de gardiennage, y - compris dans le pétrole. Un autre business s’est donc installé, après la première occupation des Américains en 2003, à la chute de Saddam.
Bordant les frontières de la Syrie, la Turquie et l’Iran, la région du Kurdistan a connu ses premières élections le 25 juillet dernier. Résultat : le président Massoud Barzani est réélu, même si une opposition est née, avec la liste Goran et son leader Noucherwan Moustapha. Le parlement a été formé le 20 août dernier et on attend toujours la formation du nouveau gouvernement. En attendant cette formation, le ministre des Ressources Naturelles, Asti Hawrami toujours en poste, refuse de parler aux médias internationaux (surtout s’il s’agit de pétrole ! ) même s’il serait probablement reconduit. Peu importe : ni micro, ni caméra. Si les journalistes veulent des informations, ils devront se contenter du livre The Oil & Gas Year (2009) dans lequel il s’est déjà exprimé et a tout dit !
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