Les enseignants-chercheurs ont manifesté en masse hier dans les rues pour dénoncer un projet de décret modifiant leur statut. Au premier rang, des présidents d’université et des députés UMP … ça sent le crâmé ?
La modification d’un décret datant de 1984 a mis le feu aux poudres. Les enseignants-chercheurs, déjà échaudés par la loi LRU de 2007, dénoncent aujourd’hui un projet de la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse qui menace l’équilibre recherche/enseignement. Il reviendrait aux présidents d’université le pouvoir d’évaluer le travail des enseignants-chercheurs. Si leurs travaux de recherche sont jugés décevants, ils pourraient être condamnés à passer le reste de leur temps dans les amphi à enseigner. Une atteinte à leur indépendance ? Une dizaine de présidents d’université le concède et ont rejoint le cortège de la manifestation, n’en déplaise au Président de la République Nicolas Sarkozy qui se prévalait de leur soutien le 05 février dernier dans son intervention télévisuelle. De son côté, le patron du groupe UMP à l’Assemblée nationale, Jean-François Copé affirme que Valérie Pécresse la ministre peut compter sur le « soutien total » du groupe majoritaire. Pourtant, certains députés UMP font entendre des voix discordantes. Reportage
Les inquiétudes des universitaires vont au-delà du décret. La réforme de la formation des enseignants du primaire et du secondaire dénommée "masterisation" mobilise les étudiants. Elle instaure un recrutement au niveau master (bac + 5) au lieu d’un bac +3 ce qui mènera à terme à la disparition des IUFM. Autre source de mécontentement, la suppression de 1000 postes pour 2009 et celles annoncées pour les années à venir.
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