Un double attentat est survenu lundi matin dans le métro au centre de la capitale russe, faisant 36 morts et 32 blessés.
Selon les autorités russes, deux femmes kamikazes ont actionné des bombes, chacune dans une station, dans une intervalle de 50 minutes.
La première déflagration a eu lieu à 7h50 (5h50 en France) à la station "Loubianka", au centre de la capitale russe. L’explosion s’est déclenchée à proximité du second wagon du train et a tué au moins 24 personnes, à la fois sur le quai et dans la rame de métro. Des dizaines de voyageurs ont été blessés.
La seconde explosion s’est passée vers 8h40 (6h40 en France) à la station "Park Kultury". Elle a fait 12 morts et 15 blessés.
Selon des témoins, les explosions n’ont pas provoqué de panique dans l’ensemble du réseau : "J’étais dans une rame du second train qui était explosé, raconte Igor Denisov, le journaliste de la radio "Golos Rossii" (La voix de la Russie). Le train allait lentement et on nous a annoncé que c’était a cause de "problèmes techniques". A la station "Park Kultury" j’ai entendu un bruit assourdissant. Les gens se sont dirigés vers la sortie. L’atmosphère était tendue, mais il n’y avait pas de la panique, les gens s’aidaient beaucoup".
Vidéo tournée par un témoin (évacuation à la station de métro Park Kultury) :
Selon l’agence de presse russe Ria Novosti la circulation routière de la capitale russe est perturbée, les réseaux de communication mobile sont saturés.
Pendant ces dix dernières années, la métropole russe a subi plusieurs attentats. Le dernier a eu lieu à la sortie d’une station centrale le 31 août 2004 et a fait 10 morts et plus de 40 blessés. Le métro moscovite qui transport 7 millions de passagers par jour est un de plus fréquentés du monde.
Tandis que le président de la Tchétchènie demande de ne pas accuser certaines régions de Russie des attentats, les autorités et les médias cherchent des coupables et supputent des motifs. Les services de sécurité nationale blâment toujours le Caucase du Nord, en supposant que c’est là ou amènent les traces de crime.
Mais parmi les politiques, cependant, les versions diffèrent.
Selon le site d’information russe news.ru.com Vladimir Jirinovski, leader du parti libéral-démocrate de la Russie, présume que les attentats pourraient être organisés non pour des raisons intérieures, mais extérieures -comme la signature de la traité de réduction des armes stratégiques entre la Russie et les États-Unis. "Mais les attentats peuvent aussi être liés avec les évènements en Irak et en Afghanistan", ajoute le politicien.
En revanche, Dmitri Rogozin, le représentant de la Russie à l’Otan a estimé sur son compte Twitter qu’il faut chercher les coupables à Moscou parmi les groupes criminels ethniques. "Ces attaques terroristes sont une tentative de provoquer la lutte religieuse".
Enfin, les opposants russes voient dans l’attentat la faiblesse du régime Poutine. L’attentat est survenu malgré la puissance des services de sécurité, malgré la conquête de la Tchétchénie. Pour l’opposition, il est clair que les explosions seront utilisées par le pouvoir comme un prétexte dans le jeu politique, pour la répression ultérieure de l’opposition et la garantie du retour de Poutine au fauteuil présidentiel. Même si selon eux, la politique antiterroriste de Poutine a échoué : les transports en commun de Moscou sont restés accessibles aux terroristes… et les services de sécurité travaillent pour étouffer l’opposition sans protéger les citoyens.
Les numéros du téléphone d’urgence :
(+7 495) 622 14 30 ; (+7 495) 624 34 40 ; (+7 495) 637 22 12 ; (+7 495) 626 37 07