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Déby trinque pour son armée

Tchad / jeudi 8 mai 2008 par Jacques-Marie Bourget
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Le bon président tchadien s’est légèrement fait gruger en voulant rénover son armée. Les vendeurs d’armes ne sont plus ce qu’ils étaient. Misère !

Entre deux verres de château cheval blanc et deux verres de whisky hors d’âge, Idriss Déby pense. Bien sûr, alimenter ce Saint Idriss Bouche d’Or a un prix : 1456,67 euros la bouteille de 2000 et 1809,25 euros celle de 1990. En Afrique il n’y a pas que la famine, il y a aussi la soif. Quant au prix du whisky, mystère. Au palais présidentiel de Ndjamena, c’est comme dans les catalogues ultras chics où on peut lire « prix non communiqué ». En ce moment le cheval blanc et le très vieux malt ont du mal à calmer les colères d’Idriss. Le président en rage a bien raison d’être ivre. Il a dépensé des tonnes d’argent pour acheter des engins de morts. Et ses outils ne sont pas aussi mortels que prévu. Par le truchement d’une petite troupe d’intermédiaires empressés, des « lords of war » qu’on rencontre dans toutes les salles d’attente des dictateurs, Idriss a acheté beaucoup d’armes. Mais surtout des hélicoptères. Ces machines de guerre, « made in Russia » ont été récupérées sur le marché de l’occasion en Egypte. Et ces gros balourds ont du mal à voler selon les critères décrits dans le mode d’emploi.

Idriss Déby et ses hélicoptères - JPG - 45.2 ko
Idriss Déby et ses hélicoptères
© Khalid

Idriss en veut un peu à un homme d’affaires libanais, à l’origine de ce marché d’hélicos tapis plus que volants. L’heureux commerçant, lui, s’en fout : il a touché son argent et commence à le dépenser en achetant un très bel appart à Paris. Là où les hélicos volent haut sans aller à vau-l’eau. Instruit par sa mésaventure commerciale, Déby ne veut plus entendre parler que d’un commerce conduit désormais « d’état à état ». Ainsi il a pris langue (non pas Jack) avec les « autorités » ukrainiennes afin d’entretenir, et si possible restaurer, les hélicos russes. De supers mécanos sont donc installés à Ndjamena.

Des bienfaits de l’ouverture

Si la remise à niveau de l’armée est en très bonne voie, la rénovation politique, elle, est au zénith. Depuis qu’Idriss, façon Sarko, a offert quatre postes de ministres aux « opposants » de la Coordination Pour la Défense de la Constitution (CDPC), c’est l’amour fou. Ces farouches membres du CDPC ont même oublié la disparition de leur porte parole, Ibni Oumar Mahamat Saleh, par ailleurs président du Parti pour les Libertés et le Développement (PLD). Celui-ci a été raflé début février quand les « rebelles » ont attaqué la capitale. Le bruit a couru qu’Idriss Déby liquidé, Saleh allait prendre la tête d’un « Comité de transition ». Dans un pays où les larmes de crocodiles s’achètent à l’épicerie du coin, les héros du CDPC ont déjà tourné la page Saleh. Pourtant, toujours ferme sur les principes, Sarkozy vient de nous rappeler son « engagement à obtenir des informations » sur le sort du porte parole du CDPC. Parle à mon crocodile…

La modernisation de la vie politique a vraiment du bon. Un lot de Range Rover a été généreusement distribué à des généraux qui friment en ville. Et une loi sur la presse interdit de publier toutes les nouvelles sauf l’horoscope et la météo. Le ministre de l’Intérieur a déclaré que cette loi était un outil pour « casser les plumes qui allaient trop loin. » Encore du boulot pour Ménard qui préfère tailler les plumes que les casser. Pendant ce temps, à l’Est, tout baigne pour l’Eufor, la force « européenne » qui veille sur le Darfour dans le désert des Tartares. La vraie difficulté de la mission est de savoir si c’est mieux de faire le barbecue à midi ou bien le soir. Faut voir…

Pour les pilotes, ce n’est pas terrible non plus. Ce n’est pas que l’escadrille de Brésiliens pilote mal, c’est qu’ils pilotent beaucoup. Et comme ils sont payés à l’heure, le taximètre tourne et, au bout du compte, ça fait du cheval blanc en moins. Idriss reproche aussi à ses amateurs de samba de bombarder « bêtement ». Il a raison puisqu’il existe, Bush nous l’a dit, des missiles intelligents. Pour faire la guerre, ces Brésiliens montent trop haut et bombardent à l’aveugle une colonne qui se sait bien plus à l’abri là où on la vise que là où l’on tire. Les chevaliers de l’Apocalypse d’Idriss – ça c’est bien brésilien – font plus de bruit que de mal… à peine née, la nouvelle armée de Déby a donc besoin d’un sévère recadrage. Et, en ville, on a aperçu de nouveaux conseillers qui ressemblent fortement à des rescapés de la bande à Denard. En 1983, pour défendre (contre Kadhafi) le grand démocrate criminel de guerre Hissène Habré (alors président), et défendre aussi son chef d’état major, Idriss Déby, François Mitterrand avait expédié des mercenaires. Vingt cinq ans plus tard, certains d’entre eux n’ont pas oublié le chemin de Ndjamena, terre de barbouzeries.

Lire ou relire dans Bakchich :

Le président tchadien est à la recherche de joujoux militaires pour bouter les rebelles hors ses murs.
Alors que son pouvoir vacille, « Bakchich » revient sur l’itinéraire d’Idriss Déby, jeune officier, rapidement surnommé le « Napoléon tchadien », qui en quelques années, prendra les clés de N’Djamena sous le regard bienveillant de (…)
Hervé Morin, le ministre de la défense, est arrivé à N’Djamena ce mercredi matin, pour une visite de quelques heures. La France ne lâchera pas Idriss Déby… du moins tant que le Soudan se mêlera de ce qui ne le regarde (…)
Paris continue de soutenir à bout de bras le régime tchadien. Dernier épisode : une vente de blindés.
Voir en ligne : In Bakchich n°79

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2 MESSAGES

Forum

  • Déby trinque pour son armée
    le jeudi 8 mai 2008 à 21:53, infiltré a dit :

    ce qui est certain, c’est qu’officiellement "on" dit que la lutte contre la criminalité, le trafic d’arme etc. sont des priorités. Officieusement, les "gens" savent que les marchands de la mort se baladent tranquillement sous la surveillance des divers barbouzes (DRM, DST etc.) et s’achètent de l’immobilier au vu et au su de tous…

    Il fait bon d’être un truand sur cette planète.

  • Déby trinque pour son armée
    le jeudi 8 mai 2008 à 14:29, daniel ndong a dit :

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    Ce dossier est celui dit des "faux CFA". La saisie de quelque 450.000 faux billets de 10.000 francs CFA - qui a cours dans plusieurs pays d’Afrique francophone - permet d’affirmer, par la numérotation, que 300 millions de ces fausses coupures ont été tirées. Elles représentent, au total, une valeur de quelque 4,5 milliards d’euros.

    A l’origine, c’est un grand agent de change bruxellois, Roger Munters, qui a reçu d’un client français 3 millions de faux francs CFA. Ses appareils de contrôle n’avaient rien détecté et le client a pu repartir avec l’équivalent de 45.000 euros, converti dans une autre monnaie. Le bureau de change a ensuite mis cette fausse monnaie en circulation, via d’autres clients, sans se douter de l’escroquerie dont il était lui-même victime.

    Il faudra que l’un de ceux-ci soit arrêté en Afrique pour que M. Munters fasse appel à la police. Et un travail particulièrement minutieux sera nécessaire pour détecter la faille du système. Les faux billets sont, en effet, considérés comme étant d’une qualité exceptionnelle.

    Dans cette enquête, plusieurs juges d’instruction vont être amenés à conjuguer leurs efforts, puisque des suspects de ce dossier seront identifiés comme s’étant livrés également à des trafics d’or, de diamants, d’armes ou à des escroqueries "à la congolaise", soit le procédé qui consiste à faire croire que des billets mal photocopiés et complètement noircis peuvent être "lessivés".

    Selon le juge Olivier Van Wilder, il est certain en tout cas qu’Aziz Nassour, un ressortissant britannique de 46 ans, était bien le commanditaire des opérations, "à des fins politico-criminelles", tels des financements de coups d’Etat, notamment en Côte d’Ivoire, en 2002. Selon les services américains, Nassour a financé notamment les activités de Charles Taylor, le fameux criminel de guerre libérien.

    Nassour devint également une personnalité éminemment suspecte après les attentats du 11 septembre et Oussama ben Laden, qui finance ses activités également par le trafic de pierres précieuses, eut, comme fournisseur, Samih Ossailly, le cousin de Nassour.

    Autre personnalité d’importance dans ce dossier : Ahmet Hazer, un ressortissant turc de 40 ans, également condamné à 8 ans de prison ferme pour son rôle prépondérant dans l’organisation criminelle. Nassour et Hazer, tout comme neuf autres prévenus, sont sous le coup de mandats d’arrestations immédiates. (belga) 20/12/07 16h15 Envoyez cet article Version imprimée

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