Deuxième épisode de la série consacrée à notre jeunesse délinquante. Dérives sécuritaires et délinquance des mineurs, de quoi réfléchir sur le statut des mineurs.
Paul et Virginie, âgés de 16 ans, s’aimaient d’amour tendre. Ils se retrouvaient au square pour se détendre et fumer un joint. Ils savaient bien sûr que c’était interdit mais « puisque tout le monde le fait »…
Deux policiers passaient par là. « Contrôle d’identité. Vos papiers ». Palpation de sécurité. « Videz vos poches ».
Paul exhibe un Opinel et quelques grammes de cannabis.
Le policier : « Allez ! On vous embarque ». Paul : « M’sieur, allez, déconnez pas, On n’a rien fait de grave ! » Le policier : « discute pas. »
Le policier prend Paul par l’épaule qui refuse de le suivre, et là, ça se passe mal. Les policiers sortent les menottes, Paul essaie de se dégager.
« Faisant alors usage de la force strictement nécessaire, le policier recourt aux techniques habituelles d’immobilisation pour l’amener au sol. »
Virginie intervient alors pour défendre son ami : « Lâchez le, enculés de flics. »
Infraction reprochée :
Détention et consommation de stupéfiants, peine encourue = 3 ans et 150 000 euros d’amende.
NB : Un mineur encourt en principe la moitié de la peine encourue par un majeur
Les deux jeunes sont gardés à vue au commissariat, jusqu’à 24 heures renouvelables une fois. Et si le Procureur le décide, ils seront déférés devant un juge des enfants. Ils auront subi deux fouilles. Ils n’auront d’avocat au commissariat que s’ils le demandent (ou leurs parents) mais ils seront vus obligatoirement par un médecin.
Ces jeunes non connus seront entendus par le juge des enfants, assistés d’un avocat. Le juge prendra la mesure des choses. Au delà des faits commis, il s’intéressera à leur parcours, se demandera s’il s’agit ou non d’un acte isolé, si les parents sont présents ou pas et s’ils parviennent à exercer leur autorité. La parole sera donnée aux jeunes, à leurs parents et à leurs avocats afin que soit dégagée la meilleure réponse judiciaire et que de tels faits ne se reproduisent plus. Néanmoins, il ne pourra pas empêcher que Paul soit traduit devant le Tribunal pour enfants où il risque une peine d’emprisonnement.
Heureusement, jusqu’à ce jour, l’affaire peut se solder par un avertissement ou une mesure de réparation. Le juge des enfants est encore là pour veiller. Mais pour combien de temps encore ? La justice des mineurs qui donne la priorité à l’éducatif est fortement remise en cause au bénéfice d’une aggravation de la sanction pénale et d’une incarcération plus rapide.
Pour en savoir plus, suivez les prochains débats sur la réforme de l’ordonnance du 2 février 1945 et consultez le site : quelfuturpourlesjeunesdelinquants.fr
À lire ou à relire sur Bakchich.info :
Il manque le délit d’outrage à agent, qui n’est pas pris en compte, et peut être appliqué, semble-t-il, pour moins que ça….
Le descriptif prend soin de mettre en scène des délits, mineurs, mais réels… On peut se retrouver en situation délicate pour moins que ça, pour peu qu’on aie le mauvais profil, qu’on soit à la mauvaise heure au mauvais endroit…
Pas d’accord pour taper sur le métier de policier, qui est souvent servi par des agents intelligents o pour le moins normaux, mais pour dénoncer un système qui encourage de plus en plus la répression aveugle et la culture du chiffre. De cette manière, on entretient la violence et la délinquance qu’on est sensé combattre.
C’est quand-même ahurissant de voir ce genre d’articles, où l’on carresse les malfaiteurs par des qualificatifs tous plus bisounours les uns que les autres, se multiplier, tandis que les victimes sont au mieux ignorées, voire traitées par le mépris où carrément montrées du doigt.
Il serait intéressant que les auteurs de ce genre d’articles se voient interdire de porter plainte. Histoire de voir combien de temps ils trouveront que ceux qui s’en prennent aux autres sont forcément "de si gentils petits anges".
D’ailleurs, il serait intéressant de savoir combien d’entre eux ont déjà porté plainte, où sont membre de l’une de ces - trop - nombreuses associations dont l’unique but est de porter plainte pour ceci ou cela.