Discours schizo d’Obama à l’occasion du Labor Day. Les Etats-Unis n’ont pas connu une telle concentration des richesses aux mains de l’élite depuis 1928, juste avant la Grande Dépression.
Le 6 septembre est un jour férié national, le « Labor Day » (la Fête du Travail), et Barack Obama, cherchant désespérément à ranimer l’enthousiasme évaporé de la classe ouvrière pour le Parti démocrate avant les législatives de novembre, a choisi ce jour pour dévoiler un nouveau plan de relance de 50 milliards de dollars de subsides fédéraux pour nos chemins de fer et nos autoroutes, censés créer des boulots.
Mais c’est trop tard et trop peu pour avoir un effet sur les élections à venir, car 24 heures auparavant, le Washington Post a révélé qu’Obama annoncerait deux fois plus de subsides pour le secteur business. Soit 100 milliards de dollars sous forme de réductions d’impôts destinées à encourager « la recherche et le développement » de nouveaux produits, que peu de gens ont assez de fric pour acheter.
Ainsi, Obama accorde au patronat le double du montant versé pour l’emploi des travailleurs. La schizophrénie des deux plans annulera l’effet escompté de son discours du Labor Day ciblant les « cols bleus », déçus par l’échec de son précédent plan de relance, trop faible et trop petit contre le chômage galopant, qui a encore augmenté la semaine précédente.
Comme l’a si bien écrit l’économiste Robert Reich, ancien ministre du Travail de Bill Clinton, dans le New York Times du 2 septembre, « ce Labor Day est le pire pour les travailleurs dans notre mémoire récente, » car aujourd’hui ils travaillent beaucoup plus pour gagner moins.
Le revenu moyen d’un travailleur aujourd’hui, après correction de l’inflation, est moins élevé qu’il y a 30 ans. Et puisque le pouvoir d’achat décline, un ouvrier d’aujourd’hui travaille en moyenne 100 heures de plus chaque année qu’il y a deux décennies pour rester la tête hors de l’eau, tandis que l’ouvrière moyenne travaille 200 heures de plus chaque année.
En même temps, les riches sont toujours de plus en plus riches. Comme l’a noté Reich, « à la fin des années 70, le top 1% plus riche des familles américaines gagnait 9% du revenu total du pays ; mais en 2007 le top 1% a encaissé un énorme 23,5% du revenu total » - et aujourd’hui avec la crise ces chiffres sont sans doute encore pires. Le pays n’avait plus connu une telle concentration de sa richesse dans les mains de l’élite depuis 1928, juste avant la Grande Dépression.
Ces faits sont le moteur de la fièvre populiste et anti-sortants qui enflamme les électeurs aujourd’hui. La semaine dernière, à 50 jours des législatives, le plus vieil institut de sondage, Gallup, a demandé aux électeurs s’ils comptaient voter pour les démocrates ou les républicains en novembre. Résultat : un avantage pour les républicains de 10%, le plus grand écart en leur faveur depuis 1942. C’est-à-dire plus qu’avant la victoire écrasante des républicains sous Ronald Reagan en 1981, quand ils avaient gagné le Sénat, et plus qu’avant la « révolution républicaine » de 1994 qui a fait perdre le contrôle de la Chambre de Représentants aux démocrates après quatre décennies.
Le 7 septembre, le sondage le plus fiable du pays, celui du Wall Street Journal et de la chaine NBC, donnait 9% d’avance aux républicains, et sur l’économie seulement 39% approuvent Obama, tandis que 56% le désapprouvent.
Ce n’est pas la politique économique schizophrène et timorée d’Obama qui arrêtera la défaite annoncé de son parti en novembre.
Voilà ce qu’on gagne à trop fréquenter sarko : TRAVAILLER PLUS POUR GAGNER Moins.
Obama, lui, a su lire entre les lignes du : TRAVAILLER PLUS POUR GAGNER PLUS.
Remarquez que nous aussi, petits français d’en bas, on sait aussi lire entre les lignes !
Une situation parfaitement résumée par le fameux "Fuck the UAW" prêté par Steven Rattner dans son livre "Overhaul" à Rahm Emanuel, Chief of Staff de l’équipe Obama, lorsque ce dernier aurait appris que le sauvetage de GM et de Chrysler était obligatoire et très coûteux du fait de la proportion importante d’ouvriers syndiqués dans le secteur de l’automobile américaine…
C’est vrai qu’un "que la CGT aille se faire enc...." de la part d’un Eric Woerth du haut de la tribune de l’Assemblée aurait sans doute aussi un effet très mobilisateur contre la sarkozie en ce moment…