« Bakchich » se met à l’heure américaine. Jusqu’à l’élection du 4 novembre, notre correspondant aux States, Doug Ireland, livre ses impressions de campagne au quotidien.
La légende veut que, pour financer sa campagne, Barack Obama ait levé sur internet quelques 600 millions de dollars auprès de 3,1 millions de « grassroots », de petits donateurs, ayant fait cadeau au candidat de sommes inférieures à 200 dollars. Faux et archi faux ! Une enquête du Washington Post en date du 22 octobre et intitulée « Big Donors Drive Obama’s Money Edge » (Les gros donateurs sont la force motrice du fric d’Obama) démontre que « seul un quart de ces 600 millions provient du “petit peuple” ».
Aux Etats-Unis, la loi est très stricte en matière de financement de campagnes électorales. On peut donner au maximum 2 000 dollars à un candidat fédéral et 28 500 dollars au comité national d’un parti politique. Pour contourner ces limites, Obama a tout simplement créé une kyrielle de nouveaux comités : le Comité pour le Changement, l’Obama Victory Fund… Le moyen le plus rapide pour remplir les caisses des antennes locales du parti démocrate implantées dans tous les Etats !
Pour ne prendre qu’un seul exemple, ayant déjà régalé le maximum légal à Obama et au Democratic National Committee, le magnat hollywoodien Jeffrey Katzenberg a fait donner par ses trois enfants 37 000 dollars chacun à ces nouveaux comités. Les mandarins de Wall Street, les spéculateurs, les « banquesters » et les manipulateurs du complexe militaro-industriel ont utilisé le même biais pour financer Obama.
Autre astuce des démocrates pour se renflouer : vendre l’accès aux décideurs de Washington. Une méthode de financement aussi sale que classique dans laquelle Bill Clinton a excellé pendant sa présidence. Mais Barack Obama a fait mieux. Il a réussi à vendre la peau de l’ours avant même de l’avoir tué. Au courant du mois d’octobre, les riches donateurs pouvaient s’offrir des déjeuners et des soirées avec les principaux conseillers d’Obama, ceux qui seront aux commandes s’il est élu et qui pourront influencer ses décisions.
Imaginez que vous soyez le propriétaire d’une banque à Boston et que voulez récupérer une part du gâteau de 700 milliards de dollars du « plan de sauvetage » du système financier américain. Et bien, pour un chèque de 28 500 dollars à l’un de ces nouveaux comités « obamiens », vous pouvez rencontrer en petit comité Robert Rubin, le super conseiller du candidat démocrate, ancien chef de Goldman Sachs et ex-secrétaire du Trésor de Bill Clinton au cours d’une « table ronde » privée. Vous préférez souper avec « le sage d’Obama », Warren Buffet, le spéculateur richissime qui aura l’oreille du Président Obama ? Pas de problème ! Acquittez-vous d’un chèque de 28 500 dollars à l’attention des nouveaux comités bidons. Si vous êtes plutôt un riche donateur juif et souhaitez voir le démocrate mener la vie dure aux Palestiniens, chuchottez-le à l’oreille de Dennis Ross, principal conseiller du futur président pour le Moyen-Orient, autour d’un sandwich, pour la modique somme de 10 000. Si vous préférez au contraire que la future first lady, Michelle Obama, glisse de votre part des messages à son époux le soir, prenez un cocktail avec elle pour 28 000 dollars et même seulement 10 000.
C’est le magazine Politico qui a révélé le 29 octobre l’existence d’une longue liste de conseillers et d’intimes d’Obama se prêtant à ces coûteuses sauteries. Grâce à l’argent ainsi récolté, le candidat peut continuer à matraquer McCain avec quatre fois plus de spots publicitaires que son rival dans les 18 Etats clés dont dépend l’élection. Ce n’est pas exactement du propre, mais c’est très efficace. Et selon Obama, ça s’appelle « un changement auquel on peut croire ». Vraiment ? Cette année, les campagnes présidentielles ont déjà coûté plus d’un milliard de dollars. Tout simplement obscène.
Lire ou relire les derniers articles de Bakchich.info sur les élections présidentielles américaines :
Salut Bobo,
J’imagine que tu parles de moi sans me nommer. Donc je me permets une réponse.
"Réactionnaires" - américanophiles, je vois pas très bien le lien. En quoi mon post (si c’est du mien dont tu parles…) est réactionnaire ? Américanophile ? Et si j’étais réactionnaire américanophile, quel serait donc le lien avec son contenu ? Vas-y développe, tu m’intéresses !
Effectivement, je pense que Doug découvre la lune et on est content pour lui ! Au passage on en profite pour lui en montrer d’autres des lunes ! Je dis on car un bon 1/3 des réactions vont dans ce sens…
Bah du coup ça enlève du poids à mes (à nos !) révélations ! Ouah le scoop !! Le financement des partis politiques ! Bakchich généralement vole un peu plus haut, on peut s’indigner quand un article est complètement à côté de la plaque, non ? Perso, je déteste la niaise indignation de cet article. Le fond, on peut en parler ça me dérange pas du tout, mais je suis bien d’accord avec toi, les révélations incroyables sur comment tourne le monde, je m’en passe ! A.
J’ai l’impression que vous décrouvrez le système de financement des campagnes US… Ca n’est pas obscène, c’est classique : on détourne une loi périmée et on ne donne pas son argent gratuitement. Le système électoral tourne à ce régime depuis…Kennedy ! Mais dans quelle monde pensez vous donc que l’on vit ? La force du système US, c’est qu’il est tellement transparent que de naïfs petits journaleux français découvrant l’Amérique peuvent encore s’en indigner !
Ecrivez plutôt sur le financement des partis politiques et des campagnes en France, là il y a vraiment de la matière ! Essayez donc de trouvez des données chiffrées aussi précises. La paille et la poutre vous connaissez ??
« seul un quart de ces 600 millions provient du “petit peuple” ». : ça fait donc 600 / 4 = 150 millions de dollars soit 115,4 millions d’euros (1,30). Le maximum autorisé en France pour un candidat au second tour est : 21,6 millions. Avec 300 millions d’habitants aux USA et 64 millions en France, on aurait : 4,68 x 21,6 = 101,6 millions.
Le "petit peuple" aurait largement suffi en France. Le gouffre est creusé par les pubs TV. Lorsque ces pubs seront autorisées en France aux frais des candidats, la démocratie directe sera morte au profit de la plus parfaite ploutocratie (presque) indirecte.
PS : je ne suis pas journaliste à Bakchich.
1. Ce que j’expliquais, mais peut-être n’était-ce pas clair, c’est que créer des associations de soutien aux candidats qui permettent d’injecter beaucoup plus d’argent que le maximum légal n’est pas nouveau. Cf. campagnes de Kerry, Gore, Bush le système existait déjà.
2. Le ratio dont tu parles on s’en moque : 1/10, 1/2 ou 1/4 qu’est ce que cela change ? Le financement des campagnes est privatisé : le candidat mobilise des financements sur sa candidature and that’s all !
3. Méfie toi des expressions galvaudées du genre "petit peuple". Quel "petit peuple" donne 150 millions de dollars en pleine crise économique !?
4. Avoir une idée des ordres de grandeur : 700 milliards injectés par le Trésor pour la crise, 600 millions pour la campagne d’Obama…
5. Tes calculs sont inexacts. Tu auras noté qu’en France aux présidentielles il y a 2 tours et pas seulement deux partis politiques… Si tu ajoutes les primaires à la française, et les élections législatives qui sont désynchronisées (aux US on n’a pas seulement élu un nouveau président). C’est donc beaucoup, beaucoup plus, les cotisations des militants ne suffisent pas !
6. La comparaison me fait donc doucement rire. Et la caisse de l’UIMM, elle servait à quoi ? La patate chaude en France c’est le financement des partis !! Documente toi et fais nous un bel article sur le sujet !
7. Ah oui dernier point : le livre bleu sur le lobbying…30 and de retard et autant d’années de pratiques douteuses (corruption, financements occultes, etc.). On a pas volé notre place de 22ème pour la corruption par l’OCDE !
En France, des postiers ou employés de banques quasiment au SMIC peuvent se présenter à l’élection présidentielle sans le soutien de lobbies financiers (Arlette n’a pas eu le soutien des banques). Tu me parais facilement impressionnable par des ballons de baudruche et des panneaux multicolores à la TV (c’est joli, c’est vrai) mais la réalité est tout autre et beaucoup moins niaise que ce que tu m’expliques.
Regarde ce film sur google vidéo avant de raconter tes contes de Noel sur les USA :
http://www.orwellrollsinhisgrave.com/cast.htm
"The top 1% that controls the top 90% of the wealth have two major political parties doing their bidding for them, and the other 99% have NO political party representing them and NO representation in Congress and yet that 99% ran around saying, "we’re free, we’re free, we live in a democracy." "Ooh, we’re gonna look like assholes."
- Michael Moore (Filmmaker, Author).
Les américains se font souvent "avoir" mais le pourcentage de "loosers" (j’emploie probablement ton vocabulaire) reste encore supportable. 10 millions de personnes ont de gros problèmes pour payer leur maison et vont finir par dormir en famille dans des gymnases. Plus d’argent ? Pas d’argent pour eux surtout.
Comme tu dis 600 millions devant 700 milliards, on chipote vraiment. Je rêve. Fermez le ban.
Salut Antoine Calmos,
Franchement je ne pensais pas t’avoir échaudé à ce point ! J’avoue être désolé devant ta réaction, disons que c’est une réaction à chaud pour excuser sa platitude…
Alors tu me fais marrer avec tes postiers et tes employés de banque candidat en France. Bah voyons tout le monde y peut être candidat chez nous même les sans-sous pas comme chez les richoux d’américain ! Tu sais vraiment comment fonctionne LO ?? On dirait pas. Et le parti ouvrier, tu sais le PC, tu crois qu’il vit avec la recette du muguet !?
Par ailleurs, je ne considère pas les américains comme les "loosers", ni d’ailleurs comme des winners. Il y a un rapport de force c’est vrai, Bourdieu parlait des dominants et des dominés. Petit peuple, winner, looser tout ça est connoté je n’utilise pas ces termes.
Par contre ce que je devine de l’usage de ce terme - ton fameux "j’emploie probablement ton vocabulaire" - c’est que tu penses pouvoir me cataloguer dans tes petites catégories débiles gentil / méchant… Là franchement tu t’enfonces. Je passe sur le refrain larmoyant des pauvres qui ont perdu leur maison…absolument rien à voir avec l’article et mes remarques. J’ajoute tout de même qu’accepter un emprunt couvrant 130% du besoin de financement sur 30 ans à taux variable, faut être vraiment con et que les américains qui se sont fait roulés dans la crise des subprimes ne sont pas (enfin n’étaient !) pas des pauvres.
Au plaisir de te lire, A.
Mickael Vendetta, un vrai winner à la française.
Il parle très bien de politique vers 03:20 (presqu’aussi bien qu’Antoine).
http://www.dailymotion.com/video/x74van_interview-de-mickael-vendetta_webcam
Si ce n’est pas un modèle de winner, je ne comprends plus rien …
Bonjour, est-ce quelqu’un d’autre ou la même personne qui a écrit ce post ?
La vidéo est énorme !! J’avais entendu parlé du personnage mais franchement le niveau est impressionnant.
A part ça, post agressif à mon égard, ça me dérange pas tu peux continuer on n’a pas élevé les poules ensemble, hein ! Par contre c’est dommage, ça nuit au débat d’idées…sans doute que tu es à court…allez creuse toi un peu les méninges, j’attends ton post. A.
Désolé, mais je trouve cet article suspect : pas digne du site Bakchich que je lis régulièrement…ou alors il y a quelque chose qui m’a échappé.
Il me semble que si Obama claque du fric actuellement dans un cadre légal, il aurait bien tort de ne pas le faire .
D’abord effectivement, il n’est pas encore élu, d’autre part j’ai du mal à penser que le parti Républicain soit plus vertueux.
Je ne suis pas Obamaniaque, mais s’il doit se passer quelque chose de véritablement intéressant aux USA ces prochaines semaines, c’est à partir de l’élection de B. Obama que cela passera .
Nos politiciens français sont bien pire …
Puis-je vous rappeler qu’Obama va avoir un salaire presque indentique à celui de Sarkozy !! Que le président français beneficie d’avantages que le président américain n’aura jamais.
Obama a retenu la leçon , ce n’est pas parce qu’il a une avance " confortable " qu’il va forcément gagner . Il est obligé de prendre de plus gros risque financier que son adversaire , car il a peur que se reproduise le vote raciste dont a été victime un autre politicien noir américain , lors d’une election senatoriale , dont les sondages donnaient une large avance…Malheureusement c’est le candidat blanc qui avait gagné.