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Au secours, Marguerite Duras revient !

Pastiche / dimanche 21 septembre 2008 par Marguerite du Rat
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Un texte inédit retrouvé de Marguerite Duras. Les bonnes feuilles en exclu pour « Bakchich ».

Il y avait la mer. Royan. Tu n’as rien vu à Royan. La mer, dis-tu et Nadine sur la piste de danse. Nadine qui danse sur la piste de danse. Tu as vu Nadine. Nadine Morano. Qui danse. Et la mer. Qui danse. Mais tu n’as rien vu à Royan. Nadine, des journées entières dans les universités d’été de l’UMP. Des nuits aussi.

 Et Edvige ?

Un seul garçon pour demander dans la nuit et la danse, dans la nuit de la danse.

 Et Edvige ?

Mais la mer. Mais Nadine. Mais Royan. Mais Nadine qui danse sur la piste et les acquis sociaux.

 Et Edvige ?

Un seul garçon pour insister. Un seul garçon à Royan.

 Et Edvige ?

Le garçon pleure maintenant. Il boit du bitter campari. Plus personne ne boit du bitter campari. Sauf dans mes romans. Sauf dans les universités d’été de l’UMP. Nadine Morano boit-elle du bitter campari ? Après la danse ou après l’amour. Là-bas dans l’Est, du bitter campari. Si loin, l’Est. Loin de Royan, de la danse. Tu n’as rien vu dans l’Est, si tu avais vu tu saurais qu’on ne boit pas du bitter campari. On boit du picon bière. Nadine boit du picon bière. Et elle danse. Elle danse dans l’Est, à Royan. Elle danse partout. Elle danse sur les pistes de danse, sur les acquis sociaux, sur Patricia Kaas.

 Assez, avec Nadine, assez !

C’est le garçon. Il a crié. Il pleure. Il boit son bitter campari. Il dit. Vous ne savez pas. Vous n’avez rien vu. Nadine, les acquis sociaux. Vous n’avez rien vu. Il boit encore. Il pleure. Il dit vous n’avez rien vu à Royan. Vous n’avez pas vu Mirza. Ni Edvige.

Edvige, mon amour.

 Edvige ?

 Edvige Taser. Ca rime avec bitter. Avec bitter ou picon bière d’ailleurs.

 Edvige Taser, c’est sûr que ça ne rime pas avec Nadine. Ce qui rime avec Nadine, c’est…

 Arrête. Arrête. Raconte Edvige, plutôt. Raconte Edvige Taser.

 C’était hier. Hier, à Royan. Après le discours de Xavier Bertrand. J’aime Xavier Bertrand. J’aime le nom de Xavier.J’aime tous les noms de l’UMP, je les trouve beaux, je les dis encore et encore pour en avoir le goût. Comme le goût du bitter. Xavier Bertrand. Jean-Pierre Raffarin. Patrick Devedjian. Nadine Morano. Oui, même Nadine. Ils sont beaux comme leurs noms. Sublimes, forcément sublimes.

 Raconte, raconte Edvige plutôt.

 Oui, Edvige. Edvige Taser. Elle m’a abordé sur la plage. Une fille si bon chic bon genre. Une fille de chez nous.

 Comme Nadine ? Nadine Morano ?

 Non, en fait. Plutôt comme Valérie Pécresse, tu vois, ou Nathalie Kosciusco-Morizet.

 Ca ferait un bon titre pour un de mes romans.Ou un de mes films. C’est un beau nom. Un beau nom pour le silence. Le silence après Nathalie Kosciusco-Morizet, c’est encore du Nathalie Koscuisco-Morizet. Si tu arrives à le prononcer.

 Laisse-moi raconter Edvige. Edvige Taser. Edvige, habillée comme chez nous, la robe de plage en lin, le chignon, le pull bleu marine sur les épaules. C’est pour cela que j’ai trouvé étrange qu’elle m’aborde. Et toutes ces questions, toutes ces questions si vite.

 Des questions ?

 Oui. Des questions. Des questions comme une folle. Comme Nadine Morano qui danse. Comme le corps de Nadine. Les questions d’Edvige. Elle voulait tout savoir. Mon age, mon goût pour le bitter campari, mon passage chez Bruno Mégret avant l’UMP. Tout. Tu n’as rien entendu à Royan. Rien. Elle voulait savoir si j’allais à la messe, qui j’avais fréquenté au GUD, à l’UNI. Elle voulait savoir si j’aimais les garçons, aussi.

 Tu aimes les garçons ?

 A part Xavier Bertrand, Jean Pierre Raffarin, Patrick Devidjian, non. Mais eux ce sont des chefs. Des chefs, ce n’est pas pareil. Edvige dit qu’elle comprenait. Que c’était bien d’aimer les chefs. Edvige comprend tout, sait tout. Edvige nous aime, tu sais, elle nous regarde et elle nous aime, Edvige Taser, même si…

 Même si quoi ? Raconte, raconte Edvige Taser.

Le garçon pleure. Il a connu Edvige Taser. Il a connu le corps d’Edvige Taser. Il a connu la morsure du désir d’Edvige Taser.Tu n’as rien vu à Royan. Tu n’as pas vu les deux grosses brûlures sur le torse du garçon. Il les montre, il pleure. Nadine danse.

 Je ne sais pas ce qui s’est passé mais quand elle a joui, j’ai pris une sacrée décharge électrique. Elle m’a fait super mal, cette conne….

Ce texte nous a été envoyé par Jérôme Leroy


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5 MESSAGES

Forum

  • Au secours, Marguerite Duras revient !
    le lundi 22 septembre 2008 à 16:28, teogele a dit :
    Délicieusement durassien… et ces lumières là-bas, un palais ?….on danse à l’autre bout du hall….
  • Au secours, Marguerite Duras revient !
    le lundi 22 septembre 2008 à 16:10, hopfrog a dit :
    Excellent !!!
  • Quand Edvige Taser se ballade à Royan
    le dimanche 21 septembre 2008 à 14:44, nicolas a dit :
    op
  • Quand Edvige Taser se ballade à Royan
    le dimanche 21 septembre 2008 à 11:31, Oxmore a dit :
    Un grand bravo à Jérôme Leroy . DURAS revit ! Et cette Edvige Taser, quel personnage ! On attend la suite : Edvige à l’Elysée, Edvige et Monmari, etc…
  • Quand Edvige Taser se ballade à Royan
    le dimanche 21 septembre 2008 à 10:09, Ardalia a dit :
    J’aime l’auteur, mais cela n’enlève rien à ce pastiche, fort réjouissant.
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