La France espère sauvegarder ses intérêts économiques en Afrique. Reste à trouver la recette. Et le rapport du conseil des Affaires étrangères ne l’apporte pas. Sauf à devenir un sous-traitant chinois.
Pour préserver les intérêts français en Afrique, face aux goulus chinois, existe une thèse qui commence à faire son chemin au Quai d’Orsay, et un peu plus haut à l’Élysée. Tout simplement devenir des sous-traitants des Chinois en Afrique.
La recommandation est inscrite, noir sur blanc, dans un rapport du Conseil des Affaires étrangères, daté de février 2008 et fort opportunément tombé entre les mains de Bakchich : « Il faut adapter les mécanismes français (…) C’est aux entreprises françaises ou aux opérateurs français qu’appartient une grande partie de la réponse : à eux de se rapprocher des Chinois en une association, sous-traitance, intermédiation ». Une méthode qui a déjà fait ses preuves, « au Kazakhstan notamment ».
Mieux, « la question de l’Afrique doit désormais figurer dans tous les agendas franco-chinois sous une forme ou sous une autre », mais prévient le rapport, « mieux vaut l’aborder avec prudence ».
L’Empire du Milieu, il est vrai pèse lourd. 25% des importations pétrolières de Pékin viennent du continent noir, 20% des minerais et 2/3 du bois importé. Avec la manne financière qui correspond. Premier fournisseur d’Afrique Noire (devant la France), 3e partenaire commercial, ses échanges « ont quadruplé en trois ans au niveau de 50 milliards de dollars et représenteraient 100 milliards de dollars en 2010 », pointe le texte. Bref, pas possible de lutter sur le terrain du grisbi. D’autant que l’aide publique chinoise s’élève déjà à « 10 milliards de dollars ».
Mieux vaut jouer sur un autre terrain. Qui ne sera pas non plus le terrain « politique ». Traduit du langage diplomatique, cela signifie que droits de l’homme, détournements de fonds ou bakchich en tous genres ne constituent pas des obstacles pour les dirigeants chinois. L’arrivée de la Chine s’avère très « appréciée des Africains. Des dirigeants en premier lieu qui sont séduits par l’absence de conditionnalité politique, par le volume et par la panoplie des instruments financiers (…) Les populations font aussi grand cas des produits chinois qui leur permettent d’accéder à un nouveau type de consommation ».
Pas la peine de lutter, mieux vaut transiger… et sous-traiter. Du moins en attendant des jours meilleurs, qui à en croire le pensum, ne sauraient tarder. Si, si…
« De plus en plus de responsables africains s’interrogent sur l’activisme des nouveaux partenaires qui peut fragiliser à terme les économies africaines ». Notamment « l’absence de valeur ajoutée » ou « le fait que les projets chinois ne créent ni emplois décents, ni diffusion de technologies ». Ou encore « le recours à grande échelle à des travailleurs chinois sur les grands chantiers y compris pour les ouvriers ».
Pire et autrement plus dangereux, la femme africaine n’est pas loin de se rebeller. « Ces travailleurs [chinois] que rien ne rebute évincent les Africains des petits boulots (…) ce qui laisse présager des troubles sérieux avec les femmes sénégalaises ou camerounaises ». Et qui n’a jamais vu un esclandre avec une vendeuse de poisson au marché Sandanga de Dakar ne peut comprendre la portée du risque…
Faible espoir. Diantre non, avance un haut diplomate. « L’Angola vient de se disputer avec les Chinois pour la construction de la ligne de chemin de fer. Le Mali aussi commence à se poser des questions, tout comme la Zambie et la Tanzanie. Au Congo-Kinshasa, le gouvernement commence même à dénoncer des accords miniers ». Pas encore une révolution, mais un petit signe. « Les prémisses d’un phénomène de rejet », espère ce ponte du Quai. Épiphénomène plutôt.
Si la majorité des dirigeants africains était aussi concernée par le long terme et le bien-être de leur population, cela se saurait. Le romantisme n’a pas disparu au Quai d’Orsay… On en reste à « attendre et espérer ».
Le délicieux minestrone administratif que compose le Quai d’Orsay a vu l’irruption, fin 2006, d’une sorte de conseil des sages : le conseil des Affaires étrangères, dont le but fort noble est ainsi retranscrit dans les textes : « Le conseil des Affaires étrangères met à disposition du ministre l’expérience d’agents du ministère des Affaires étrangères et européennes en activité lors de leur nomination, ainsi que celle de personnalités qualifiées. Il accomplit les missions de conseil et d’étude que lui confie le ministre. Il peut également se saisir des questions sur lesquelles il estime utile d’appeler l’attention du ministre. ».
Bel et bon œuvre dont l’enfantement se révèle douloureux. Après un premier décret signé le 2 octobre 2006 par le « Mickey » d’Orsay, Philippe Douste-Blazy, à l’époque où il était ministre des Affaires étrangères, un deuxième texte portant création du conseil, sera promulgué le 2 janvier 2008. Et le bébé, qui réunit les grands anciens, comme Bertrand Polge de Combret, ancien haut cadre d’Elf, ou Michel de Bonnecorse, ancien patron de la cellule Afrique, connaît également une enfance douloureuse. « Le surencadrement actuel doit donc être résorbé », décrit un rapport du Sénat daté d’avril 2008 et relatif à la gestion des cadres du Quai d’Orsay, « il a conduit à la création de structures ou de missions, comme le Conseil des Affaires étrangères, dont le rôle est mal défini ». Comprendre que de vils et mesquines personnes aimeraient le supprimer. Aux vues des rapports pondus ce serait dommage.
À lire ou relire sur Bakchich.info
Il y a une poly-certitude et beaucoup d’espoir dans cette conjoncture de l’Afrique avec la présence de la Chine : La résorption des pillages et des barbaries occidentales et essentiellement françaises en Afrique dont voici quelques modalités : 1) Moins de pédophiles français sur le sol africains, 2) Moins de coopérants français alors que des Africains compétents sont au chômage, 3) Moins de barbaries (Biafra, Rwanda, Congo, Côte-d’Ivoire, Angola, …), 4) Moins de vols de corruptions et de leurres.
Noter que la France exporte ses produits à 80% vers l’Afrique, que son influence à l’ONU ne tient qu’aux voix des pays africains ; Ce qui contredit l’affirmation de Sarkozy selon laquelle "la France n’a pas besoin de l’Afrique", dans son discours, des bas fonds, de Dakar le 26 juillet 2007 ; Ce discours minable suffit à souhaiter la disparition totale de la présence française en Afrique.
Sans l’aide que l’Afrique apporte malgré elle à la France(via diverses formes de vol), la France serait un pays touristique et à l’agonie.
Le bilan désastreux des années post-coloniales, dites de coopération, sonne le glas la nocivité de la France en Afrique ;
N’est-il pas pathétique que la France soit le pays d’occident qui exacerbe le plus le racisme anti-Africains ?
Bienvenue à la Chine en Afrique.
en polynésie ,on ne dit pas je vais chez l’epicier/quincaillier ,on dit je vais chez le chinois (et ça date déjà de 1920 cette anecdote) ..
en afrique ,ce sera pareil !
sauf ce que les chinois seront pires que les belges au congo ,c’est pas peut dire !
m’enfin,l’experience est comme une lanterne cela n’éclaire que le passé …
Je suis africain. Français et autres européens, nous n’avons pas/plus besoin de vous. Souvenez vous de Berlin 1885 lorsque vous avez partagé mon cher continent comme un gâteau ; souvenez de la traite négriere européenne ; souvenez vous de ces accords bizzares…. Je dis TROP C’EST TROP. L’Afrique en a marre de la France et de l’Europe ;
Malheur à celui qui oublie son passé. Je vous dis et le repète, l’Afrique n’oubliera jamais ce que vous avez fait.
Je suis africain. Français et autres européens, nous n’avons pas/plus besoin de vous. Souvenez vous de Berlin 1885 lorsque vous avez partager mon cher continent comme un gâteau ; souvenez de la traite négriere européenne ; souvenez vous de ces accords bizzares…. Je dis TROP C’EST TROP. L’Afrique en a marre de la France et de l’Europe ;
Malheur à celui qui oublie son passé. Je vous dis et le repète, l’Afrique n’oubliera jamais ce que vous avez fait.
J’allais dire la même chose des femmes ;-) Elles ont tout et elles sont pauvres. Imaginez ce qu’elles subissent à domicile en première ligne dans notre beau pays. Elles qui doivent accepter (officiellement) 1 meurtre tous les 3 jours sans que personne n’en parle. Il s’agirait d’intellectuels, de journalistes, de roms, de noirs, de n’importe quoi d’autre… ça resterait dans les fait divers ? Meuh non, c’est l’amour qui pousse à tuer. C’est bien connu. Nous n’avons pas de MRAP, pas de CRIF, juste un numéro d’urgence et des flics, des juges, des procureurs qui s’en foutent parce qu’ils ont les mêmes à la maison. Je parle bien de meurtres, alors imaginez le reste. Nous non plus, nous n’oublierons jamais ce que nos hommes nous font subir au moindre prétexte, à la moindre couille qui gratte. Même si c’est la même chose ailleurs, et souvent pire dans les pays où nos chers sont passés. Mais si les femmes africaines sont capables de se défendre, il ne faut pas oublier qu’entre le marché et la maison, il y a une très grande différence. Combien d’entre elles ont encore un clitoris ? Ca peut expliquer. Quand aux chinoises, la plupart de celles que je connais ne retourneront JAMAIS dans leur pays. Un pays où l’on condamne les jeunes à mort pour greffer les riches étrangers… sur place, s’il vous plaît ! Le service est impeccable. C’est certain.
Après toutes ces horreurs, bonne nuit et faites de beaux rêves en évitant de vous réveiller trop brutalement. Merci.
Demain, le 6 décembre, nous fêtons le 9ème anniversaire du massacre de 14 militantes féministes à l’Ecole Polytechnique de Montréal, d’où est partie la Marche mondiale des Femmes et la Via Campesina.
Bien à vous, M.