Les morts s’accumulent dans le Milieu corse. Un effondrement logique, selon Gabriel-Xavier Culioli, puisque « la clé de voute » de l’île, Jean-Jé Colonna, son ami -et le parrain du sud-, a disparu.
Gabriel-Xavier Culioli, est sûrement un personnage atypique. Désorienté autant que désorientant. Surtout en Corse, où cet intellectuel original, arpente avec une naïveté nonchalante les dédales de l’île. Pourquoi ? Parce qu’il cherche à la comprendre, la Corse. Tout simplement. Et c’est ainsi que, lorsque cet écrivain passionnel et curieux rencontre sur son parcours une personne qui attire son attention, il a toujours envie d’en savoir plus. De la connaître.
Que ce soit un ancien chef du FLNC, un homme d’affaires sans scrupule, un immigré menacé d’expulsion, ou bien un parrain du Milieu, Gabriel-Xavier va à sa rencontre. Avec passion. Il se laisse guider par sa seule curiosité, sans barrières, sans retrait. Culioli partage ainsi avec ses interlocuteurs, bien souvent, aussi les sentiments. C’est ainsi qu’il a donné son amitié au mythique Jean-Jé Colonna.
Comment un écrivain, un intellectuel de gauche, est-il devenu l’ami du parrain ? « Tout a commencé le jour où j’ai voulu l’interviewer. Il était en délicatesse avec la justice. Ça n’a pas été évident de l’approcher. Ensuite, il m’a accordé sa confiance. Pourquoi ? Peut-être simplement parce qu’il avait envie de me l’accorder, et de la même façon, nous sommes devenus amis ».
Aujourd’hui, cet écrivain, qui livre chaque semaine son point de vue, toujours très personnel et souvent bien piquant sur l’actualité de l’île, dans les colonnes du Journal de la Corse, revient sur ses rapports avec « le parrain » et nous donne aussi son sentiment sur la guerre de gangs qui secoue la région.
« Nul ne sait exactement comment ce conflit a débuté. Il y a vraisemblablement eu au départ un acte agressif de l’une des parties envers l’autre. Puis les premiers morts. Ensuite, tout s’est enchaîné sans que personne ne puisse déterminer les responsabilités exactes des uns et des autres.
Dans des situations aussi fragiles, il suffit des soudaines ambitions d’une bande pour déséquilibrer l’ensemble. C’est ce qui s’est vraisemblablement passé avec l’émergence de la bande dite du Petit Bar, l’assassinat de Roger Polverelli et la mort de Jean-Jé Colonna, qui était un indéniable facteur d’apaisement. Il y aura à l’évidence un gagnant et un perdant.
Au point où nous en sommes, nous ne pouvons que nous poser des questions que chacun se pose dans l’intimité des discussions privées. Les récentes opérations de police, commandées par les juges du JIRS, ont toutes frappé les mêmes protagonistes ou supposés tels, à savoir l’entourage d’Ange-Marie Michelosi, récemment assassiné à Grosseto Prugna. La justice avait laissé entendre que les résultats de ces arrestations, provoquées par la supposée préparation d’un attentat contre Alain Orsoni, permettraient d’éclaircir le mystère de nombreux assassinats jusqu’alors restés sans coupables. Pour l’heure, c’est toujours mystère et boule de gomme. »
A lire ou relire sur Bakchich.info
Gabriel Xavier-Culioli, je vous invite à lire le livre de Christian Lestavel , le Rg infiltré dans le milieu.
Jean Jé Colonna était bien un parrain proche de Pasqua !
La guerre secrète des casinos
Mai 1988 : entre les deux tours de l’élection présidentielle, Charles Pasqua, ministre de l’Intérieur sur le départ, autorise l’exploitation des machines à sous dans les casinos. Et transforme ainsi un secteur déficitaire en mine d’or. Les hostilités sont désormais ouvertes pour prendre contrôle de 140 établissements de jeu français. Affairistes, politiciens, mafieux…. tous veulent leur part du gâteau. Les coups bas se multiplient et la corruption, les menaces et autres manipulations sont de la partie. Dans les coulisses, une cellule, très confidentielle, des Renseignements généraux suit la bataille qui fait rage. Mais à s’intéresser de si près aux combattants, elle n’échappera pas non plus aux balles perdues…
Portrait un peu trop romantisé (voire cucu la praline) de la part de Gabriel Xavier-Culioli, journaliste habituellement objectif sur les sujets traitant sa Corse.
Mais sur le coup je suis déçue. ses sentiments annihilent son objectivité.
A propos d ami du parrain :
"Lundi 20 avril, 14 h 30. Un fourgon de la gendarmerie stationne dans une allée du lotissement Punta D’oro à Porto-Vecchio. La mission de ces militaires : surveiller la villa de l’acteur Christian Clavier.
Une mission qu’ils assurent jour et nuit, depuis près de… huit mois. Une quinzaine de gendarmes se relaient ainsi, en patrouilles fixes ou mobiles.
… En dehors des édifices publics, aucune villa, aucun lotissement, aucune personnalité n’a jamais fait l’objet d’une telle surveillance en Corse. D’une telle bienveillance de l’État, n’hésitent pas à dire certains qui tentent d’évaluer le coût d’une telle mesure pour le contribuable."….